La gauche complice des mollahs ? Une longue histoire…

Enterrement de Khomeini, le 4 juin 1989.© Par Khamenei.ir, CC BY 4.0, https-:commons.wikimedia.org:w:index.php?curid=61514585

L’Histoire étant riche en retournements, on apprend que l’espoir des Iraniens, s’ils parviennent demain à se débarrasser du régime des mollahs, se nommerait… Reza Pahlavi, fils du chah Mohammad Reza Pahlavi, petit-fils de Reza Chah Pavlavi.

Autant de noms que les moins de vingt ans ne peuvent certes pas connaître mais qui ont nourri l’imaginaire de la petite enfance des plus de soixante ans avec les unes de Jours de France, les tenues impériales, les robes brodées d’or et les diadèmes de la chahbanou Farah Diba. Un couple installé sur le trône de Perse par la CIA via le coup d’État de 1953.

Dans les tourments du XXe siècle qui n’en a pas manqué figurent l’Orient complexe, le pétrole, la guerre froide aux marches du Vieux Continent, les exactions de la SAVAK (la police secrète iranienne) et, pour finir, la révolution qui couve sous le turban des mollahs.

L’Histoire nous a rattrapés, nous, Français, un jour de février 1978, quand l’ayatollah Khomeini est venu s’installer à Neauphle-le-Château avec un simple visa touristique. Dans ses mémoires (Dans le secret des princes, Stock), Alexandre de Marenches, ancien patron de la DGSE, assure que le chah aurait refusé son expulsion, arguant que Khomeini était mieux en France que dans son Proche-Orient. Et c’est vrai qu’il était bien, en France, Khomeini, courtisé par toute la gauche, des journalistes aux comédiens en passant par les intellectuels - Michel Foucault et Jean-Paul Sartre en tête -, qui voyaient dans l’homme en noir une nouvelle figure christique en lutte contre le capitalisme, à l’instar des Mao et autres Pol Pot qu’ils chérissaient alors.

Éternels « idiots utiles », ils n’ont rien vu venir !

Quarante ans ont passé, le mal s’est enraciné et la gauche, éternelle idiote utile, n’a rien voulu voir. Sous prétexte, cette fois, de lutte contre « l’islamophobie » d’une extrême droite fantasmée, elle est plus que jamais complice de l’islamisation de nos sociétés.

Comme le disait récemment Florence Bergeaud-Blackler (auteur très menacée du livre Le Frérisme et ses réseaux : l’enquête, aux Éd. Odile Jacob), dans un entretien au Figaro, « un programme très structuré et systématique de déstabilisation de nos sociétés européennes […] est à l’œuvre depuis quarante ans ». Or, si « la gauche considère cette hypothèse comme complotiste, la droite la prend au sérieux mais s’abstient de tout engagement pour des raisons électoralistes et pour ne pas être assimilée à l’extrême droite ».

La conjugaison de la « cécité idéologique » propre à la gauche et d’une immigration devenue incontrôlable, parce que volontairement incontrôlée, nous entraînent inexorablement vers le chaos. « Des élus de droite ne sont pas hors de tout soupçon, mais cela reste au niveau des appareils politiques », dit F. Bergeaud-Blackler. Mais « à gauche, c’est tout le tissu social – les associations antiracistes, les associations d’aide aux droits au logement, les LGBTQI, les associations prétendument écologistes, etc. – qui s’est allié à l’islamisme et à son cousin indigéniste, par opportunisme ».

Les prochains sur la liste

Emmanuel Razavi, grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient qui vient de publier La Face cachée des mollahs (Éd. du Cerf), confirme lui aussi, au micro de Raphael Landau, « la stratégie de djihad global » de l’Iran. Une volonté inscrite dès 1979 dans le préambule de la Constitution de la République islamique d’Iran. Cela, dit-il, « commence avec la République islamique, continue avec la Palestine. Et 45 ans plus tard, ils disent que la prochaine étape, après la Palestine et Israël, c’est l’Occident. » Nous y sommes.

Lors du 40e anniversaire de l’avènement de la République islamique d’Iran, en 2019, le quotidien L’Orient-Le Jour était allé à la rencontre d’un ancien militant du Tudeh, le Parti communiste iranien, en pointe dans la révolution de 1979. Cet ancien révolutionnaire rouge confesse à voix basse : « On ne prenait pas au sérieux ces groupes d’islamistes. Ils avaient un très faible niveau de compréhension socio-économique. Pour nous, le soulèvement de 1979 devait être une transition vers le socialisme. Manifestement, on s’est complètement plantés. » Il poursuit : « On vivait dans l’illusion, on pensait qu’au final, les islamistes n’auraient jamais la possibilité de s’approprier la révolution. » Aveuglés, comme la gauche aujourd’hui, « on ne pensait pas que la révolution allait se transformer en cauchemar islamiste ».

Les mollahs ont installé leur régime de terreur. Ses anciens alliés du Tudeh, accusés d’espionnage et de haute trahison, ont fini comme les autres : pendus. La révolution dévore toujours ses enfants. Les troupes de Mélenchon ne feront pas exception.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

18 commentaires

  1. En Iran avec le SHAH les femmes étaient habiller comme des parisiennes et vivaient comme en France le SHAH à tout fait pour que le Khomeini reste en France avec l’accord de Giscard d’Estaing mais hélas cela ne c’est pas passer comme l’espérait le SHAH et la suite ont la connait avec la mort de l’IRAN et du peuple.

  2. Concernant l’immigration, la gauche, qui n’a pas à la subir donne dans un humanisme éloquent, et un fauculisme distingué.
    Oh le vivre ensemble ! Oui, mais de là à partager le palier avec une famille de maliens… Nous ne sommes pas racistes pour deux ronds ;mais tout de même.

  3. Moi qui ai travaillé en Iran en 2008 sur une île du Golfe Persique, pendant le Ramadan, j’ai été surpris par le « liberalisme » des Iraniens. Contrairement aux pays du Maghreb où la délation de non respect du Ramadan règne, mes collègues iraniens pouvaient choisir de suivre le jeûne ou pas sans que personne n’y trouve à redire. Le système des mollahs n’est qu’un système politique basé sur la Chariah comme dans bien des pays musulmans. Et n’oublions pas que les terroristes du 11 septembre étaient en majorité saoudiens autre gardien du temple de la Chariah…

  4. Si je ne me trompes pas c’est Khomeini qui a lancé l’idée d’islamophobie ou qui a su lui donner l’impact que cette idée a eu sur nos dirigeants. Alors que dans le fond c’était facile à déjouer.
    Khomeini voulait un « équivalent musulman » à l’antisémitisme mais il avait tout faux dès le départ, l’antisémitisme est une construction humaine, une idée consciente qui aboutit à un but. La phobie de l’islam survient chez toute personne saine d’esprit qui lis le Coran car comment voulez-vous ne pas avoir peur -devenir phobique donc- face à une religion qui prêche l’extermination de tout ceux qui ne sont pas nés musulmans et qui n’offre que des demi droits a ceux qui acceptent de se convertir ?

  5. Attention, la CIA n’a pas installé le shah sur le trône en 1953. Il y était depuis dix ans après la mort de son père Shah Reza. On peut estimer que la CIA a sauvé sa royauté contre les tentatives de Mossadegh, mais je pense qu’il faut être précis et rigoureux. Ensuite, la gauche, si elle a vu venir Khomeini sans déplaisir, n’a pas de responsabilité particulière dans son ascension. Pour finir, Khomeini n’est pas venu en France avec un visa de touriste, les Iraniens n’ayant alors pas besoin de visa pour venir chez nous. Il est vrai en revanche que le Shah, alors consulté n’a pas fait d’objection à sa présence en France.

  6. Peut être que la gauche en est une fervente admiratrice, mais en 1979, ce n’était pas la gauche au pouvoir lors de l’accueil de Khomeiny. Donc, clairement je vomis ces gauchos maïs la droite a ses traîtres… Encore maintenant d’ailleurs !

    • Il y a les idiots utiles des idiots utiles. Ils disaient « Ah regardez comme je suis tolérant et généreux et puis tellement intelligent. Ah oui vraiment, vous n’avez pas le monopole du cœur et encore moins celui de l’habileté politique, MM. de la gauche »

    • La gôche jubilait de l’accession de l’ayatollah en 1979! Lisez une histoire de l »islamisation française chez l’ARTILLEUR . Le PS organise une fête, la bande journalistique July Kravetz de l’aberration se pâme, comme les zintellectuels. Chapitre un.

    • Sauf qu’en 68, le shah était tout puissant, l’Amerique le soutenait, l’Iran était un pays émancipé ou les femmes n’étaient pas voilées et les universités ouvertes à tous. Personne n’imaginait que, selon ce qui est devenu leur image de marque, les États-Unis lacheraient leurs alliés comme ils le font maintenant depuis 60 ans…

    • Depuis 43 ans, la gauche resserre le noeu coulant autour du coup des Français, et la droite fournit la corde. Les conséquences dramatiques dans tous les domaines nous sautent aujourd’hui au visage. Il serait tant que les peuples ouvrent les yeux et cessent de croire à l’utopie égalitariste communiste et reconnaissent enfin les vassaux de cette idéologie.

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