La grande hypocrisie de la mixité sociale à l’école

Pap Ndiaye prône la diversité sociale pour les enfants des autres...
école

Une note d'information de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), indique que « les collèges ont des compositions sociales très différentes, ce qui est régulièrement décrit comme un facteur renforçant les inégalités scolaires », soulignant « de fortes disparités […] au sein des secteurs public et privé et entre ces deux secteurs d’enseignement ». Mais la DEPP se contente de faire un constat et ne pose pas les bonnes questions. Dépendant du ministère de l'Éducation nationale, elle défend naturellement la politique de Pap Ndiaye.

La composition sociale des collèges dépendant en grande partie de celle des quartiers où ils sont implantés, cette politique consiste à recommander la relocalisation des établissements, à modifier la sectorisation ou les modalités d'affectation des élèves, à inciter à l'accueil de boursiers dans les écoles plus favorisées ou encore à offrir des options qui puissent attirer de bons élèves dans les zones d'éducation prioritaire. Si la mixité sociale, en soi, ne pose pas de problème, les différences de niveau et de motivation qu'elle peut engendrer rendent difficile une instruction exigeante.

Pap Ndiaye prône la diversité sociale pour les enfants des autres après avoir pris soin de mettre les siens à l'abri dans une école privée prestigieuse qui n'accueille guère d'élèves en difficulté ou indociles. Les « sauvageons », comme disait Chevènement, n'y sont pas légion. On ne reproche pas à un père de famille de vouloir que ses enfants fassent des études dans un environnement serein, mais on reproche au ministre de ne rien faire pour que tous les établissements publics soient, eux aussi, sereins et performants. Faut-il empêcher, sous prétexte d'égalité, les familles d'inscrire leurs enfants dans des établissements où l'on peut travailler sérieusement, où l'autorité du maître n'est pas constamment bafouée, où le savoir est respecté, où sont appliquées les règles minimales de la vie en commun ?

La DEPP découvre la Lune, quand elle écrit que « la présence de territoires et collèges très défavorisés incite probablement […] les familles plus favorisées à choisir les collèges privés comme alternative au collège de secteur ». Elle devrait également en tirer la conclusion qu'il faut partout rétablir des conditions propices aux études. Au lieu de cela, le ministère vante non seulement les vertus de la mixité sociale, mais aussi celles de l'hétérogénéité. Il évalue les professeurs sur leur capacité à « prendre en compte la diversité des élèves », il s'inscrit dans le courant pédagogiste pour lequel l'hétérogénéité est une chance.

Il est quasi impossible, sauf dans des cas exceptionnels, avec des effectifs très réduits, de faire progresser l'ensemble des élèves dans des classes trop hétérogènes : les meilleurs s'ennuient, les plus faibles sont dépassés, on ne peut atteindre au mieux que la médiocrité générale. Les premiers à en pâtir sont les enfants des familles défavorisées, qui n'ont que l'école pour s'instruire, se cultiver et se promouvoir socialement. C'est pourquoi il faut remettre en question le collège unique, rétablir des bourses au mérite, donner aux élèves motivés et travailleurs, quel que soit leur milieu d'origine, la possibilité d'aller jusqu'au bout de leurs capacités et de tendre vers l'excellence.

Pour y arriver, il faut composer des classes de niveau avec une dose raisonnable d'hétérogénéité, mettre en place un enseignement adapté pour les élèves en grande difficulté et des centres éducatifs renforcés pour les plus violents, restaurer l'autorité du maître et du savoir, remettre à l'honneur les valeurs de l'effort et de l'exigence. Tout le reste est littérature et n'est qu'hypocrisie.

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Ce qui vaut pour l’école existe également pour l’habitat, l’écologie, les moyens de locomotion, les lieux de villégiatures estivales , et j’en passe nous ne les voyons pas beaucoup loger dans les cités si merveilleuse par leurs diversité se déplacer à vélo ou encore faire leurs courses a lidl quand nos donneurs de leçons hypocrites et menteurs seront exemplaires alors peut être seront ils crédibles

  2. Je suis plutôt pessimiste pour l’avenir (que je ne verrai pas) car même si un gouvernement moins idéologue et pleutre arrivait au pouvoir il aurait du mal à imposer ses idées compte tenu du nombre de structures de blocage en place

  3. La seule chose qui intéresse le ministre, c’est la mixité sexuelle : un L, un G, un B, un T, un Q, un I, et +++.

  4. D’accord monsieur Kerlouan, mais il faqut surtout que les maîtres perdent l’habitude de demander aux élèves de les appeler par leur prénom et de jouer au copain avec les gamins qui leur sont confiés, j’ai enseigné pendant plus de 30 ans en médecine, mes étudiants n’ont jamais été mes copains, j’étais « monsieur » pour eux tout comme pour mes collaborateurs, et tout se passait bien ainsi, quand on veut être respeté, il faut être respectable.

    • Ne pas confondre  » respectable » avec tyran aboyeur non plus : ce n’est pas la bonne approche.
      Revoir les dates ;
      Par ailleurs , ne pas confondre non plus la tyrranie subie avec celle copié/collé reproduite.
      Je ne pense pas qu’il s’agissait de salles de classes de 25 élèves en médecine, ni d’élèves non motivés…
      Pour ma part, je me suis toujours fait appeler « madame » en cours, et vouvoyée bien entendu ( 1978=>)
      De même que je l’avais appris et pratiqué, même en 1968 et après..
      Pour le  » monsieur » qui veut faire peur par tous les moyens…

  5. … « remettre à l’honneur les valeurs de l’effort et de l’exigence. », comme c’est beau à la lecture, mais…
    Quand on sait aux mains de qui tourne l’éducation nationale, on n’est plus surpris du spectacle de Nupes, LFI en tête, à l’assemblée nationale…
    Excepté François Ruffin, qui n’arrivera jamais à y améliorer la mixité, au moins intellectuelle.

  6. Les ministres , dont celui de l’éducation nationale , et autres élus ne veulent pas de cette mixité pour leurs enfants et bien nous non plus . Nous aussi nous voulons que nos enfants évoluent dans un milieu scolaire de bon niveau , des écoles ou ne règnent pas l’insécurité , ou les enfants s’habillent comme il est de coutume chez nous , ou l’on n’impose pas à tous des repas hallal . Que ce ministre s’attèle a redorer le blason de nos écoles et surtout virer les perturbateurs qui n’y ont pas leur place . Enseigner dans ces écoles s’avère dangeureux pour les enseignants et certains élèves .

  7. Je vais inscrire mon fils à l’école alsacienne l’année prochaine, il pourra ainsi cotoyer des « dogalamüser » ! Allez, hopla !

  8. Je reprocherait pas a Pap Ndiaye en temps que personne de mettre ses enfants en école privée mais en temps que ministre je j’estime qu’il pourrait améliorer l’école publique vu ce qu’il voit qui ne va pas par rapport au privé
    Prendre exemple sur le privé . L’hypocrisie vient du fait qu’il veut de l’égalitarisme idéologique qui ne fonctionne pas depuis plusieurs décennies. Ce n’est pas aux élèves de faire de l’éducation parentale en classe. Tout comme ce n’est pas aux militaires de faire de l’éducation parentale. L’école publique comme privé doit faire de l’instruction. Les éléments qui ne peuvent pas suivre doivent trouver des filières idoines et les éléments perturbateurs doivent faire l’objet d’une rééducation.

  9. Je suis d’accord qu’il ne faille pas déranger les classes homogènes en leurs imposant des éléments qui peuvent dans ce ce cadre être perçus comme perturbateurs . J’ai moi même expérimenté le phénomène , je venais d’une classe secondaire de banlieue dont j’étais un élève parmi les meilleurs sauf que notre classe était composée d’élèves un peu à la peine pour assimiller certaines matières .Nous étions dans le début des années 70 donc et notre faible niveau cela n’était pas du à des question de milieux ethniques sociaux ou de délinquance endémique mais d’une progression d’ensemble assez laborieuse. A l’occasion d’un déménagement, je me suis retrouvé dans une classe qui suivait très bien le programme au point qu’elle était en avance sur celui ci . Rapport à cela , j’étais largué avec des profs qui n’avaient pas de temps à me consacrer pour combler mon retard et mes lacunes dans certaines matières . Je suis persuadé que si je n’avais pas déménagé , j’aurais pu évoluer à mon rhytme et celui de la classe alors que cela a été complètement improductif et même nocif pour la suite de mon cursus d’être l’élève médiocre d’ une classe globalement en avance . Est-ce que l’on doit saborder des classes qui fonctionnent bien dans l’ hypothétique but de sauver quelques têtes ? je croyais que l’on avait déjà fait un maximum en dédoublant les classes de ZEP? Cela ne suffit jamais , il faut encore et encore plus d’argent public dans les quartiers même si les personnes concernées brûlent ce que la société s’use à leur donner généreusement .

  10. Tant que dans certaines classes il y aura des gamins qui ne parlent pas vraiement le francais qui estiment que l’école est un mal insupportable, on n’y arrivera pas!

    • Il suffit d’enseigner à tous les élèves (français compris) de toutes les écoles l’arabe et le zoulou (par exemple, il y en a d’autres). L’intégration se fait « à l’envers » en France.

  11. Que dire de cet homme condamné à une amende et une peine de prison avec sursis pour avoir remarqué que dans la classe de son fils il n’y avait que trois  » blancs ». Comme de bien entendu la LICRA et et SOS racisme c’étaient portés parties civiles . Propos racistes soit disant. Alors le fait de constater que dans la classe de son fils il n’y a que trois blancs , c’est devenu du racisme ? Alors qu’Eric Zemmour , victime de propos racistes de la part d’un employé de la SNCF syndiqué CGT , propos que Mme Binet à trouvés anodins , lui il n’a pas eu droit au soutien de ces associations financées en grande partie avec de l’argent public ! La mixité , comment la mettre en application , un très grand nombre de familles résidant dans ces banlieues , n’ont qu’une idée , en partir ! Il faudrait déjà que ces banlieues retrouvent l’autorité républicaine , que les dealer ne fassent plus la loi, que les enseignant eux aussi retrouvent de l’autorité. Tout ça n’est pas possible ni avec Par Ndiaye ni avec ce gouvernement .

    • Il est évident que les parents qui s’intéressent à l’éducation de leurs enfants ne souhaitent pas les mettre dans des écoles gangrenées par l’immigration comme celle ou il y a trois blancs sur 27 élèves.

    • L’inversion totale des valeurs ! C’est celui qui dénonce des incongruités incroyables qui est pénalisé ! La méthode employée par ces cerbères du système payés pour faire ce sale boulot ne marchera pas . Ils vont rencontrer encore plus de résistance de la part d’un peuple volontier réfractaire à ce que l’on cherche à lui imposer par les mesures coercitives !

    • Il faut bien commencer par en discuter pour faire naitre la prise de conscience ! Tout le monde en France n’habite pas à proximité du paradis migratoire des banlieues et ne se rend pas vraiment compte de la gravité extrême de la situation !

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