La guerre civile espagnole secoue de nouveau la France
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Voilà donc qu’au milieu du calme plat de l’été, un orage a éclaté en France. Un livre paru en 2003 en Espagne vient d'être traduit en français (Pio Moa, Les Mythes de la guerre d'Espagne, chez L'Artilleur/Toucan, préfacé par Arnaud Imatz). Un entretien avec l’auteur a été publié dans Le Figaro Histoire, suivi d'une vidéo de la journaliste rédactrice Isabelle Schmitz qui a déjà récolté sur Twitter 1,2 million de vues.
La guerre d’Espagne a-t-elle été déclenchée par la gauche espagnole ? Pour Le @Figaro_Histoire, Isabelle Schmitz (@ischmitz1) explique comment l’ancien militant antifasciste Pío Moa a enquêté sur les responsables de cette guerre qui meurtrit son pays de 1936 à 1939. pic.twitter.com/YKFN1U3rb1
— Le Figaro (@Le_Figaro) August 11, 2022
L’Humanité, relayée par Le Huffington Post, a enfin réagi de façon tonitruante.
Les révélations de Moa ont évidemment ébranlé, surtout, la France de gauche (l’autre aussi, qui s’en doutait un peu, mais n’avait jamais osé y croire sérieusement). Le choc est compréhensible : on vient d’apprendre que c’est faux de toute fausseté, tout ce qu’on a toujours cru, pendant plus de quatre-vingts ans, sur les enjeux profonds de la guerre civile espagnole.
Plus grave. Celui qui en apporte les preuves n’est pas un misérable « fasciste » vomissant sa haine anti-démocratique contre le peuple. Bien au contraire, Pio Moa avait été dans sa jeunesse un combattant anti-franquiste résolu qui, à l’heure actuelle, adhère pleinement aux idées libéral-démocratiques.
Qu’est-ce qu’il dit, cet historien dont les livres soulèvent en Espagne un succès éclatant (300.000 exemplaires vendus) autant qu’une haine féroce ?
Il dit que Franco et les siens ne s’étaient nullement soulevés contre la démocratie de la République instaurée en 1931. Pour la plus banale des raisons : une telle démocratie n’existait tout simplement pas. Comment aurait-elle pu exister après les élections que le Front populaire (c’est prouvé noir sur blanc) emporta de façon on ne peut plus frauduleuse en 1936 ? De quelle démocratie peut-on parler quand les socialistes s’étaient soulevés deux ans plus tôt pour faire triompher la révolution bolchevique (mais qui ne réussit brièvement que dans les Asturies) ? Quelles intentions démocratiques pouvaient avoir les leaders socialistes qui affirmaient constamment leurs buts révolutionnaires ? Comme Largo Caballero, connu comme le Lénine espagnol, qui, en février 1936, déclarait : « Aussitôt que le gouvernement Azaña sera tombé, il y aura en Espagne une république soviétique. »
C’est clair et net : à la veille de la guerre civile, la révolution (peu importe le nom : soviétique, socialiste, communiste…) était sur le point d’établir son joug sur l’Espagne. Seul un soulèvement militaire pouvait l’empêcher, fût-ce au prix d’une effroyable guerre civile où des crimes, comme dans toute guerre entre frères, furent certes commis des deux côtés.
Or, personne ne l’avait jusqu’à présent jamais dit. Personne ? Si, tous les historiens franquistes ont toujours affirmé que tel était l’enjeu du soulèvement militaire. Mais personne ne les avait crus. À commencer par la droite libérale espagnole, qui a fait deux choses. L’une : tendre la main aux ennemis d’hier en lançant une Transition vouée à la réconciliation entre les deux Espagne. Très bien, mais le problème est que cela impliquait autre chose : aucun des deux camps ne pouvait alors porter la responsabilité de la guerre civile et ses méfaits. Or, la première à endosser de son plein gré la tunique de pénitent a été justement une droite libérale qui, toujours craintive d’être jugée « trop à droite », a été capable, entre autres, de voter au Parlement une déclaration condamnant le soulèvement militaire grâce auquel le communisme fut vaincu.
Comment s’étonner alors que la voie ait été grand ouverte pour que les différents gouvernements socialistes aient enlevé toute trace de l’esprit de réconciliation que la Transition signifiait ? La persécution idéologique que la gauche mène depuis toujours pour imposer ses vues va bientôt être doublée (dès l’entrée en vigueur de la loi dite de la Mémoire « démocratique ») d’une persécution juridique contre quiconque oserait parler du moindre fait du régime franquiste sans le vouer aux gémonies.
Pio Moa devra alors bien se tenir sur ses gardes.
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24 commentaires
Tous ceux qui se sont trouvés confrontés aux staliniens ont été diabolisés ! Pour mieux les persécuter et même les supprimer suivant l’adage qui dit « si tu veux éliminer ton chien raconte qu’il est malade » !! Cela ne m’étonne guère et il est symptomatique que ce soit un militants gauchiste qui le révèle ! Le réveil est douloureux pour certains idéalistes ! C’est tellement commode d’être du côté du « bien » ! L’histoire nous révèle que les choses sont plus compliquée que cela et tant mieux !
La loi mémorielle démocratique clouera le bec de Pio Moa et de tous les historiens qui refusent le mythe du coup d’Etat militaire réactionnaire de 1936. En Espagne comme en France, les lois mémorielles n’ont pas d’autre but que d’imposer une vérité historique définitive, en fait une opinion dont l’irrespect conduit aux tribunaux. Les lois mémorielles sont des lois du silence imposé aux citoyens, des lois des convictions obligatoires transmises par l’enseignement officiel, des lois d’interdiction aux historiens de rechercher la vérité. Les lois mémorielles sont le joug qui écrase la liberté de pensée.
On voit que les mêmes scénarios se reprodusient à gauche : élections truquées (macron est de gauche quoi qu’il dise car la gauche aime le fric qu’elle n’a pas), bide(t)n aussi etc etc… Décidément Bossuet avait raison « dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes »…
Moa, curieux, la gauche maoïste devrait y voir une provocation. Ce que je sais, c’est qu’en 1995, devant la Cathédrale de Barcelone, une plaque rappelait les centaines de prêtres et de religieux tués par les forces Républicaines et que dans ce pays religieux qu’est la Catalogne, ce massacre a suffi pour que la population se range du côté des forces franquistes.
Laissons les Espagnols faire leur vérité sur l’atroce guerre civile Espagnole, nous qui sommes encore bien incapables de faire la vérité sur la guerre de 40.
Cela ne conduit nullement à vouloir nier l’engagement de gens comme Hemingway et Malraux ou l’horreur des bombardements de Guernica?
Pour compléter cette remarquable rubrique on peut aussi se reporter au livre de Michel de Castillo « Le temps de Franco » ainsi qu’à la chronique « Décryptage » de Frédéric Pons « L’Espagne joue avec le feu » parue dans Valeurs Actuelles du 23 octobre 2008.
Et en France ? Jean-François Deniau, ex-diplomate, ex-ministre de la IV°, révélait dans ses mémoires le fait suivant : pendant la grande époque de l’URSS, et il me semble (je n’ai plus le livre de Deniau en ma possession) sensiblement dans les années où les soviétiques envahissaient la Hongrie, le Parti Communiste Français envisageait de prendre le pouvoir en France, par la force et avec l’appui de l’URSS. Cela ne s’est pas fait, selon l’auteur, à cause du refus soviétique de soutenir ce coup d’Etat, au motif que la France n’ayant pas de frontière terrestre avec un pays communiste, il était impossible d’y envoyer les chars russes, comme ce fût le cas pour la Hongrie.
Peut être que si, à Yalta, il avait été décidé d’attribuer l’Ouest de l’Allemagne à Staline, plutôt que l’Est…
La plupart des Français d’origine espagnole descendent d’antifranquistes ils sont en général de Gôche, celle qui nous a intoxiqués.
N’y a t-il qu’un misérable Gaulois pour dire que Franco a bien rendu service à la France en combattant le communisme sanguinaire stalinien?
En plus, plus tard, j’ai vu de mes propres yeux, de jeunes « réfugiés politiques » espagnols arriver en France pour échapper aux combats du Maroc espagnol. Pendant ce temps, frères et cousins étaient envoyés en Algérie par Mitterrand pour se faire éventuellement zigouiller. Au retour, vivants, ils voyaient que les réfugiés politiques avaient pris soin de leurs amies françaises.
C’est la particularité de l’UE dès qu’un parti de droite montre son nez tous les gauchistes de l’UE montrent les griffes. Cela depuis la dernière guerre raison pour laquelle l’UE et particulièrement la France n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. Une droite mole qui laisse libre cours à tous les groupuscules gauchistes quel qu’en soit leur nom et qui en réalité sont avant tout de gros fainéants qui ne rêvent que du partage des biens de ceux qui travaillent et qui sont de moins en moins nombreux. Quand on est face à des structures de service au public payés par ceux qui travaillent et qui finissent par travailler moins avec plus d’avantages que ceux qui apportent l’argent, il ne faut pas rêver cela ne peut pas durer longtemps d’autant que de nos jours il y a une multitude de services pseudo publiques et de cabinets divers qui n’ont de vocation que de profiter de l’argent public et qui alignent leurs conditions de travail sur le système. Alors vouloir imposer toujours plus de taxes de contraintes et de conditions de travail à ses limites atteintes de nos jours ce qui n’est pas sans poser des problèmes insurmontables aux entreprises chargées de créer de l’argent pour tout ces ayant droit. Enfin dans tout cela il ne faut pas oublier les profiteurs du système Français ou étrangers qui ne rapportent aucune richesse ni savoir faire et qui sont de plus en plus nombreux. C’est la France mais plus largement une bonne partie de l’UE hélas.
La France entretient une grosse partie de la misère du monde au détriment de ses propres ressortissants et de l’entretient du pays qui ressemble de plus en plus à un pays du tiers monde y compris la violence apportée par ces populations sans codes.
Décidément les espagnols n’ont pas finis d’être divisés, mais aucune société humaine ne fonctionne comme nous le souhaiterions c’est à dire en paix dans la recherche du bien être commun, ce n’est que recherche du pouvoir en permanence et les partis de gauche en ce domaine sont les plus malfaisants.
Ils ont commencé par déboulonner les statues du général Franco,ils ont ensuite exigé que le corps de ce dernier soit sorti de l’église dans laquelle il reposait,l’église d’un monastère bénédictin ou les moines prient pour les âmes de toutes les victimes de cette affreuse guerre civile,et ou reposent les soldats des deux camps.
Ce sanctuaire avait été érigé à la demande du général Franco pour la réconciliation nationale,ce même général qui épargna à l’Espagne les affres de la seconde guerre mondiale,un pays qui servit à de nombreux juifs européens à gagner des pays ou ils seraient accueillis !
Partout où la « gauche » sévit…. Assurément ce livre sera « brûlé » médiatiquement en France, ne sera jamais traduit et cette période sera largement occultée, voire transformée en repentance, pratique habituelle de notre bon président…
J’en prends le pari dès maintenant – pour preuve la réaction sur-jouée des feuilles de choux minées par la bien-pensance :) !
« Ne sera jamais traduit… « ?
Mais si.
Un livre paru en 2003 en Espagne vient d’être traduit en français (Pio Moa, Les Mythes de la guerre d’Espagne, chez L’Artilleur/Toucan,
Je conseille à Pío Moa de bien faire attention en traversant la rue, la gauche déteste qu’on mette en doute ses versions de l’histoire!
Une fois de plus, si besoin était, le communisme montre son vrai visage. Le problème de ce dogme c est qu il est appliqué par des hommes, avec tous leurs défauts. De fait celle belle utopie ne peut que rester une utopie,comme l ont prouvé tous les régimes communistes, passés ou présents…
Et si on s’intéressait à ce qui se passe (ou s’est passé) en France ?
Vous avez bien raison, mais rien n’empêche pour une meilleure compréhension du présent et décortiquer le passé lorsque les archives le permettent.
L’hégémonie culturelle de la gauche permet, aussi, de réécrire l’histoire.
depuis la révolution de 1789, initiée par la bourgeoisie, l’histoire, et toutes ses magouilles et horreurs, a été écrite par la gauche. Il suffit de lire le livre de Xavier Moreau (Le Livre Noir de la Gauche française) pour en connaître l’origine jusqu’à l’épisode actuel de la Guerre d’Ukraine.