La MansA, nouveau temple de l’histoire décoloniale anti-française ?

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C’est un projet qui aura survécu à la dissolution. Contrairement au projet de loi sur la fin de vie (qui vient tout de même d’être redéposé à l’Assemblée), la réforme de l’audiovisuel public ou le projet de loi d’orientation agricole, la « Maison des mondes africains » (MansA), elle, verra bien le jour. Voulu par Emmanuel Macron au lendemain du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021, ce nouvel espace culturel a pour vocation d’incarner « le profond renouvellement de la relation qui unit le continent africains et ses diasporas », détaille le ministère des Affaires étrangères. Quel lieu, pour un tel projet ? Non loin du musée de l’Immigration de la Porte Dorée ? Dans une annexe du musée Jacques-Chirac ? Dans un nouveau lieu flambant neuf taillé sur mesure pour cette nouvelle vision présidentielle ? Non, non et encore non. La MansA (contraction de mansio, « habitation » en latin, et de Mansa Moussa, souverain malien du XIVe siècle) est prévue pour s’installer dans l’actuel hôtel de la Monnaie, quai de Conti, à Paris. Véritable écrin du XVIIIe siècle, le bâtiment – qui accueille déjà les riches collections de la Monnaie de Paris – devrait subir « d’importants travaux de réaménagement, et un geste architectural ajouté en façade ». Ce qui n’augure rien de bon.

Une directrice obsédée par le Rassemblement national (RN)

Pour diriger un tel projet, le chef de l’État a choisi Elisabeth « Liz » Gomis. Quadragénaire d’origine sénégalaise, cette dernière est membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique depuis 2017. Formée à Paris VIII en communication et médiation culturelle, Gomis est avant tout connue pour son travail de journaliste et de réalisatrice de films centrés sur le continent africain et son Histoire. Militante sur les réseaux, la directrice de MansA partage très ouvertement son soutien à la gauche et n’hésite pas à dénoncer le « problème de racisme » de la France.

À Libération, la journaliste revient sur les motivations qui ont conduit à maintenir un tel projet, alors même que le calendrier politique était chamboulé. « Pendant la campagne, j’ai été horrifiée de me dire que des millions de Français pensaient que leurs difficultés étaient liées à des immigrés fictifs, explique Elisabeth Gomis, visiblement animée par une une vision caricaturale des électeurs du RN. « Avec la menace d’une prise de pouvoir politique du Rassemblement national, ce qui aurait signifié la fin du projet MansA, l’administration du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères s’est activée d’un coup pour valider ma nomination en tant que directrice avant le premier tour des élections législatives », raconte-t-elle encore. La MansA est donc née dans un contexte politique, pour répondre à un agenda politique.

 

Un projet « typiquement macronien »

Dans le milieu universitaire, on s’interroge. Contacté par BV, un professeur des universités en histoire contemporaine souhaitant rester anonyme (craignant les retombées de sa prise de position) juge « l’intention louable » mais s’inquiète de la pertinence d’un tel projet : « Il n’est jamais ridicule de vouloir approfondir les champs de la recherche historique. Cependant, ce projet est typiquement macronien, s’exaspère l’universitaire. Il fait fi de ce qui existe déjà, à savoir l’excellent Institut des mondes africains, fruit de la fusion de trois centres de recherche et composé de quelque 300 membres. Que vont devenir leurs efforts ? Vont-ils être intégrés à ce projet ? Nul ne sait. »

Cette volonté très politique de voir naître la MansA par crainte d’une arrivée du RN au pouvoir questionne le spécialiste en histoire contemporaine. « Je crains une lecture de l’histoire unidimensionnelle qui n’aurait qu’un pur objectif politique en cherchant à ménager des États africains, toujours plus défiants vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, tout en cherchant à culpabiliser le colon français », conclut le chercheur.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Que la France coupe définitivement le cordon financier avec l’Afrique en arrêtant de soutenir le Franc cfa qui nous coutent une fortune , les pays africains ont voulu leur indépendance, qu’ils ce débrouillent seul maintenant , Quand a cette mansa , il est hors de question qu’elle voit le jour ; le système de santé français a certainement plus besoin de l’argent que cette idée saugrenue.

  2. La seule manière que le « vivre-ensemble » puisse fonctionner de manière apaisée c’est de respecter ces 3 règles :

    Les minorités allogènes/étrangères doivent reconnaître et respecter le statut particulier, premier, majoritaire, historique des indigènes/locaux/natifs/desouche (appelez-les comme vous voulez) et de leur culture.

    La majorité indigène ne doit pas être  menacée démographiquement, culturellement ou sécuritairement par les minorités allogènes. Les minorités allogènes doivent donc rester… très minoritaires et exemplaires.

    Les minorités étrangères doivent se comporter de manière discrète dans l’espace public en cultivant leur différence au maximum dans la sphère privée, n’avoir aucune revendication particulière et apporter par leur présence plus d’avantages que d’inconvénients grâce à leurs qualités globales.

    Autrement dit tout l’inverse de ce qui se passe en France… sauf pour les diasporas asiatiques.

    À titre exceptionnel, des individus allogènes peuvent finir par être reconnus comme part de la majorité indigène mais cela demande un effort conséquent, une envie, une compatibilité, un mérite exemplaire (légion étrangère, apport remarquable…), l’abandon et la non-transmission de sa culture indigène et du temps (parfois plusieurs générations) en fonction de la proximité culturelle.
    Mais il n’est pas nécessaire de rejoindre la communauté indigène majoritaire pour pouvoir vivre sur son territoire si les 3 premiers points (reconnaissance, in-nocence, discrétion) sont respectés.

  3. Encore une macronade..
    « La France s’engage à investir 100 millions d’euros sur cinq ans pour les modes de cuisson propres et mobilisera encore plus grâce au Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète et Finance in Common. »

    Une personne sur trois dans le monde n’a pas accès à des modes de cuisson propres. En Afrique, c’est quatre personnes sur cinq, soit un milliard de personnes.

    Les fumées dégagées par la cuisson au bois ou au charbon provoquent des centaines de milliers de morts prématurées…

  4. Je pense qu’il faut remercier les votants de gauche pour que la mascarade continue et que les courbettes à l’Afrique et aux musulmans aillent de plus en plus bas ! Les guerres de 14 et 39 étaient plus franches et les français ont su réagir à temps. Espérons que la réaction à cet envahissement sournois et tentaculaire ne tarde plus trop…

  5. peut être qu’on prendra le cout des travaux sur les subventions qu’on verse à l’Afrique, connaissant le Mozart de la finance ce sera non, notre Piquesou distribue, rien à voir avec le personnage de Picsou qui lui recompte tous les jours son argent.

    • On dit même, qu’une partie des millions d’euros de cette diaspora africaine, pas toujours légale soit dite en passant, envoyer au pays servirait à financer cher eux l’équivalent de ce que nous nous apprêtons à payer cher nous, et cela, pour nous remercier de ce que nous leur avons apportes depuis tellement d’années, nous s’y généreux et richissimes blancs, a ces pays pour lesquels nombre d’entre eux ne semblent pourtant guère nous apprécier, nous préférant sans nuls doutes aux charmes russes, ainsi qu’à la délicatesse chinois. Où alors l’inverse ! Bien évidemment, tout cela est entièrement faux !

  6. « cette dernière est membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique depuis 2017. » Et combien payée pour cette sinécure?

  7. Et encore et encore de la grosse provoc ! Plus c’est gros, plus ça passe. Lire aussi l’article de Christine Tassin sur « Résistance Républicaine ». Et on s’étonne que les noirs viennent faire caca sous dans nos abris-bus faute de trouver des feuillées sur le macadam gris qui les a surpris en débarquant (et que la pluie est froide et qu’il faut marcher avec des chaussures): Vivement le retour à la monarchie, aux trois états, à l’ordre, au respect et au bon sens ! Si chacun était à sa place….

    • Les Trois-ordres? Mais nous y sommes! L’aristocratie est constituée du CAC 40 et des politiciens au pouvoir; le clergé est la presse qui vous dit la messe chez vous tous les jours; et le peuple, les sans-dents, les Riens, vous et moi, à qui on escamote toute intention de mal voter.

  8. Encore une immigré qui vient nous donner des leçons sur le racisme, mais qui reste en France pour l’argent qu’elle y reçoit bien gentiment. Lorsque l’on sait tout ce qu’elle pourrait accomplir en Afrique, n’est ce par une perte pour ce continent ?
    Alors voici simplement quelques questions:
    A l’exception de l’Afrique du Sud, existe-t il un état africain qui ait des Blancs dans :
    son administration, ses politiciens, sa politique culturelle, ses équipes sportives nationales, ses chômeurs et ses immigrés quémandeurs ?

  9. « des millions de Français pensaient que leurs difficultés étaient liées à des immigrés fictifs »…. Effectivement, leurs difficultés ne sont pas dues à des « immigrés fictifs », mais à des envahisseurs.

    • C’est ce que je dis et répète sans cesse . Que ceux qui ont voté contre le RN par peur du fascisme prennent la peine de s’informer sur ce mouvement ( ailleurs que sur les chaînes et radios autorisées ) et ils se rendraient compte ( du moins je l’espère ) de quel côté le fascisme est réellement à l’oueuvre

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