La MansA, nouveau temple de l’histoire décoloniale anti-française ?

IMG_0779

C’est un projet qui aura survécu à la dissolution. Contrairement au projet de loi sur la fin de vie (qui vient tout de même d’être redéposé à l’Assemblée), la réforme de l’audiovisuel public ou le projet de loi d’orientation agricole, la « Maison des mondes africains » (MansA), elle, verra bien le jour. Voulu par Emmanuel Macron au lendemain du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021, ce nouvel espace culturel a pour vocation d’incarner « le profond renouvellement de la relation qui unit le continent africains et ses diasporas », détaille le ministère des Affaires étrangères. Quel lieu, pour un tel projet ? Non loin du musée de l’Immigration de la Porte Dorée ? Dans une annexe du musée Jacques-Chirac ? Dans un nouveau lieu flambant neuf taillé sur mesure pour cette nouvelle vision présidentielle ? Non, non et encore non. La MansA (contraction de mansio, « habitation » en latin, et de Mansa Moussa, souverain malien du XIVe siècle) est prévue pour s’installer dans l’actuel hôtel de la Monnaie, quai de Conti, à Paris. Véritable écrin du XVIIIe siècle, le bâtiment – qui accueille déjà les riches collections de la Monnaie de Paris – devrait subir « d’importants travaux de réaménagement, et un geste architectural ajouté en façade ». Ce qui n’augure rien de bon.

Une directrice obsédée par le Rassemblement national (RN)

Pour diriger un tel projet, le chef de l’État a choisi Elisabeth « Liz » Gomis. Quadragénaire d’origine sénégalaise, cette dernière est membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique depuis 2017. Formée à Paris VIII en communication et médiation culturelle, Gomis est avant tout connue pour son travail de journaliste et de réalisatrice de films centrés sur le continent africain et son Histoire. Militante sur les réseaux, la directrice de MansA partage très ouvertement son soutien à la gauche et n’hésite pas à dénoncer le « problème de racisme » de la France.

À Libération, la journaliste revient sur les motivations qui ont conduit à maintenir un tel projet, alors même que le calendrier politique était chamboulé. « Pendant la campagne, j’ai été horrifiée de me dire que des millions de Français pensaient que leurs difficultés étaient liées à des immigrés fictifs, explique Elisabeth Gomis, visiblement animée par une une vision caricaturale des électeurs du RN. « Avec la menace d’une prise de pouvoir politique du Rassemblement national, ce qui aurait signifié la fin du projet MansA, l’administration du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères s’est activée d’un coup pour valider ma nomination en tant que directrice avant le premier tour des élections législatives », raconte-t-elle encore. La MansA est donc née dans un contexte politique, pour répondre à un agenda politique.

 

Un projet « typiquement macronien »

Dans le milieu universitaire, on s’interroge. Contacté par BV, un professeur des universités en histoire contemporaine souhaitant rester anonyme (craignant les retombées de sa prise de position) juge « l’intention louable » mais s’inquiète de la pertinence d’un tel projet : « Il n’est jamais ridicule de vouloir approfondir les champs de la recherche historique. Cependant, ce projet est typiquement macronien, s’exaspère l’universitaire. Il fait fi de ce qui existe déjà, à savoir l’excellent Institut des mondes africains, fruit de la fusion de trois centres de recherche et composé de quelque 300 membres. Que vont devenir leurs efforts ? Vont-ils être intégrés à ce projet ? Nul ne sait. »

Cette volonté très politique de voir naître la MansA par crainte d’une arrivée du RN au pouvoir questionne le spécialiste en histoire contemporaine. « Je crains une lecture de l’histoire unidimensionnelle qui n’aurait qu’un pur objectif politique en cherchant à ménager des États africains, toujours plus défiants vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, tout en cherchant à culpabiliser le colon français », conclut le chercheur.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Quand la culture s’éloigne, à grands frais, du fondamental, on en voit le résultat dans les évaluations internationales de nos scolaires. Peut-être serait-il sage de revoir – à la marge – les priorités. Quant aux diasporas étrangères, il en est de constructives, mais il y en est de moins pertinentes.

  2. Mort de rire : et ça, au moment où quasiment tous les pays africains mettent le France à la porte et se tournent vers la Russie et la Chine pour assurer leur développement …et leur autonomie. Décidément, partout où il y a un ou une responsable quelconque, en France, on peut invoquer les aphorismes d’Audiard, on ne se trompe jamais.

  3. Pendant ce temps on regarde passivement la France se faire coloniser et leurs habitants martyrisés par des attentats innombrables et des attaques mortels au couteau , sans aucune réaction, comme si c était leur droit de nous rendre la monnaie 60 ans plus tard, que devrions nous faire contre les allemands qui nous ont laissés des millions de morts sur le terrain si la logique de la revanche est normale pour certains

  4. Et on fera fi de ces médecins qui ont au cours de la colonisation éradiqué des maladies et créeé des dispensaires et hôpitaux qui perdurent encore aujourd’hui , de ces colons bâtisseurs dont les vestiges demeurent encore dans ces pays d’Afrique , de ces instituteurs qui ont apporté la connaissance . Non il ne restera plus que les aspects les moins reluisants de ces périodes qui ont sorti ce continent de la misère. Misère a nouveau depuis avec leurs dirigeants despotiques qui les ont ruiné.

  5. Il suffira de ne pas aller la visiter , mais l’Education nationale aura l’obligation de faire visiter ce nouveau temple de la propagande de gauche par les élèves , et les parents ne pourront pas s’y opposer .

  6. Si « Liz » Gomis n’hésite pas a dénoncer le problème raciste de la FRANCE ; Quelle se pose avant toute chose la question suivante : POURQUOI les Français deviennent de plus en plus racistes ? Quand elle aura la réponse a cette question , peut-être quelle arrivera a comprendre ce qui se passe en FRANCE . Avant de dénoncer les effets quelle comprenne les causes . Sir James Jean a dit :  » L’esprit est comme le parapluie ,il ne fonctionne que si il ouvert » .

  7.  » On a tourné autour du pot pendant des années maintenant qu’on amorce le virage et que le platane est en vue directe, on peut se le dire sans flancher…  » ON Y Va TOUT DROIT DEDANS ! Et gare à la collision.

    • Macron est le pire danger pour la France, il a tout détruit au profit du monde islamiste, du monde arabe et du monde africain
      Oui Macron est une tare pour la France et les français, imbu de sa personne , il n’admet pas les critiques et pense avoir raison sur tout, Macron est la personne la plus néfaste pour la France et les français , vivement la fin de son mandat pour que l’on soit enfin débarrasser de ce sinistre personnage qui trop fière ne demissionnera jamais de son manda, tant qu’il pense être indispensable pour la
      Hélas car c’est vraiment l’inutile à plein temps

  8. « Problème de racisme de la France », rappeler à cette dame qui a pourtant bénéficié de bonnes études grâce à la France, que cette France qu’elle décrie, a accueilli dans les années 20 Josephine Baker, femme extraordinaire qui a aussi lutté contre le racisme en soutenant Luther Martin King, US où sévissait l’apartheid ! Les Noirs, venaient se réfugier en France , constataient avec une agréable surprise qu’ils pouvaient s’installer en terrasse de café avec les Blancs, circulaient librement ! Donc que cette femme se taise et ne nous donne pas de leçon de racisme !

  9. Ce Macron, en toutes choses, se révèle être le plus sournois ennemi de la France. Voilà l’individu que notre candeur a porté à la tête du pays.

  10. Combien ça va nous coûter ce truc ? Un musée de propagande anti français ou les méchants blancs vont être pointé du doigt . Il est vrai que tout ce que le monde doit à la technologie , la médecine , le progrès , l’art n’est pas dû en grande partie à ces mécréants français , Macron l’a bien dit haut et fort à plusieurs reprises .

  11. La macronie aime balancer le pognon par les fenêtres pour l’afric…

    Avec votre pognon.
    Rappel on balance 13 milliards par an pour le tiers monde.
    S’agissant du Congo-Brazzaville, l’un des pays en cours des négociations avec le FMI, le Ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé que Paris est prêt à apporter 135 millions d’Euros à Brazzaville (soit environ 88 milliards 546 millions de F CFA ) au cas où le Congo viendrait à conclure un Programme économique et financier à moyen terme de 3 ans avec cette institution financière de Bretton Woods.

    Présent à Dakar vendredi 29 mars 2019 pour y lancer le programme français « Choose Africa », qui met à disposition des TPE-PME africaines plus de 2,5 milliards d’euros d’ici à 2022, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a saisi l’occasion pour saluer les performances économiques du Sénégal, « exemple de l’Afrique qui réussit ».
    C’est à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar que le gotha de l’entrepreneuriat sénégalais s’est retrouvé vendredi 29 mars, à l’occasion du lancement dans cette « magnifique » capitale francophone du dispositif « Choose Africa », au nom si peu francophone et prometteur, car ce sont plus de 2,5 milliards d’euros qui sont ainsi mis à disposition, d’ici à 2022, des jeunes pousses et TPE-PME d’Afrique, afin de stimuler et d’accompagner leur développement.

    Dans son bref discours introductif, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a relevé que l’Afrique « est confrontée à des défis démographiques et environnementaux. Il y a 450 millions d’Africains qu’il va falloir insérer [dans le marché de l’emploi] d’ici à 2050. Ces défis, ce sont les PME et les start-up qui permettront de les relever », a-t-il considéré.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois