Le ministre de la Culture s’inquiète pour les « valeurs républicaines » du JDD !

L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD représente-t-elle une menace pour les « valeurs républicaines » ? C'est en tout cas ce que croit le ministre de la Culture.
Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines comment ne pas s’alarmer?
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) June 25, 2023
Ce dimanche 25 juin, Rima Abdul-Malak a le réveil indigné : « En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines, comment ne pas s’alarmer ? » Et elle ajoute : « Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui, il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. » Ce tweet surréaliste n’a pas manqué de faire réagir. À droite, on dénonce unanimement une dérive autoritaire face à la liberté éditoriale.
« Les valeurs républicaines sont très bien incarnées »
« Vous êtes ministre de la Culture, pas de la propagande ou de la vérité !, attaque le député du RN au Parlement européen Thierry Mariani, sur Twitter. Tweet totalement déplacé, poursuit-il. Les valeurs républicaines sont très bien incarnées par Geoffroy Lejeune ou Charlotte d'Ornellas. » Apparemment, le ministre ne se sent pas plus que cela le gardien de la pluralité des opinions en France : « A-t-on le droit de penser différemment que les médias du service public totalement politisé ? », poursuit Mariani.
Jordan Bardella rebondit sur les habitudes du ministre : « Le "rituel" du dimanche et de tous les jours de la semaine d'une ministre de la Culture devrait être de défendre la liberté, rappelle le président du Rassemblement national. Y compris celle qu'a un titre de presse de définir sa ligne éditoriale sans subir de pression du pouvoir. » Une condition essentielle de l'exercice de la démocratie, étroitement liée à l'exercice même de la démocratie, comme le montrait abondamment Alexis de Tocqueville (De la démocratie en Amérique).
La réaction du ministre de la Culture ne passe pas non plus, côté LR. L'eurodéputée Nadine Morano interroge : « Considérez-vous Vincent Bolloré comme un ennemi de la République ? Êtes-vous le porte-parole de la Macronie en service commandé, ce dimanche ? En fait, vos propositions sont indignes d'une ministre… », tranche-t-elle. Car les « valeurs » réveillées par le ministre ont un contour plus que vague. Toujours chez les LR, l’ancien député LR et maire de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon décèle le risque de dérive : « Que sont vos valeurs républicaines avec ce jugement, avec vos menaces contre CNews ? Le renouveau du pluralisme vous gêne-t-il ? »
Quant à l’avocat Gilles-William Goldnadel, il renvoie le ministre à une affaire d’antisémitisme qui n'a pas attiré à ce point son attention : « Ainsi, vous n’hésitez pas à intervenir impunément concernant la presse privée, mais quand France24, radio publique, emploie des journalistes arabophones nazis, vous la bouclez ? » L’avocat fait référence à cette journaliste arabophone travaillant au Liban pour France24 qui avait fait passer des messages antisémites sur les réseaux sociaux. Il conclut avec humeur : « Pardon, mais vous me débectez. »
Parmi les réactions les plus relayées, il faut citer celle de Juliette Briens, journaliste à L’Incorrect. Elle affirme très justement : « Ce qui est préoccupant, c'est votre tweet. Vous êtes ministre de la Culture et devriez défendre la pluralité et la liberté de la presse. Toute la presse ne peut pas être macroniste. » Utile rappel en ces temps où les règles de la démocratie qu'on croyait immuables sont malmenées par le pouvoir. Les mots du ministre inquiètent un large éventail de la société et des responsables politiques français. Mais l'ancien hiérarque du Monde Edwy Plenel, aujourd'hui à la tête du très rémunérateur Mediapart, a d'autres inquiétudes.
La banalisation des idées d’extrême droite ?
En bon stalinien, il dénonce lui aussi la Macronie, mais pour lui reprocher de... ne pas aller assez loin, de ne pas agir face à l'abominable « extrême droite », de ne pas lutter contre le diable Bolloré. « En ne respectant pas l'indépendance des rédactions, il [Vincent Bolloré] s'attaque à un droit fondamental, la liberté de l'information, explique le sentencieux Edwy, qui tape aussi, à l'occasion, sous la ceinture. De plus, le JDD touche des aides publiques de l'État », ajoute-t-il. Mais cette « liberté d’information » ne va que dans un sens. Pourquoi ne pas avoir réagi lors de la nomination de Nicolas Demorand, ancien codirecteur du journal Libération, à la tête de la matinale de France Inter ? Les rédactions peuvent être indépendantes, à condition d'être de gauche. Rappelons tout de même à Edwy Plenel que le JDD ne lui appartient pas, il est la propriété du groupe Bolloré.

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54 commentaires
Les valeurs de la République ne sont plus celles de la France, depuis 1789 !
Le ministère de la « culture » est devenu le ministère de la propagande !
A remarquer que VA est détenu par un libanais, comme le ministère de l’inculture !
Ceci explique peut-être cela !
A quoi bon hennir ! En humble populiste tentons de synthétiser. Les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité. Dame Abdul-Malak que faites-vous de la liberté lorsque vous interdisez aux autres une opinion qui n’est pas la vôtre ? En puissance on affronte, on débat. Henri, ce héros, ne s’est pas contenté d’aboyer comme un petit roquet. Il est allé au devant. Dame Abdul-Malak que faites -vous de l’égalité lorsque vous discriminez, que vous qualifiez les populistes de « lépreux » ? En bonne républicaine vous devriez apaiser, considérer à égalité. Dame Abdul-Malak que faites-vous de la fraternité lorsque vous obligez à coucher sous les ponts sous couvert d’humanité ? En bonne républicaine on prépare, dont le logement, le futur emploi , avant d’accueillir et de transformer des humains en fauves pendant que vous les observez du haut de votre dignité.
J’adore le terme » hennir », en l’occurence…
Lorsque j’étais enfant, de passage dans un évêché dont l’un de mes oncles était chancelier, un matin, entrant saluer l’évêque, je vis sur son bureau TOUS les journaux étalés, de « l’Action Française » à « l’Humanité ». Surpris de ces lectures, je me suis permis d’en faire la remarque. réponse : « à mon petit, il me faut bien lire toutes les opinions pour comprendre ce qu’on dit de l’Eglise, et agir en conséquence pour redresser la barre ».
C’est quoi les « les valeurs de la république »?
Cette femme, cette ministre, montre ouvertement sa vision d’une presse journalistique ou audiovisuelle entièrement tournée sur sa pensée idéologique. Et elle ne manque aucune occasion pour le montrer. La pluralité ne doit pas exister.
Preuve de la manipulation de la presse par le pouvoir en place. Ça rappelle des heures sombres . Ces politicouards ont oublié qu’ils sont au service du peuple et non au service d’un monarque de papier qui s’imagine avoir tous les droits.
Mais les voiles à l’école ou en compétitions sportives, les prières dans les cours de récréation, les moutons en abattoir clandestins, les terroristes pseudo écolos … là vous n’avez pas peur de la dérive et de l’atteinte à la laïcité ????
La négation de la vérité ne guérit pas des maux qui attaquent réellement notre république et votre pseudo dictature en est l’exemple typique ….
Madame le Ministre récidive…après C8 et CNews : décidément la liberté, celle dont le nom est écrit au fronton de nos mairies,…celle des fameuses « valeurs » donc, ne lui plaît pas ! L e problème est qu’elle est bien « ministre de la culture » : alors, Staline, Beria…pas morts ? Au passage, la même étiquette de stalinien, qu’il est objectivement et qui lui va comme un gant, apposée à Edwy Plenel, qui fut membre du bureau politique d’une organisation se réclamant de l’un des meilleurs ennemis dudit Staline n’est, somme toute, que justice, pauvre Krasny !
Puisque Macron a décrété que la culture française n’existait pas, je ne comprends pas pourquoi il a cru bon de désigner une ministre qui ne représente rien . Et dans la mesure où elle ne représente rien, elle ne devrait avoir rien à dire non plus .
Je me suis souvent fait la même réflexion…
Cette ministre de l’ inculture comme la macronie ne supporte pas la diversité d opinions alors que l écrasante majorité de la presse est de gauche idéologie qui pratique la propagande mensongère et l escroquerie intellectuelle permanente Sauf qu une majorité de Français pensent à droite ne leur en déplaisent
Mais sommes nous encore en démocratie ou sous un régime dirigé, ou dictatorial. Si tu ne penses pas comme lui ou comme elle, tu es un terroriste. Où est notre droit de pensée comme bon nous semble, sans pour cela considérer notre adversaire, comme un ennemi. Or, actuellement ce n’est pas le cas. La doxa amplifie cette façon de réagir, sommes revenus aux années sombres de notre Histoire que vous êtes prompt à dénoncer, mais que vous exercer.
Ah si toute la presse pouvait être macroniste, voilà donc le rêve de cette ministre de la Culture. Je me demande bien de quelle culture il s’agit d’ailleurs.
Tout ça est finalement très rejouissant. Une bouffée d’air frais dans un cloaque.
Il est de coutume de confondre « valeurs républicaines » et « valeurs de gauche « . Ainsi la gauche s’accapare le pouvoir en notre république.
A chaque apparition de cette ministre j’ai l’impression de revoir Anémone dans : » le père noël est un ordure » , enfin Anémone avait du talent. On ne peut pas en dire autant de cette ministre de l’inculture. En quoi le changement de directeur menacerait il la loi ? le JDD devrait alors n’être que la courroie de transmission de la macronie pour que ce journal plaise à cette ministre. On a encore le droit d’avoir des idées très différentes de celles prônées par ce gouvernement de bisounours.
En effet c’est une Anémone qui se prendrait au sérieux. Après L’inénarrable Bachelot elle ne dépare pas la lignée
Exact ! je suis comme vous.