La mort d’Élias à Paris, poignardé pour son portable, suscite colère et révolte

POLICE

L'adolescent, poignardé vendredi soir en sortant de son entraînement de foot par deux mineurs de 16 et 17 ans qui voulaient lui voler son téléphone portable, a désormais un prénom, Élias. Et presque un visage, tellement l'opinion, sidérée, voit dans cette nouvelle jeune victime, sacrifiée sur l'autel de la démagogie d'un État impuissant, un fils, un petit-fils, un ami, un élève. Après les Thomas, Enzo, Hugo, Philippine et tant d'autres, voici donc Élias.

Bruno Retailleau « horrifié »

Samedi après-midi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est dit « horrifié par cette violence gratuite, résultat d’une perte de repères et de l’effondrement de l’autorité », ajoutant : « Je pense avec émotion à sa famille, dévastée par la perte de leur enfant. Refaire de la France un pays où les parents n’ont plus à craindre de voir leur enfant assassiné pour rien sera un chemin long et difficile. » pour Retailleau, « cela exigera la mobilisation de tous pour tourner le dos à une culture de l’excuse qui a plongé une partie de notre jeunesse dans un profond sentiment d’impunité ». Comme pour Philippine, Retailleau est monté immédiatement au créneau. Très rapidement, les Français vont exiger des actes, et des engagements au-delà des postures et des mots, non seulement de la part de Retailleau, mais du Premier ministre lui-même et du ministre de la Justice.

François-Xavier Bellamy pose la question de la réforme de la justice des mineurs

Autre personnalité LR à réagir, le député au Parlement européen François-Xavier Bellamy a pointé, lui, le profil des meurtriers : des mineurs récidivistes, déjà « très défavorablement connus » (Le Figaro) de la police et de la justice pour des affaires de vol. Selon Le Monde, « l’un avait fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire en décembre 2023 pour des faits de vols et extorsion. Ils avaient tous les deux été présentés à la justice le 30 octobre 2024 pour des faits de vol commis avec violence, et ils avaient interdiction de contact entre eux. » Bellamy plaide pour une réforme de la justice des mineurs. Une pierre dans le jardin de M. Darmanin qui, désormais, est ministre de la Justice.

Le député européen RN Matthieu Valet dénonce « l'ensauvagement »

Le RN a également réagi par la voix de Matthieu Valet, sur X : « À force de tout excuser et de tout pardonner, l’ensauvagement vient d’emporter un jeune ado de 14 ans/ »

Marie-Claire Carrère-Gée, une mère bouleversée et une élue révoltée qui pointe certaines responsabilités

Mais l'une des réactions politiques les plus précoces et les plus fortes est incontestablement celle d'une élue LR du XIVe arrondissement de Paris, sénatrice et conseillère municipale de Paris, éphémère ministre du gouvernement Barnier : Marie-Claire Carrère-Gée. Dans son communiqué de presse, elle fait part de sa révolte : « Je suis, comme tous, bouleversée. Comme élue et avant tout comme mère, j'en suis aussi révoltée. Les parents doivent le savoir : oui, quand votre enfant va faire son entrainement de foot dans le sud du XIVe ou quand il sort du conservatoire de musique situé dans le même quartier, il peut ne pas revenir. » Mais surtout, faisant fi des procès en récupération, elle n'hésite pas à désigner les responsables d'une insécurité effrayante dans cet arrondissement. Selon elle, « c'est le résultat d'une inaction coupable de la mairie du XIVe et de la mairie de Paris qui ont laissé s'installer, voire ont organisé, la ghettoïsation de tant de quartiers du XIVe en se voilant la face sur la grave insécurité qui y règne. La maire du XIVe l'a reconnu elle-même, sur BFM TV : elle avait connaissance depuis un an d'agressions régulières, de violences et de menaces contre les jeunes sportifs du centre sportif Jules-Noël. » Ainsi, la mort du jeune Élias n'est-elle pas un simple fait divers.

Un maire écolo-socialiste dépassé

Mme Carrère-Gée faisait allusion aux déclarations décalées du maire Les Écologistes Carine Petit, dont le logiciel idéologique est incapable d'appréhender non seulement les causes et les remèdes réels à cette situation folle, mais aussi l'onde de choc qui est en train de se répandre dans son arrondissement, dans Paris et dans tout le pays.

Ce dimanche, toujours aussi déconnectée, elle mettait en avant les « très beaux équipements sportifs » pour répondre à cette violence...


Le sénateur Renaissance qui noie le poisson

Et puis il y a cette réaction tout aussi hallucinante de Xavier Giacovelli, sénateur Renaissance, qui, après l'expression de sa compassion, va chercher à noyer le poisson : ne serait-ce pas la faute à la censure, qui aurait privé de budget les associations ? Certes, il affirme ne pas chercher d'excuses mais c'est tout comme. Les Parisiens et la France entière découvrent avec stupeur qu'ils ont confié leur sécurité et celle de leurs enfants à des idéologues incompétents.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

164 commentaires

  1. Comment peux t on venir faire du tourisme dans un pays ou la délinquance explose , ou vous risquez de vous faire attaqué a chaque coin de rue pour votre portable , votre montre de valeur , a la terrasse des café.
    Dans certains quartier il faut pratiquement rasé les rues pour éviter insultes, crachat voir attaque physique ; le soir il faut s’enfermer a triple tours avec des porte blindées pour éviter les cambriolages .
    Les « ado » qui ont cela méritent purement et simplement la prison a vie , héla la justice étant de gauche voir d’extrême gauche cela n’arrivera pas , un avocat de la délinquance va bien leur trouver des circonstances atténuante.

  2. On condamne fermement, mais surtout on laisse dehors les criminels. Comme chacun sait, la prison est l’école de la récidive, c’est la raison pour laquelle il ne faut plus emprisonner. Si vous avez quelque doute sur l’efficacité de cette théorie, c’est que vous êtes d’extrême droite. Un chose est certaine, si ces individus défavorablement connus des services de police (mais favorablement connus des juges qui les ont libérés), avaient été incarcérés pour leurs précédents délits, ce malheureux Elias serait chez lui près des siens, avec la vie devant lui. Mais malheureusement, pour reprendre les paroles de J.J. Goldman, d’autres gens en avaient décidé autrement.

  3. Les premiers coupables, les juges. Les deux criminels des récidivistes. Ce genre de situation est fréquent. Laxisme total de la justice, c’est ultra-fréquent. Un juge qui est co-responsable de la mort d’un citoyen devrait être mis en examen. Tuer est un délit que ce soit un criminel patenté ou un juge; personne au-dessus des lois. Ces corbeaux en prennent trop à leur aise. Quand à revoir la situation des mineurs délinquant oui, mais dans le bon sens. La loi doit être la même pour tout le monde devant un meurtre. Tu as été capable de tuer, alors assume. Il faut arrêter avec les excuses bidons. Il est mineur, il a eu une mauvaise enfance, il a un pet au casque, il ne connait pas nos lois, il ne connait pas nos codes; etc les machines à distribuer les sursis ne manquent pas d’imagination.

    • Dans ma jeunesse il n’y avait pas d’associations ou peu , pas d’infrastructures sportives ou culturelles ou peu là aussi et pourtant pas de coups de couteau. Il y avait le patronage des églises, l’éducation nationale et son quart d’heure de morale, une société qui ne cherchait pas ou moins à acquérir les derniers gadgets à la mode. Et surtout des parents qui éduquaient et ne cédaient à aucun caprice.

  4. La mort d’Élias « suscite colère et révolte »… Certes, mais curieusement pas chez nos dirigeants qui n’ont en effet que tweeté des banalités « je condamne, etc… » démontrant leur dramatique incapacité à lutter efficacement contre ce fléau. Le ministre de l’Intérieur, en qui on avait une certaine confiance, a lui aussi emboité le pas à la « condamnation » de cet acte barbare… sans pour autant prendre des mesures visant à faire en sorte que plus personne ne puisse demain « condamner » de tels actes. Condamner ne veut rien dire si nos dirigeants se montrent incapables de redresser la barre du navire France qui fonce vers l’iceberg. Messieurs Retailleau et Darmanin, c’est à vous qu’il appartient de FAIRE des actions et non de DIRE des banalités.

    • Je pense malheureusement que ni Darmanin, ni Retailleau, n’y peuvent grand-chose. Un ministre ne fait pas les lois, c’est le travail des députés (et on connait l’assemblée actuelle bordélisée par les lfi). Par ailleurs, quand la loi existe, c’est le juge qui l’applique, pas le ministre, et connaissant la façon dont les juges interprètent les lois à la sauce bien-pensante, il est fort probable que de nouvelles lois n’y changeront rien. Idéalement, il faudrait changer une partie des juges pourris par le syndicat de la magistrature. Mais c’est loin d’être gagné.

    • Eh oui ! Monsieur Retailleau qui faisait souffler un vent d’espoir, est entrain de perdre pieds sur une pente glissante : excuses injustifiée pour avoir pris le parti de Nemesis. Et à présent, paroles bateau au sujet de ce drame qui a conduit à la mort ce jeune Elias. Et toute sa famille derrière lui. On en peut plus.

  5. Si les réseaux sociaux n’existaient pas, on ne serait même pas au courant des faits et de la gravité de la situation.
    MUSK a empêché que la chape de plomb frappe la France comme elle a frappé le royaume uni.
    Devant la réalité, les idéologues .. non disons le, les sectaires ont préféré fuit la réalité et leurs responsabilités pour se réfugier dans leurs petits mondes, dans une autre structure, bien entre eux dans leurs consanguinités pathologiques.. « TOUT VA BIEN JE VAIS BIEN » comme disait Danny BOOM dans son spectacle.

    Mais tout ne va pas bien, au contraire. L’argent est jeté par les fenêtres par des gens malfaisants et malveillants. Argent qui serait bien mieux employé dans des structures protégeant la société, et non pas le confort de ces criminels!

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