La nouvelle lubie de Macron ? Redécouper les grandes régions !
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Décentralisation, que de découpages on commet en ton nom. Ce serait donc le nouveau dada de notre Président. Alors que sa réforme des retraites n'est pas assurée d'arriver à bon port, Emmanuel Macron a un grand projet de décentralisation dans sa besace. C'est sur ce sujet qu'il aurait consulté, ces jours-ci, ses deux prédécesseurs. Il souhaiterait reprendre l'idée du conseiller territorial unique, instauré en 2010 par Nicolas Sarkozy, mais qui n'a jamais vu le jour car supprimé par François Hollande. Un François Hollande qu'il voudrait, au contraire, finir de ringardiser en revenant sur ce qui fut sa grande innovation en matière de décentralisation : la constitution de grandes régions. Souvenez-vous, c'était en 2014, Hollande ne savait plus comment exister : redessiner la carte de France, il n'y a rien de plus jouissif quand on du mal à la gouverner. C'est ainsi que naquirent la Nouvelle-Aquitaine, en annexant le Limousin et Poitou-Charentes, l'Occitanie, en fusionnant Languedoc-Roussillon, et Midi-Pyrénées ou encore la région Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Selon un élu cité par La Dépêche, « Hollande a fait ça en une nuit, à main levée sur un coin de table ».
Plus sérieusement, il y avait l'idée de doter la France de régions à taille européenne tout en réalisant des économies en évitant des doublons. Moins d'une décennie après, le bilan de ces grandes régions semble assez mitigé et les économies assez réduites, si l'on en croit Philippe Subra, professeur à l'Institut français de géopolitique de Paris VIII. Ce serait même tout le contraire : pour lui, « les dépenses de fonctionnement des régions françaises, loin de baisser, ont connu une croissance de près de deux milliards d’euros entre 2015 et 2018. Celles des régions fusionnées augmentant trois fois plus vite que celles des régions inchangées. » On touche là l'origine d'un des maux endémiques français : la croissance sans fin de la dépense publique, malgré la suppression théorique de certaines structures.
Cet échec du redécoupage Hollande justifie-t-il la palinodie d'Emmanuel Macron ? D'après les indiscrétions de la presse, il souhaiterait en effet revenir sur les quatre grandes régions que sont la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et la région Grand Est. Si le cas de cette dernière qui avait absorbé l'Alsace malgré elle peut se discuter, le détricotage des autres laisse sceptique. Et d'abord les présidents de ces fortes baronnies. En Aquitaine, le président PS Alain Rousset, interrogé par Libé, est cash : « Surtout, qu’il ne se mêle pas de cela. Emmanuel Macron ne connaît pas l’action territoriale. » Même son de cloche chez sa collègue Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, pour qui il ne s'agit que d'une « diversion » alors que le pouvoir est dans une mauvaise passe.
Il y a dix ans, les arrière-pensées politiciennes n'étaient pas absentes de l'esprit de François Hollande : de grandes régions rendaient plus difficile une victoire du RN. Pour Emmanuel Macron, qui n'a réussi à imposer son parti dans aucune des nouvelles régions, un redécoupage pourrait s'avérer porteur. L'initiative est d'ailleurs ouvertement soutenue par Stéphane Séjourné, le chef du parti présidentiel. Dans une interview donnée au Figaro il y a un mois, il citait la « fin des grandes régions » avec la proportionnelle aux législatives et le retour du septennat.
La nouvelle lubie d'Emmanuel Macron laisse l'observateur politique circonspect : comment un gouvernement ne disposant à l'Assemblée que d'une majorité relative pourrait-il espérer mener à bien une réforme des institutions de cette ampleur ? En tout cas, du côté du RN, on lui souffle la solution, par la voix de la députée de Gironde Edwige Diaz, citée par Libé : « Je ne sais pas comment il fera, il n’a la majorité ni au Sénat ni à l’Assemblée nationale. Au Rassemblement national, nous souhaitons que cela passe par un référendum. »
N'est-ce pas le propre des Présidents à l'avenir compromis que de se lancer dans de grands projets institutionnels ? Et pour Alain Minc, son mentor, Emmanuel Macron est désormais « un roi en CDD ! ». Il lui conseillerait même de démissionner après une dissolution ratée. Ou un référendum perdu.
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50 commentaires
Pour qui ces destructeurs de notre pays se prennent ils ? comme si nous n’avions pas assez dépensé de deniers publics pour mettre en place ces régions !!! ils voudraient façonner les territoires à leurs modèles politiques afin de pérenniser leur succession !!! quand va t-on foutre ces idiots de la politique dehors de notre paysage , ils nous pourrissent la vie ( Sarkozy, Hollande et Macron )
Le découpage HOLLANDE est d’une telle stupidité que cela mérite d’être détricoté. Peut-on oser espérer un peu d’intelligence cette fois ???
Si pour une fois, une fois seulement M. Minc avait raison en suggérant une démission de ce Président feu follet !
une pierre dans le jardin de Laurent Wauquiez qui surclasse nettement macron intellectuellement et obtient de bien meilleurs résultats au pan économique dans sa région que macron dans l’ensemble du pays!! La jalousie est consubstantielle à la médiocrité et conduit souvent à la vengeance idiote!
L’indispensable réforme administrative est moins à rechercher dans le redécoupage des régions que dans la régionalisation des compétences selon le principe de subsidiarité, qui manque aussi beaucoup à l’Union Européenne.