La participation de BV refusée par les États généraux de l’information

journaux

En s’effondrant, en direct, dans l’émission de Pascal Praud sur CNews, le patron de Reporter sans frontières Christophe Deloire a révélé le vrai visage des États généraux de l’information, dont il est le délégué général. Ce visage, BV l’avait démasqué.

C’était en octobre dernier. À BV, nous avions lu avec intérêt l’invitation du président de la République au débat dans le cadre des États généraux de l’information.

« L’accès à une information libre, indépendante et à laquelle on peut se fier est bien l’une des conditions de la démocratie : elle permet à chacun d’exercer pleinement et en toute lucidité sa citoyenneté dans un cadre pluraliste. »

Une information libre, indépendante, fiable ? À BV, on en tremblait d’émotion. Enfin ! « En toute transparence et dans le cadre d’un processus ouvert et contradictoire, les Etats généraux devront associer toutes les parties prenantes ainsi que les citoyens », poursuivait le Président. Comment refuser cette main tendue ?

Évidemment, le comité de pilotage indépendant, choisi avec soin par le même Emmanuel Macron ou ses conseillers, rassemblait Bruno Patino, ancien patron de Télérama et actuel patron de la chaîne Arte, réputé proche du pouvoir ; le fameux Christophe Deloire, opposant compulsif et obsessionnel à Vincent Bolloré. « Bolloré accapare des médias et réduit le journalisme », lançait-il au micro amical de France Inter, le 24 juillet dernier ; Nathalie Collin, ancienne dirigeante de Libération et de L’Obs, ou encore l’économiste Anne Perrot, qui avait eu la bonne idée de signer, en avril 2017, « l’appel de quarante économistes : "Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron" », dans Le Monde.

Mais il ne faut préjuger de rien, n’est-ce pas ? Le 5 octobre 2023, notre directeur adjoint Marc Baudriller postule donc officiellement. « Chers confrères, je viens ici poser ma candidature et celle du média en ligne BV pour une participation aux travaux des États généraux de l’information lancés le 3 octobre 2023. »

Notre journaliste ajoute quelques mots plus personnels pour légitimer cette demande. « Journaliste spécialisé dans l’actualité des médias durant plus de dix ans à Stratégies, puis chef de rubrique et grand reporter à Challenges avec la même spécialité durant plus de 17 ans, je connais bien ces problématiques pour les avoir longuement travaillées. J’ai par ailleurs été élu à deux reprises à la présidence de la Société des journalistes de Challenges. » C’était avant de rejoindre Boulevard Voltaire. « Je compte travailler en toute transparence et en toute objectivité, sans sous-estimer les risques graves qui pourraient naître de ces conversations pour la liberté de la presse », ajoutait Marc Baudriller sans excès de naïveté.

Dans sa missive, BV insistait sur la nécessaire participation de médias alternatifs, de médias nouveaux et de médias d’opinion de tous bords, « pour que le mot pluralisme ne soit pas un vain mot ». C’est à ces conditions que les travaux pourront déboucher sur « des propositions concrètes afin d’anticiper les évolutions à venir dans le champ de l’information », l’objectif écrit de ces États généraux, ajoutions-nous. Et que ces propositions pourront être légitimement prises au sérieux à la fois par le pouvoir et par les Français.

Enfin, nous le disions tout net : « Grand site d’actualité de droite, BV souhaite que les États généraux de l'information ne rejoignent pas le vaste cimetière des comités Théodule coûteux et sans lendemains, voire les dispositifs dangereux pour la liberté d’opinion. »

La réponse tombe le 17 octobre. Très civilement, un représentant des États généraux nous remercie par courriel pour notre candidature. Mais voilà, « après un examen attentif par le comité de pilotage et par les présidents des groupes de travail, elle n'a pas été retenue ». Non ? Ça alors ! Le correspondant des États généraux nous propose d’envoyer une contribution écrite sur le site Internet. Autant dire une lettre à Tombouctou, poste restante.

La réponse de Marc Baudriller part le jour même par courriel : « Cher Monsieur, je vous remercie pour votre réponse. J'aimerais savoir comment ont été constitués les comités de pilotage, qui en fait partie et quels sont les critères précis de sélection. Je ne puis croire que le choix des participants à ces travaux soit effectué de manière subjective. » La missive est restée sans réponse à ce jour. C’est que l’exercice est exigeant : que disait Macron, déjà ? « En toute transparence et dans le cadre d’un processus ouvert et contradictoire, les États généraux devront associer toutes les parties prenantes ainsi que les citoyens. » Merci de ne pas réveiller le confortable ronron des censeurs qui se cooptent entre eux. CQFD.

Vos commentaires

100 commentaires

  1. Les États généraux de l’information sont censés fonctionner « en toute transparence et dans le cadre d’un processus ouvert et contradictoire. » Marc Baudriller souhaite la participation de BV « pour que le mot pluralisme ne soit pas un vain mot. » Le refus de la participation de BV montre le degré d’exigence de ce Comité en matière de pluralisme. Ne rejoint-il pas l’anathème récemment jeté sur CNews ?
    N’assistons-nous pas à la mort de la liberté d’expression sous couvert d’un titre fallacieux ?

  2. Après les Etats Generaux de l’information, il y aura sans doute le Grenelle des medias. Si des adultes responsables arrivent encore à croire à des contes de fées en Macronie, a fortiori des journalistes et des professionnels de la presse qui connaissent bien l’enfumage généralisé qui sévit dans ce pays depuis 7 ans, c’est tout de même regrettable. Operation de com, comme le tour de France des territoires de Macron allé à la rencontre des Francais (triés sur le volet, bien sûr !). Circulez, il n’y a rien à en attendre.

  3. Alors, le grand manitou va-t-il intervenir auprès de ce monstre qu’il a voulu et dont il a décidé des organisateurs (avec peut-être les conseils de mrrluchon) ?
    Sans doute est-il plus préoccupé par le nouveau locataire à poils de l’Élysée qui va, peut-être, lui obéir au doigt et à l’œil !

    Décidément DÉMOCRATIE ne règne PAS avec MACRONIE…

  4. Quand je pense à Deloire face à Bolloré, me revient en mémoire cette publicité, copiée de la série Palace de Ribes, Topor, … et qqs autres. Derrière Bolloré qui lui a démontré qu’il se trompait, Deloire regarde la caméra en disant, l’air vengeur : »Je l’aurai un jour,…… je l’aurai ! »

  5. Plus la gauche deviendra minoritaire dans l’opinion, plus elle se radicalisera. Elle n’est plus habituée à partager le pouvoir médiatique, après 30 ans d’hégémonie. Et comme le rêve totalitaire n’est jamais loin à gauche, le reste est simple à comprendre.

    • Ce n’est pas un rêve, mais un objectif. Comme dans toute religion. Avec les mêmes conséquences : impossibilité du moindre dialogue face au fanatisme. « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent les croyances » Proust.

  6. En tant que libéral, j’ai une aversion pathologique pour toute forme de comité Théodule qui vient expliquer aux entreprises et aux citoyens comment penser, agir et se comporter.
    Les dirigeants de BV, ni d’aucun autre médium, n’ont besoin de la macronie pour diriger leur barque.
    Je viens d’aller voir sur Wikipedia la vie et l’oeuvre des personnes dont les noms sont cités dans cet article. Nous avons affaire à des gens qui ont fait des aller-retours entre la haute administration, l’université, mais également le FAUX secteur privé. EDF, la Poste, la SNCF, etc. et tous ces bidules qui n’équilibrent leurs finances qu’à grands coups de subventions.
    Ces gens sont à la France ce que les métastases sont au cancer. Le socialisme détruit la France depuis mai 81

    • A mon avis, c’est encore plus ancien. D’abord le front populaire de 1936, qui a accessoirement ouvert grand la France aux chars allemands, puis Thorez (et de Gaulle) en 1946 qui a fait infiltrer la totalité de l’administration par ses troupes. Grâce au statut du fonctionnaire qu’il a imposé, elles y sont encore, se développant et se multipliant autant que des métastases. Dernier exemple en date : l’arrêt surréaliste du Conseil Constitutionnel ordonnant la censure! Surréaliste dans une démocratie, mais normal dans un régime communiste.

      • Vous avez entièrement raison. Petit extrait de Wikipédia concernant Gramsci. « Les éléments socialistes doivent chercher à percer dans les médias d’information, les organisations de masse et les institutions éducatives en vue de propager l’analyse et la théorie révolutionnaires.
        Depuis la Commune, puis les « hussards noirs » de la République, la gauche, en particulier par l’école, endoctrine les petits Français, qui, une fois devenus adultes voteront « comme il faut ». Les Français sont hostiles aux idées de la droite et au libéralisme car les accepter reviendraient pour eux à endurer une insupportable dissonance cognitive; un peu à la manière d’une personne embrigadée dans une secte et confrontée à la Réalité avec un « R » majuscule n’arrivera pas à se départir des idioties qui lui ont bourré le crâne pendant des années.
        Hélas le lavage de cerveau fonctionne et la gauche l’a toujours su.

  7. J’ose espérer que ce n’est pas une surprise… Ce en quoi vous avez eu raison, c’est qu’il fallait postuler avant de pouvoir demander des comptes, maintenant, je serais vous, juste pour le fun, parce que le résultat est connu d’avance, je saisirais, si c’est possible, le conseil d’etat…Sait on jamais…

  8. La question finale aurait dû être adressée à la Présidence de la République et non à à un valet du palais

  9. Et d’après eux ce serait ça la démocratie! Elle ressemble à la « démocratie » soviétique, ou chinoise.

  10. Mr Macron tient des discours dont les actes qui suivent sont quasi systématiquement en contradiction avec les paroles. Etonnant, non?

    • Macron a terminé de boire les bons crus, désormais c’est au gros rouge qu’il va terminer son piteux second quinquennat ! Comme il n’a plus que des cartouches mouillées, il est entrain de se prendre les foudres et les remorques de fumier de nos agriculteurs floués, trompés et menés en bateau par lui-même et ses beaux parleurs ; le salon des agriculteurs va être son Waterloo impérial car sa copine Von der Leyen la Teutonne ne compte pas du tout accéder aux revendications légitimes du monde Paysans , et votre çà elle est bien démunie la cigale du quoi qu’il en coûte avec le pognon des autres.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

On ne peut pas s’intéresser aux paysans sans s’intéresser à leurs martyrs
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois