« La peur au service de la manipulation » : pas qu’un slogan
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« La peur au service de la manipulation »… C’est sans doute le slogan le plus pertinent des manifestations du samedi 14 août. Il n’est pas toujours facile de se forger une opinion sur la pandémie qui dure depuis bientôt deux ans. En revanche, ce qui demeure en cause est l’instauration du passeport sanitaire. C’est lui qui a permis l’augmentation du nombre des vaccinés dans notre pays, en étant une obligation vaccinale à peine masquée, c’est-à-dire une manipulation qui détermine les gens à des actes qu’on prétend, la main sur le cœur, ne pas leur imposer, mais qu’ils subissent en fait sous la contrainte. En cela réside le fond du problème. Une démocratie libérale repose avant tout sur la confiance des gouvernés à l’égard de leurs gouvernants. Or, le succès apparent de la mesure renforce évidemment la défiance envers un pouvoir perçu comme manipulateur par un nombre grandissant de Français. Selon l’IFOP, 53 % des sondés y voient une atteinte aux libertés. Certes, personne ne vous oblige à vous faire vacciner, mais vous vous y obligerez vous-même, car comme l’a dit une grenouille de cabinet macronienne, l’absence de « passe sanitaire » va vouer le non-vacciné à « une vie de merde ». Cette formule laisse suppurer l’incroyable arrogance de la caste au pouvoir dont le Président est l’archétype.
Mais tous ces avantages cumulés ne constituent pas la confiance, celle qui fait qu’un peuple en situation de détresse se rassemble autour de son chef. Depuis le calamiteux épisode « Buzyn », les méandres de la politique gouvernementale l’ont rendue impossible. Ses contradictions ont amplifié les doutes à chaque étape. La France est arrivée en retard, sur les masques, sur les tests, sur les capacités hospitalières, sur le vaccin. Le discours du pouvoir n’a jamais anticipé l’événement mais s’est borné à s’y adapter non sans user du mensonge, par exemple sur l’existence d’un stock de masques et sur l’utilité de ces derniers. Le seul fil conducteur s’est résumé dans l’instrumentalisation systématique de la peur comme outil de pouvoir liberticide. La peur de la mort est l’instrument le plus puissant des dictatures : il y a celles, classiques, qui la brandissent comme une menace envers les opposants, et il y a aujourd’hui la dictature douce qui, pour votre bien, vous demande de vous emprisonner vous-même si vous ne voulez pas mourir. Le confinement, l’atteinte à la liberté d’aller et de venir, à la liberté du commerce et du travail, ont habitué les Français à cette obéissance incompatible avec le statut de citoyen, pratiquée en Chine communiste, mais non en Suède. En amont, il y avait l’imprévision gouvernementale et, en aval, un renforcement du pouvoir qui habituait ses « sujets » à dépendre de lui par la soumission à des règles étroites assorties de sanctions et par des soutiens financiers qui ont fait grossir la dette de manière démesurée. De variant en variant, la panique est entretenue, et rebondit, prolongeant l’état d’urgence et submergeant les élections sous le flot des abstentions, c’est-à-dire des citoyens qui s’habituent à ne plus l’être. 43 % des Français estiment que la France est soumise à une dictature. On imagine combien le locataire de l’Élysée espère que cette atmosphère se perpétuera le plus près possible de l’élection présidentielle.
L’obligation vaccinale contenue dans le « passe sanitaire » rebute de nombreux Français vaccinés mais qui auraient préféré être convaincus par le discours et par l’exemple des détenteurs du pouvoir en qui ils auraient placé leur confiance. Celle-ci aurait été renforcée par la volonté de rassembler et de laisser place à la liberté médicale. L’interdiction, la contrainte, la séparation westernienne entre les bons, ceux du Conseil scientifique, et les mauvais ont rendu le consensus impossible face à une maladie qui, finalement, est peu mortelle. Certains ont imaginé utiliser des images d’hospitalisés en urgence aux Antilles pour accentuer la peur en métropole !
Cette méthode de gouvernement est-elle un accident qu’expliquerait l’inexpérience des hommes actuellement au pouvoir surpris pas leurs déconvenues lors des crises précédentes comme celle des « gilets jaunes » et qui verraient, cette fois, dans la crise sanitaire une chance, une « divine surprise », puisqu’un pouvoir qui paraît faire face à une catastrophe a de bonnes chances d’être reconduit ? On peut craindre, au contraire, qu’il y ait un lien plus fort entre la caste qui nous dirige et cette stratégie. C’est Jacques Attali qui évoquait les peurs structurantes qui permettraient l’évolution souhaitable du monde, c’est-à-dire, pour lui, vers un gouvernement mondial, vers une technocratie planétaire. Nous n’y sommes pas, comme l’Afghanistan nous le rappelle en ce moment même, mais certains en rêvent… et ils sont au pouvoir !
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