La peur doit changer de camp
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Visage tuméfié, des agrafes dans le crâne rasé, c’est alité depuis sa chambre d’hôpital que Jean-Paul s’est adressé « à nos dirigeants » en soutien à la grande manifestation de police. Le brigadier-chef de 51 ans a pris un projectile sur la tête alors qu’il était en « intervention banale » à Rive-sur-Gier. Dans la nuit du 13 au 14 mai, il s’était déplacé avec deux autres policiers pour des tapages nocturnes. Autrefois, en pareille circonstance et face à l’arrivée des forces de l’ordre, les personnes en tort auraient, dans un monde normal, fait amende honorable. Aujourd’hui, il convient d’insulter, caillasser quand ce n’est pas tirer sur les policiers devenus des cibles.
Le témoignage bouleversant de Jean-paul, policier grièvement blessé lors d’une « banale intervention ». Regardez ▫️#SoutienAuxForcesDeLOrdre ⬇️ https://t.co/CZeyi6KOwt
— Soutien Aux Forces de l’Ordre (@Forcesdelordre) May 20, 2021
« Il y en a vraiment marre, la peur doit vraiment changer de camp. Ça fait des années qu’elle aurait dû changer de camp et si rien n’est fait, demain à ma place, ce sera un autre policier ou un citoyen », dénonçait Jean-Paul, excédé. Alors, il ne suffit pas de protéger ceux qui nous protègent, comme le martèle inutilement Jean Castex depuis la mort de Stéphanie Monfermé et Éric Masson, mais bien, comme le réclamait Philippe de Villiers sur CNews, « attaquer ceux qui nous attaquent », ajoutant que « la police, c'est le dernier rempart de la paix civile ; or, ce rempart est en train de céder ».
Les dizaines de milliers de policiers présents ont ainsi rappelé le laxisme judiciaire créant ce sentiment d’impunité chez les délinquants. Mais ils ont également dénoncé les accusations de violences policières. « Je vois bien autour de moi une haine anti-flic, chez des proches aussi, qui disent détester la police sans trop de raison », ajoute ce manifestant, dans Libération. Une haine des bleus régulièrement distillée dans les médias par des personnalités telles qu'Assa Traoré ou Mathieu Kassovitz justifiant les caillassages des pompiers ou des policiers par « l’expression d’une frustration ». Une culture de l’excuse et un rejet de toutes formes d’autorité qui ont fait accoucher les monstres de notre société.
Comme Michel Zecler avait été invité à témoigner de son agression dans « Touche pas à mon poste », Jean-Paul sera-t-il reçu à son tour sur les plateaux télé ? Malgré un climat de violence et d’insécurité grandissant, une prise de conscience semble enfin émerger. Si quelques-uns écoutent encore Camélia Jordana ou Cyril Hanouna, et qu'il ne faut pas attendre grand-chose des dirigeants actuels ne répondant à l'ensauvagement et aux crimes barbares que par des tweets ou des déplacements, la majorité des Français s’exaspèrent et ne tarderont pas à exprimer dans les urnes leur colère, non pas pour dénoncer les violences policières mais bien les violences « racaillères ».
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