La peur

PEUR

La finance a développé un concept : l’aversion (et son revers l’appétence) au risque : acceptez-vous de bon gré de perdre le montant que vous envisagez d’investir ? Doté d’une forte aversion au risque, vous vous focaliserez sur des investissements avec une probabilité de perte en capital plus faible, pour un rendement étriqué. Au contraire, avec une forte appétence, vous viserez un gain plus élevé, mais avec une probabilité de sinistre plus forte. La finance dit que le risque est une courbe où sont distribués gains et pertes en fonction de leur probabilité. La stratégie parlera de ce risque dont les deux faces sont menace et opportunité. Dans le langage courant, le risque n’évoque que la perte, la menace, l’aspect défavorable de la chose. Ce qui fait peur.

Il est probable que nos sociétés occidentales développent une aversion au risque de plus en plus invasive. Un jeune enfant qui fait du vélo sous l’œil de ses parents est muni d’un casque. Vendre ou louer un logement ne se fait plus qu’avec une kyrielle de diagnostics. Les assurances ont inventé de nouveaux types de couvertures pour des sinistres qu’auparavant nul n’aurait assurés, comme l’aléa climatique. Le principe de précaution est brandi tel un étendard, alors les normes et règlements pullulent, et la conformité devient une idole. Plus de peurs, c’est plus de business !

Et puis, il y a les peurs que des États sécrètent et agitent.

La pandémie de Covid-19 a donné lieu à de très nombreux discours anxiogènes assenés avec autorité. Nous avons tout vu et entendu : le défilé des morts tous les soirs à la télévision, les démesurées mesures de coercition comme le confinement, ses auto-attestations et ses 135 € d’amende pour éviter une saturation des hôpitaux qui n’a pas eu lieu, les injonctions de ne pas tuer mamie, le chantage de la vaccination ou le reconfinement… Et ça marche ! Dans une région ventilée comme la Bretagne, il n’est pas impossible de croiser des jeunes marchant seuls dehors en pleine nature avec le masque sur le nez. La peur alimente un business d’une prophylaxie pour un mal mis sous les projecteurs sans réel recul, mais surtout, la peur induit une soumission qui ressemble fort à celle décrite par Stanley Milgram.

Le convoi de la liberté a montré des images de violence urbaine lamentables, et il est assez probable que des ordres de répression préventive disproportionnés aient été donnés sciemment par le pouvoir en place. Sans doute pas plus que quand il s’agissait de gilets jaunes. Mais l’image qui doit rester prégnante est celle des blindés de la gendarmerie, ces prétoriens de la dernière chance, qui étaient de sortie à Paris. Fallait-il faire peur, pour éviter que la colère n’explose trop fort et préserver une probabilité de réélection ?

Et puis l’Occident/l’OTAN, solidaire dans les pires âneries, continue d’agiter le grelot de la menace d’une invasion russe sur l’Ukraine, un territoire que l’empire occidental convoite pour y installer des missiles pointés sur la Russie. Ça ressemble à une mauvaise reprise des pires épisodes de la guerre froide. La sénilité de l’hôte de la Maison-Blanche le conduira-t-il à poursuivre une escalade vers l’irréparable ? Ou, plutôt, les faucons du complexe militaro-industriel yankee ont-ils besoin de cette menace (fantôme ?) et de la peur qu’elle engendre pour faire un peu plus de business ?

Et il y en a d’autres, des peurs suscitées : l’inflation, le terrorisme, la crise économique, la crise migratoire, le changement climatique, etc. Paradoxe : dans une « start-up nation », la peur devrait être bannie pour que tous nous entreprenions. Hélas, nous sommes voués à la peur par des élites qui s’en servent comme d’un moyen de perdurer au pouvoir.

Il serait temps que nous cessions d’accepter collectivement d’être gouvernés par nos peurs. « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes » écrivait, dans Le Prince, Nicolas Machiavel. Alors, de grâce, de l’audace !

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Le principe de précaution est la plus grande imbécilité mise en place par nos dirigeants incapables.
    C’est un non-sens à la création, à l’évolution, à la vie.

  2. On pourrait ajouter à cette réflexion une autre: notre vie na jamais été autant sécurisée par toutes sortes d’assurances. Comme si le fait de ne plus avoir à prendre en compte un certain nombre de risques engendrait davantage la peur de l’aléa. Ce qui ouvre un boulevard à un Etat omnipotent qui se prétend le sauveur de la population.

  3. Prenez votre courage (ou ce qu’il en reste) à pleines mains braves gens. Rendez vous aux urnes et de grâce utilisez l’arme, que bcp de pays interdisent à leurs concitoyens, ALLEZ VOTER. Il est plus que temps de sortir du carcan de la peur avant de vous apercevoir trop tard qu’il vous faudra bientôt un pass pour aller aux toilettes !

  4. Premier acte de résistance, refusez d’avoir une dose supplémentaire de ce liquide non identifié. Si comme quelques uns d’entre nous les Français l’avaient fait en masse, il n’en serait plus question et il n’y aurait jamais eu de passe vaccinal.

  5. « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. Gouverner c’est faire croire. Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser »
    Nicolas Machiavel -le Prince-

  6. Même pas peur !
    Je dirai même plus, même pas peur de voter pour ZEMMOUR.
    Eux manifestement, ils sont en peur panique…

  7. Lorsque vous vous libérez de vos peurs, votre seule présence automatiquement libère les autres. ~
    Nelson Mandela

  8. Votons bien en avril sinon dans 5ans notre France sera foutue et ruinée .vive la liberté dans notre pays .et le retour à la démocratie avec des hommes dignes sous tous rapports .

  9. D’accord avec la majorité des idées de cet article sauf :
    « Le principe de précaution est brandi tel un étendard »

    En effet, je voudrais bien savoir où est le principe de précaution lorsque l’on impose un masque inutile au risque évident de dommages à la santé physique, sociale et psychologique tant chez les enfants (que chez les adultes d’ailleurs) et que l’on impose une injection dangereuse pour tous.
    Certes par la peur, mais sans le principe de précaution, qui est totalement évacué !

    • Bien sûr ! ce « principe de précaution » est un argument publicitaire aussi peu valable que la pub , mettre un masque des fois que ça servirait à quelque chose , se faire injecter un truc , des fois que ce serait un vaccin ? je pense que si ils vendaient un vaccin contre la mort , ils auraient des clients !

      • Toute cette campagne me fais singulièrement penser aux charlatans tout de noir vêtu (ils étaient également « croque-morts » que l’on voit dans certains album de Lucky Luc ou nos bon vieux Westerns) et qui vendaient aux pionniers des élixir fait de poudre de perlimpinpin. Sauf que là c’est à grand échelle.

    • Ça s’appelle le « deux poids, deux mesures », utilisé par nos gouvernants dans tous les domaines. Comble du cynisme, ils n’hésitent pas à invoquer l’Etat de droit…

  10. Avoir peur est humain, le courage est d’ affronter ses peurs
    A qui profite la peur ? à des dirigeants de pays incompétents,, en situation
    de rébellion du peuple. La France va mal, même très mal notre président se défile
    devant sa culpabilité et cherche mille excuses pour affronter le peuple
    Du fameux venez me chercher et autres insultes, tous nos problèmes proviennent
    de l’ immigration incontrôlée,

  11. Gouverner par la peur c’est assouvir le peuple et c’est bien ce que nous vivons car la majorité des gens est devenue incapable de penser et de réagir, la crise sanitaire en est l’exemple le plus parlant – ce manque de courage et de bon sens est l’arme fatale de nos gouvernants qui peut-être même n’en espéraient pas autant – il est temps de réagir ne nous en privons pas le 10 avril prochain.

  12. La peur est le commencement de la sagesse
    Sans la peur pas de vie et on se jette dans le vide
    Comme toujours la perfection réside dans l juste mesure et il faut apprendre à raisonner sa peur sinon c’est la panique et elle devient aussi meurtrière que l’inconscience .

    • Le problème est que, en ce qui concerne la peur de la grippe, l’on se jette dans le vide plein de risques importants et prouvés par l’observation sur le terrain, de perdre la vie, une bonne santé, les liens sociaux, qui sont des besoins fondamentaux de l’homme.

    • En l’occurence la peur est très dépendante du discours médiatique: peur d’un virus dont la létalité forte n’a jamais été constatée, confiance aveugle dans des injections expérimentales.
      Il serait souhaitable que la raison reprenne ses droits grâce aux sentiments instrumentés en permanence par des médias orientés…

  13. Lavilliers dans son album « pouvoirs » des années 80 a un titre qui traite de la peur « la peur c’est depuis le début le chantage du pouvoir ». C’est bien vu. La covid se résume à une peur irraisonnée matraquée matin, midi et soir par la propagande politico/médiatique. Résultat : 200/300 milliards d’euros partis en fumée, une France aux abois et divisée, 50 millions de français qui obéissent!

  14. Que ceux, qui comme moi, sont attachés à leur liberté n’oublient rien de ces 2 dernières années au moment de glisser leur bulletin dans l’urne en avril prochain.
    C’est le moment ou jamais de manifester notre refus de cette société liberticide voulue par Macron et cautionnée par Pécresse, qui pense qu’il est encore trop tôt pour lever les mesures.
    Je pense qu’il est encore trop tôt pour lui confier le pouvoir…

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