La polémique de la dette algérienne envers l’hôpital français

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Près de 45 millions d’euros. C’est le montant, en 2023, de la dette laissée par l’Algérie à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a révélé l'Opinion. Une somme astronomique qui s’ajoute au déficit de 460 millions d’euros que connaîtrait l’AP-HP, en 2024. À titre de comparaison, la facture algérienne s’élevait à 27 millions d’euros pour les seuls hôpitaux parisiens en 2017, et à 38 millions pour l’ensemble de la France.

Une information qui ne risque pas d’améliorer les relations diplomatiques entre Paris et Alger, déjà tendues depuis que la France a reconnu, cet été, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, aussi revendiqué par sa voisine. Mais aussi une information n’est pas non plus pour plaire aux Français qui, confrontés à la dégradation de leurs services publics, notamment de l'hôpital, sont bien les premiers sollicités lorsqu’il s’agit de renflouer les caisses.

Des appels aux dons pour combler les trous

Le 8 janvier dernier, par exemple, était lancée la 36e édition de « l’opération pièces jaunes », présidée par l’épouse du président de la République. Pour la sixième année consécutive, notre « première dame » Macron a appelé les Français à « déposer » leurs petites pièces jaunes qui seront utilisées pour améliorer la qualité de vie des enfants et adolescents hospitalisés. Portée par la Fondation des hôpitaux, en association avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la cause qui avait rassemblé plus de 5 millions, en 2024, est certes des plus nobles et son utilité publique n’est pas ici remise en cause.

En décembre 2023, l’hôpital européen Georges-Pompidou avait également fait appel à la solidarité pour financer l’achat d’un scanner à plusieurs millions d’euros, faisant grand bruit dans le monde médical. Certains, comme le professeur Patrick Pelloux, avaient pointé l’aspect « symptomatique de l’abandon du service public hospitalier ». Ils avaient été nombreux à alerter sur l’appel aux dons d’un établissement public. En réponse, l’établissement avait souligné que ce type de campagne était régulier et rappelé que la Fondation des hôpitaux avait déjà levé « 112 millions d’euros depuis 2015 » pour diverses campagnes visant à soutenir les actions pour l’amélioration de la santé au sein des hôpitaux.

Comment, alors, ne pas se poser des questions sur cet appel à la « générosité » des Français, qui payent par ailleurs taxes et impôts et voient la dégradation générale de l'hôpital, pendant qu'un pays étranger, lui, laisserait une ardoise de plusieurs dizaines de millions d’euros.

La contre-attaque des médias algériens

Depuis que la presse française a relayé cette affaire, la semaine dernière, les médias algériens ont réagi vivement. Ainsi, Algérie Presse Service, a dénoncé « une campagne où tous les coups sont permis », reprochant aux « médias français de la haine » de poursuivre leur « longue série d’attaques » contre l'Algérie, évoquant des « polémistes à la solde de l'extrême droite française ». Mieux, ce média affirme qu' « il est devenu courant dans ces infrastructures sanitaires de France de marquer des patients à tort et à travers probablement des non-algériens sur le très commode "carnet de dette" d'Alger ». De son côté, ObservAlgérie estime que ces « accusations relèvent davantage de la désinformation que d’une réalité concrète » et que l’objectif affiché serait de « créer une perception négative de l’Algérie en Europe et dans d’autres régions du monde ». L'objectif est sans doute plus bassement matériel, du côté français : tenter de récupérer des sous.

Vos commentaires

62 commentaires

  1. Mais nous devons cet argent à l’Algérie,et ceci pour des siècles ,nous avons fait tant de mal à ce peuple si paisible et amical ,nous pouvons le constater à leur parfait comportement chez-nous ,ainsi qu’aux propos si mesurés des dirigeants politiques de ce pays à notre égard .
    Qui a parlé de piratage barbaresque,de chrétiens réduits en esclavage ?Tout cela est absolument faut !

  2. L’hopital « européen » Georges Pompidou fait la manche pour l’achat d’un scanner à PLUSIEURS MILLIONS D’EUROS ? Il est en or & platine, ce machin ? Avant que de « chouiner » constamment sur le manque de moyens récurrents de l’hopital public, peut-être pourrait-on revoir les tarifs exorbitants pratiqués par les fabricants de matériel médical, non ? Chaque fois qu’on est confronté au monde médical en général, les montants des prestations, les coûts des équipements et des infrastructures sont délirants. Si on (je dirai l’Etat s’il y en avait un digne de ce nom) voulait réguler, peut-être réduirait-on la facture. Quand aux malades étrangers quittant le pays sans payer leurs soins, d’où qu’ils viennent, commençons par ne pas les accueillir. C’est aussi simple que ça. Non ?

    • Les technologies ont un prix. Il faut des années de recherche et de travail acharné pour développer ces technologies, ce sont des entreprises privées qui le font, elles doivent bien dégager du bénéfice pour payer leurs investissements, leurs salariés, leurs charges, leurs impôts. le prix du matériel inclut tout cela. Un appareil comme celui-là restera en place durant de nombreuses années et sauvera des milliers de vies. Il faut bien faire la différence entre quelques millions d’euros investis dans une technologie de pointe qui va rendre des services incalculables et permettre des économies en réduisant le nombre d’examens complémentaires et en permettant de poser un diagnostic sûr et précoce et de l’argent dilapidé pour soigner la terre entière au titre de la culpabilité historique de la France, ancienne puissance coloniale.

  3. Dites vous, les cliniques allemande font du tourisme médical.
    Les accords entre les émirats et l’arabie , les patients viennent se faire soigner de pathologies graves cancers opérations délicates cardiaques.
    Ces pays payent l’hôpital et l’hôtel pour les proches .
    On devrait faire pareil, payement par carte ou virement bancaire sur un compte .
    Et on se paye dessus .
    Pas de payement, pas d’hôspitalisation

  4. J’ai des difficultés à comprendre comment une telle situation puisse exister et perdurer. La France est forcement complice. Tu ne paies pas ta facture et tu reviens te servir et pas de problème, ta dette augmente, mais ce n’est pas grave puisqu’on te le permet, c’est presqu’un jeu joué sur le dos des contribuables français qui non seulement doivent assumés les soins des algériens tout en subissant le déclin de leur service public de l’assurance maladie.Y à Toulon un pilote dans l’avion France?

  5. Pourquoi ne pas arrêter de délivrer des visas pour soins ?
    Pourquoi ne pas vérifier que la personne est à jour de ses paiements avant de la faire venir pour d’autres soins ?
    Comment procèdent les autres pays de l’UE ?
    La France est-elle le pays le plus généreux dans ce domaine aussi ?
    Et certains médecins qui pleurnichent sur leur manque de moyens et qui par ailleurs veulent soigner tous les malades du continent africain ?

    • Parce que ces gens vivent dans une utopie, le monde merveilleux de Disney, où on soigne, on accueille, on loge, on nourrit tout le monde et où ce « tout le monde » nous est éternellement reconnaissant. La réalité, c’est que cette politique a mis le pays en faillite et que tout ces gens nous vouent une haine féroce et mortelle. Le pire, c’est qu’on continue comme si de rien n’était.

  6. Réalise-t-on que c’est une vieille chanson? Cela fait des décennies que le système de santé français (avec mes impôts) sert de système de santé à l’Algérie; tous les hospitaliers le savent très bien. Toute la famille sur une Carte Vitale, factures et relances adressées « au pays » et jamais honorées, etc. Alors, à quoi sert de le « redécouvrir »? A faire redémarrer le compteur qui permet de gagner du temps : nous allons « songer à faire quelque chose », ce qui signifie continuer à ne rien faire. Bayrou adore cette situation.

  7. eh bien, faisons un test malgré les hululements des collabos lfistes: aucun patient algérien ni même franco algérien dans aucun de nos hôpitaux pendant un an et faisons le bilan à l’issue de cette période…. on verra bien si le bilan financier est meilleur ou identique et qui de la France ou de l’algérie a raison. On ne doit rien à ces gens là, qu’ils se le disent!

  8. on ne nous l’avait pas faite celle là, on noterait sur le compte de l’Algérie de faux malades, ils ne manquent pas d’air, mais ils ne font pas mention des retraités qu’on paie aussi qui sont décédés, la France qui se laisse manipuler comme un pays du tiers monde, devrait retirer chaque année la part due aux hôpitaux des subventions versées à cet état, on verse 160 millions d’euros annuels à l’Algérie, on peut largement déduire les 48 millions de dette, ainsi que le cout annuels de leurs ressortissants OQTF et autres prisonniers pour divers délits.

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