La politique sanitaire et sécuritaire du gouvernement en question

interrogation

De plus en plus de questions se posent quant à la gestion de cette épidémie. Depuis maintenant dix jours, le ministre Véran annonce l'arrivée de masques dans les hôpitaux, les centres de santé. Ils arrivent, oui, mais au compte-gouttes, et les personnels crient de plus en plus fort leur désarroi d'avoir à prendre de tels risques pour soigner les malades.

Question : pourquoi ne pas prêter main-forte aux fabricants français, leur amener du personnel supplémentaire, de la logistique, véhicules etc. Certaines de ces entreprises disent manquer de personnels, d'électromécaniciens, par exemple : pourquoi ne pas détacher des personnels de l'État temporairement pour les aider ? À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. C'est facile, quand on est Président, à l'abri dans son palais, d'envoyer les autres à la guerre : encore faut-il qu'ils disposent des armes nécessaires.

Le pire, dans tout cela, est que la parole des autorités est aujourd'hui grandement entamée. Pour faire avaler la pilule de la pénurie de masques, M. Salomon comme Mme Ndiaye nous expliquent que le masque ne protège pas, ne sert que pour les malades afin qu'ils évitent de contaminer les autres : comme un bon nombre de porteurs ne savent pas qu'ils le sont, le port du masque est donc de toute façon vital pour enrayer la propagation du virus. Dans un tweet , la députée Avia a déclaré que "le télétravail" était la règle dans son équipe "depuis plusieurs semaines" : elle savait donc ce qui allait arriver ? Et personne ne nous aurait rien dit ?

Depuis dix-sept jours, l'Italie est en confinement total : n'aurait-on pas pu comprendre, dès ce moment-là, la gravité de la situation qui, tel le nuage de Tchernobyl, ne pouvait pas manquer de frapper notre pays ? Le gouvernement n'a-t-il pas pratiqué la politique de l'autruche suffisamment longtemps pour retarder les mesures qui fâchent et, au final, aggraver la situation ? Comment s'acharner à maintenir des élections dans de telles conditions ?

Et, pour finir, le gouvernement a-t-il anticipé les troubles qui ne manqueront pas de se produire, dans quelques semaines ou même quelques jours ? Va-t-on encore refuser de voir la réalité de notre pays, qui est fort différent, pour le coup, de l'Espagne ou de l'Italie ? Pillages, braquages, bagarres, menaces et intimidations sur le personnel médical ou les employés de supermarché sont déjà, au bout de deux jours, le lot quotidien et nos policiers, eux, sont privés des moyens de protection.

Des quartiers entiers refusent le confinement, comme s'ils étaient au-dessus des lois. Le gouvernement ne voit rien venir ? Ne prévoit rien ? Se tromper une fois, c'est une erreur et l'erreur est humaine, même dans un cas aussi lourd que ce qui nous arrive aujourd'hui. Persister dans le déni, les hésitations, les atermoiements, ce serait criminel, dans les circonstances actuelles : le gouvernement a le devoir absolu de protéger la santé, mais aussi la sécurité des Français, et, pour une fois, d'anticiper ce que beaucoup voient venir à grands pas.

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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