La Poste : adieu les timbres, bonjour les sneakers

Capture Panafrica sur Facebook
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Grande nouvelle, pour les amateurs de baskets : La Poste vient de lancer deux paires de sneakers. Les deux modèles, jaunes ou bleus, brodés avec le logo de la société de distribution de courrier, sont disponibles du 37 au 45. Ils ont été réalisés en collaboration avec la société Panafrica, une entreprise « fondée en 2015 par Hugues et Vulfran, amis de longue date et amoureux de l’Afrique ».

« Un levier de transformation sociale et environnementale en Afrique »

Vendues dans les bureaux de poste, ces chaussures de sport sont présentées comme étant « un levier de transformation sociale et environnementale en Afrique ». Des ambitions aussi élevées que le prix affiché. Pour parader avec les baskets postales, il faudra débourser 149 euros ! D’aucuns appelleront cela un attrape nigaud.

Ne soyons pas si négatifs. De toute évidence, l’idée va séduire largement. La Poste a de nombreux fans. Surtout depuis qu’elle a diminué le nombre de ses tournées, fermé une multitude de bureaux de proximité et supprimé les timbres rouges (les plus rapides) et gris (les moins chers). Elle se fait aussi, quotidiennement, de nombreux amis parmi les clients qui attendent un colis à domicile et qui doivent finalement, dans le meilleur des cas, aller le retirer à un guichet ou parmi ceux qui sont « inconnus à cette adresse ».

La Poste bénéficie incontestablement d’une très belle image de marque qui devrait inciter les Français à se ruer vers ses chaussures éthiques. S’il n’y a pas encore la queue devant les bureaux de poste, c’est sans aucun doute parce que l’information n’a pas encore circulé massivement.

Plus sérieusement, pourquoi La Poste, qui peine à remplir sa mission correctement, se lance-t-elle dans la vente de sneakers ? Entre les services bancaires, de téléphonie, d’assurance et de commerce en ligne, derrière les comptoirs jaune et bleu, les facteurs ne savent déjà plus où donner de la tête. Fallait-il vraiment leur ajouter la casquette de marchand de baskets ?

La Poste à côté de ses pompes ?

Visiblement, les principaux intéressés n’ont même pas été avertis. BV s’est rendu dans un bureau de poste marseillais où une factrice l’a confirmé. À la question « Est-ce que vous vendez les baskets la Poste ? », elle a répondu : « C’est une blague ? » Devant la photographie des modèles, elle n’a pu que constater que cela n’en était pas une. Elle a alors appelé plusieurs de ses collègues pour qu’ils voient, eux aussi, les fameuses chaussures avant de déclarer : « Franchement, s’il faut faire ça en plus, on ne va pas s’en sortir. Déjà que… » Enfin, son regard s'est posé sur le prix de la paire de baskets : « 150 euros, ils abusent ! » Cette factrice a tout dit.

Elle est approuvée par ses collègues comme par les clients. L’un d’entre eux ne peut s'empêcher de pointer du doigt le ridicule de l’opération : « Entre la distribution d’un colis et l’affranchissement d’un recommandé, vous allez maintenant devoir installer vos clients sur un tabouret et leur tendre un chausse-pied ? » C’est évidemment absurde. Les baskets de La Poste n’ont leur place qu’aux pieds des facteurs pour qu’ils distribuent le courrier en temps et heure. Ça, les têtes pensantes de l’entreprise ne semblent pas l’avoir compris. Au grand dam des employés, elles oublient leur cœur de métier au profit d’une diversification qui n’a ni queue ni tête. La Poste est définitivement à côté de ses pompes.

Vos commentaires

35 commentaires

  1. A propos de pompes…depuis la fermeture d’un certain nombre de bureaux, en l’occurrence, si La Poste en vend (un peu…cher…), c’est dorénavant nous qui les usons…à nos frais !

  2. A croire que plus on fait de « brillantes » études, plus on a le crâne vide. D’ailleurs on en a eu le parfait exemple hier soir à 20 heures à la télévision, n’est-ce pas ?

    • Oui, mais à condition d’avoir des coûts de fabrication concurrentiels, ce qui semble impossible avec le statut de fonctionnaire

  3. On a vraiment de gros problèmes avec toute ces « têtes pensantes » .ce sont des bonnets qu’ils auraient dû « logotiser » car comme il est dit à la campagne on marche sur la tête
    Et toute ma sympathie à nos facteurs qui arrivent quand même à garder le sourire face à nos boîtes aux lettres « déglinguées »

  4. Pourquoi pas des citrouilles pour l’Halloween. ou des anclumes sur le dos des facteurs afin qu’ils puissent ferrer les chevaux. Les baskets, probablement pas pour les dirigeants, la poste a les pieds plats ! et semble bien mal parti, comme le reste d’ailleurs, de nos services au public, dans la compétition que se jouent les différents protagonistes du secteur.

  5. Le nouveau slogan de La Poste: Bougez avec la poste…. Oui mais avec nos basquets!
    On va pouvoir les chausser pour aller chercher nos courriers et nos colis. Et en plus on sera à l’aise dans nos basquets dans la file d’attente.
    Pour les plus anciens: Souvenez-vous qu’il n’y a pas si longtemps, il y avait un ministère des postes et télécomunications (PTT).

    • Et pour les plus anciens que, dans les villes, le courrier était distribué deux fois par jour, matin et après midi.

  6. Avec l’argent public a profusion on peut se permettre n’importe quoi ! Cette République est de plus en plus misérable et force est de constater qu’à la tête de toutes ces structures publiques il y a les mêmes illuminés sortis des mêmes écoles que Macron.

  7. Il y a peu, il avait été question de cabines d’essayage dans les bureaux de poste. Donc tout est en place pour accueillir les sneakers. La Poste devrait savoir que la diversification a ses limites.

  8. « Elles oublient leur cœur d métier » dites vous. Mais, Madame, comme les autres services publics à commencer par l’école…

    • Vous avez raison, l’Éducation nationale est en grand danger. Et voilà qu’elle aussi se diversifie, trouvant sans doute que lire, écrire et compter, ça commence à bien faire. Introduction, donc, de la sexualité dès le très jeune âge. Si nous laissons faire, la France sera peuplée d’incultes très portés « sur la chose ».

  9. Cet article me fait penser à la « recherche d’efficacité pour la distribution du courrier sur le territoire français » sollicitée par la macronie au début de son arrivée au pouvoir ! …
    Le cabinet « conseil sollicité : Mac Kinsey ! … Quelques mois plus tard et surtout une facture astronomique à la fin de « la recherche » pour … dire que LA POSTE était une « bonne idée » en termes de « principe à mettre en place » ! …
    Depuis ? ! … Et bien cette « entreprise » s’est mise en marche elle aussi avec des « concepts Woke » elle aussi ! … Ces paires de pompes en sont la preuve ! …

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