La présentation des candidats En marche ! tourne à la pantalonnade

Banc Loiseau 3

À la manière d’une équipe de football, tous les candidats En marche ! aux européennes avaient pris place pour la photo face à la presse. Nathalie Loiseau devant (sans ballon) et, tout au fond, comme il se doit, une brochette de clampins juchés sur un banc. Tout sourire dehors, la bande à Macron pose pour la postérité lorsque, soudain, le fameux banc du fond cède sous le poids des candidats qui disparaissent instantanément du décor. Rires dans l’assistance. « Mais où est donc passée la 7e compagnie ? »

Après le fiasco de son annonce faussement spontanée où elle avait fait mine de décider soudainement d’être tête de liste aux européennes, il faut reconnaître à Nathalie Loiseau une aptitude hors du commun à enchaîner les pantalonnades. École Buster Keaton.

En première partie de ce grand classique du gag visuel, comme une sorte de mise en bouche, la meneuse de revue avait pris soin de confier la présentation des candidats à un membre de l’équipe qui avait omis de relever précisément leurs noms ainsi que leurs métiers. Ce qui donna lieu à ce monologue éprouvant (extrait) : Fabienne Keller, heu… (il se retourne vers le groupe), Stéphane Séjourné, moi-même, excusez-moi. (Il ne se souvient pas non plus comment il s’appelle.) Irène Tolleret. Heu… Elle est viticultrice. Heu et heu… Vigneronne, pardon excusez-moi. Stéphanie Yon-Courtin, maire de St-Contest… St Const… Si je ne me trompe pas… Heu… Etc.

Il est des enfants d’une dizaine d’années qui seraient parvenus sans peine à noter clairement les identités et activités des candidats sur une feuille de papier. Prouesse hors de portée du présentateur En marche ! chargé, justement, de communiquer ces renseignements aux médias. Le personnage est à l’image de Nathalie Loisea, qui semble ne pas être là lorsqu’elle s’exprime. Sa voix porte peu, le ton est monocorde, le discours truffé de formules creuses… « Vos paupières sont lourdes… Oui très lourdes… » Après le gag du banc, la séquence hypnose.

Mais revenons à la politique vraie de vraie. De cette journée, il faut retenir deux faits marquants. D’abord, dame Loiseau portait un blouson rouge lors de la présentation de son écurie. Un rouge tendant sur le rose. Et, quelques heures plus tard, coup de théâtre : la même personne sort de l’Élysée, où elle était venue donner sa démission, portant un blouson jaune ! Les plus fins observateurs s’interrogent. Est-ce le même blouson qu’elle a teint en vitesse dans la laverie de l’Élysée ? Un message destiné à des commanditaires ? Rouge : le banc est bien truqué, pas de souci. Jaune : Macron n’y a vu que du feu.

Les prestations étranges de Nathalie Loiseau pourraient laisser à penser qu’elle est une taupe envoyée par un opposant quelconque pour détruire En marche ! de l’intérieur. Si, contrairement aux apparences, il n’en n’était rien, il faut saluer la performance d’Emmanuel Macron, qui a su dénicher pour les européennes la personnalité aux antipodes d’une certaine authenticité attendue par les électeurs. Qui a dit Loiseau rare ?

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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