La présidente de l’université de Nantes appelle ses étudiants à faire barrage au RN : vives réactions à droite, peu de réactions ailleurs…

carine bernault

« Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l'extrême droite et donc au Rassemblement National. » C’est par ces mots, dans un mail daté de ce mercredi 13 avril, que la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, a appelé ses 37.000 étudiants et enseignants à voter contre Marine Le Pen, qui fera face à Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle dans dix jours. Elle argumente par des lieux communs, parlant d’un attachement profond aux « valeurs démocratiques et républicaines, à l’État de droit, au respect des droits fondamentaux et individuels »… Elle insinue évidemment par là que Marine Le Pen est opposée à tout cela, et sans le moindre argument. Imaginons un seul instant si un président d’université employait la même rhétorique pour demander à faire barrage au progressisme d’Emmanuel Macron... La réaction populaire serait bien différente.

D’autant plus que ces propos sont contraires à l’article 7 du règlement intérieur de cette université qui prévoit que « les personnels sont notamment tenus au devoir de réserve […] et de neutralité politique et religieuse du service public », ainsi qu’à l’article L141-6 du code de l’Éducation qui envisage que « le service public de l'enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique »… On en est loin, mais c’est normal : tout est permis quand il s’agit de lutter contre « l’extrême droite fasciste ».

Très rapidement, ce mail a circulé sur Twitter, où de nombreux internautes de droite se sont scandalisés de ces propos, à l’instar de Sébastien Pilard, porte-parole de Reconquête, qui s’émeut : « L’idéologie gauchiste gangrène l’université. Nous en avons une nouvelle preuve. Inquiétant ! »

Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national, évoque, de son côté, « une faute lourde » et exhorte les étudiants : « Soyez libres : ne vous laissez pas dicter vos choix par les amis d’Emmanuel Macron ! »

La présidente de l’université de Nantes n’est pas la seule à avoir récemment pris position à l'encontre de Marine Le Pen. Dans un communiqué daté du 12 avril, France Universités, l'ex-Conférence des présidents d'université (CPU), a appelé « à combattre l'extrémisme que porte la candidature de Marine Le Pen et à voter pour Emmanuel Macron ».

Encore une fois, l’indignation à géométrie variable du traitement médiatique pose question. Si certains étudiants, interrogés par CNews, expriment leur étonnement de recevoir une consigne de vote par leur présidente d’université, la plupart ne semblent pas révoltés. Il est monnaie courante et de bon ton de s’opposer au Rassemblement national, même quand cela est interdit par la loi.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 15/04/2022 à 18:32.
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Matthieu Chevallier
Etudiant en journalisme

Vos commentaires

89 commentaires

  1. Puisque cette influenceuse payée par nos impôts enfreint la loi, on la traine en justice, laquelle se doit de la condamner en référé et l’Etat la vire sans égards !
    C’est simple, non, le respect de la Loi démocratique.
    Et si ce n’est pas fait ainsi, en urgence, c’est que les dirigeants ne respectent pas leur devoir, et on doit les virer sans ménagement et de toute urgence.

    • « on la traine en justice, laquelle se doit de la condamner en référé » Ne rêvez pas. La fonction publique dispose de sa propre justice, le tribunal administratif, dont les arrêts sont systématiquement en faveur des fonctionnaires. A l’étage au-dessus, la Cour Administrative d’Appel est plus mitigée : c’est du 50-50, même au prix d’un déni de justice. Quant au Conseil d’Etat, la basse politique y règne en maître.

  2. Sur son adresse mail je lui ai demandé ce qu’elle comptait faire des récalcitrants qui ne suivraient pas son injonction: le goulag, le camp de rééducation ,le peloton d’exécution.Je n’ai pas eu de réponse.

  3. Quelles sanctions mises en place ? Le con-tribuable payeur n’a t’il pas le droit de savoir ? Je propose qu’on applique les mêmes sanctions si, cette « ir-responsable » avait appelé à voter pour Marine Le Pen. Nul doute que notre justice impartiale les mettra en place rapidement, comme pour la juge ayant classé sans suite l’affaire Ferrand …. et nommée au Conseil Con-stitutionnel dans la foulée !

  4. Et le ministre des universités Mme Frédérique Vidal, comme son collègue ministre de la justice M. Moretti sont aux abonnés absents. Le mot d’ordre en ce moment c’est « courage fuyons ! »

  5. Les nurseries de la gauche sont en émoi. Faudrait tout- de-même leur apprendre à lire et écrire avant de voter. Et si accessoirement, elles pouvaient leur apprendre à penser par eux-mêmes, cela serait un bonus.

  6. Une caricature que tous ces bobos qui se prennent pour le Saint-Esprit et délivrent leur message divin en bêlant « Halte au fascisme  !!!! »  sans même mesurer ce qu’était le vrai fascisme. Là, pas de risque de tomber sous les coups d’une Gestapo quelconque. On peut donc jouer les résistants sans peur et sans reproche..
    Les universités ne sont plus un lieu d’excellence mais un repère de fachos gauchistes. Je plains ceux qui essaient encore de travailler dans ces bouillons de culture nauséabonds.

  7. Révocation. A la fac de Montpellier des profs ont été révoqués parce qu’ils défendaient leur fac contre les gauchistes et squatteurs violents (eh oui c »est ça Macron)

  8. Il n’y a que les gauchistes qui peuvent enfreindre les règles de neutralité imposées dans les universités. Si une présidente d’université avait invité les étudiants à voter Marine Le Pen pour faire barrage à Macron, elle aurait pointé au chômage le jour même.

  9. A la regarder de près, on détecte une étrange ressemblance avec notre clown écologique, Sandrine Rousseau.
    Une prémonition ?…
    Toujours est il que cette responsable universitaire s’est délibérément, et à plusieurs titres, égaré des règles qui gouvernent ses fonctions.
    Conséquemment, une sanction s’impose…mais quand on sait que la macronie ferme déjà les yeux sur la délinquance…

  10. Dans le même genre, attendez vous à la réaction du syndicat Alliance de la Police Nationale qui invitera à voter pour Macron, comme il le fit le 24 AVRIL 2017. Il avait procédé ainsi contre JMLP en 2002. les Frères la gratouille sont à la manoeuvre.

  11. Je repense à Octave de Mirbeau: le mouton qui est mené à l’abattoir, sent la mort, il ne connaît pas son bourreau, l’électeur, lui, le désigne.

  12. C’est cureux . Ce sont ces mêmes valeurs et principes démocratiques qui vont me faire voter pour elle dans 10 jours . Infliger aux jeunes gens le gauchisme universitaire est une usurpation de vocation intolérable .

  13. Et on nous dira que l’éducation nationale est pluraliste et apolitique. Honte et démission pour cette femme.

  14. Ah ces idéologues de gauche on ne s en lasse pas. Bizzarement dans son coin de vie personnel, je suis à peu près sûr que les rapports entre les gens, voisins, connaissances, sont ultra conservateurs et de bon ton. Des valeurs de droite quoi. Vivre dans l entre soi et promouvoir la tolérance, les valeurs républicaines le vivre ensemble, toutes ces fadaises…pour les autres. Tartufferie.

    • bah moi non seulement je me lasse de ces idéologues de gôôôche, mais j’ai des nausées dès que je les vois ou les entends dégoiser leurs ânneries !
      Je développe une allergie grandissante que jusqu’ici je maîtrisais….Le danger : c’est eux , et çà se mesure à tout les échelons !

    • Tous les gens de Gauche et notamment Universitaires, que j’ai connus (j’ai 81 ans) sont des bourgeois ayant hérité sans vergogne et qui cumulèrent des fonctions et postes « annexes »(illégalement sur leur temps fonctionnaire…) alors qu’ils possédaient à 30/35 ans, ce que je fus loin de gagner dans toute ma vie pourtant confortable de Bac +11, dans le Privé……….

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