La rédaction souhaite aux lecteurs de Boulevard Voltaire un très Joyeux Noël !

À chacun son Noël : il y a ceux qui échangent les cadeaux le soir en nœud papillon et robe à paillettes, et ceux qui les ouvrent en robe de chambre le matin. Ceux qui trouvent le chapon trop sec et lui préfèrent le boudin blanc. Et inversement. Ceux qui raffolent des santons de Provence et en font la collec’ depuis 25 ans, et ceux qui la trouvent anachronique : bientôt, aussi, à côté du moulin, un centre Leclerc ? Eux n'aiment rien tant que la beauté dépouillée d’une crèche sobre. Il y a ceux qui aiment les sapins kitsch et chargés, et ceux qui les aiment chics et monochromes. Ceux qui trouvent « inhumain » de devoir tenir jusqu’à minuit pour la messe (quand ils y vont), ceux qui trouvent aussi baroque d’assister à une messe de minuit à 21 heures que chercher midi à 14 heures. Ceux que le Minuit chrétien fait vibrer, ceux qui le trouvent pompier. Ceux que Noël met en joie, ceux qu’il rend un peu triste aussi : les êtres chers qui ne sont plus là, les Noëls d’autrefois qui ne reviendront pas, les enfants que l’on n’a pas, ou ceux que l’on voudrait voir s’arrêter de grandir. Dans Noël, il y a déjà un peu de Vendredi saint. C’est comme ça.
On peut casser tous les codes, mais pas ceux de Noël. Ces rites, propres à chaque foyer, sont une petite liturgie familiale, sédimentée de génération en génération, et déroger au plus petit d’entre eux gâche la fête. Noël est l’expression culturelle de notre humus chrétien, et mêmes les Français qui ne croient pas - ou qui croient qu’ils ne croient pas - perpétuent des traditions et des gestes presque sacrés, comme une religion qu’ils auraient intériorisée malgré eux et transmettraient avec piété. La table de fête, jointe aux présents, ressemble à un petit autel oblatif.
De quelle catégorie faites-vous partie, chers lecteurs ? Nous l’ignorons. Mais nous savons que la volonté de célébrer Noël vous unit. Beaucoup d’entre vous ont été très touchés par le conte de Noël de Philippe de Villiers sur CNews, vendredi soir. Oui, Noël est la naissance de notre civilisation. Et l’universalité de Noël - dans quel pays ne fête-t-on pas Noël d’une façon ou d’une autre ? - est le plus grand symbole du rayonnement de notre civilisation dans le monde entier. La guerre des crèches - dont le dernier épisode vient de nous être livré avec la une de Paris Match - n’est pas si picrocholine qu’elle a l’air. Elle est au contraire cruciale. Même le père Noël, saint Nicolas lessivé à la laïcité et au Coca-Cola™, est sinon une ordure, au moins un facho. À Nantes, ce mâle blanc de plus de 50 ans a été remplacé par la mère Noël. À quand leurs enfants No-iel, non binaires ?
Si j'avais à raconter un conte de #Noël, je dirais ceci...
Voir l'émission complète : https://t.co/pjwPK42RVI#FaceAPhilippeDeVilliers #FADV #CNews pic.twitter.com/PHqWB8qL9c
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) December 22, 2023
BV n’oublie pas, évidemment, les chrétiens d’Orient. Nous avons ouvert nos colonnes à une famille vivant à Bethléem. Dans un poème célèbre, Marie Noël fait répondre au chant de la Vierge celui des anges : « Marie : Je me hâte, je prépare, le trousseau de mon enfant. J’ai là des drapeaux de toile, pour l’emmailloter au sec./Les anges : Nous avons du drap de toile pour l’ensevelir avec/Marie : Pour ses mains, ses pieds si tendres, des gants, des petits chaussons/Les anges : Pour ses mains, ses pieds si tendres, quatre clous, quatre poinçons. » Nous le disions, Noël annonce Vendredi saint. Mais sur les lieux mêmes de la Nativité, cette année, la Passion est déjà là.
Puisque la France se partage entre ceux qui souhaitent « bonnes fêtes » et ceux qui souhaitent « joyeux Noël », la rédaction de Boulevard Voltaire a résolument choisi son camp : BV vous souhaite un très joyeux Noël !
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63 commentaires
Joyeux noël à tous et quel plaisir de le dire!
Merci Gabrielle et joyeux Noël à tous !
Merci pour ce cadeau de Noël.
JOYEUX NOEL en majuscules à toute l’équipe de BV . Une seule crèche ne sera pas détruite : celle qui est dans le cœur de chacun pour accueillir Jésus , Dieu fils de Dieu , lui qui nous offre en cadeau la paix et la joie pour toujours .
JOYEUX NOËL à toute la rédaction de BVoltaire et leurs familles.
Merci à vous, je vous souhaite un merveilleux Noël entouré de ceux que vous aimez. J’ai été de ceux qui ont vibrés en direct avec ce magnifique conte que nous a offert P de Villiers.
MERCI de tout coeur et JOYEUX NOËL également à toute la rédaction de BV. Philippe de VILLIERS nous a rappelé notre belle enfance avec son merveilleux conte de NOËL, merci à lui également.
Très très bel article, très émouvant…
Joyeux Noël à tous, merci à Gabrielle et toute l’équipe de BV de nous tenir réellement informés.
Joyeux Noël Boulevard Voltaire . Joyeux Noël à tous
Merci à tous ,merci Gabrielle et joyeux Noel..ce jour la personne ne pourra nous l’enlever …bonne journee .
Un joyeux Noël à toute la rédaction, à tous les lecteurs, à vos familles et à vos proches.
Autrefois, je crois que je disais sans y penser « Joyeux Noël « , Aujourd’hui, je fais bien attention à bien souhaiter un » Joyeux Noël » Une toute petite arme de résistance à cette aberrante cancel culture.
Merci Gabrielle et joyeux Noël. Vous exprimer combien ce jour nous était et nous est cher . Les Noël d’un passé que certains ont vécu. Surtout des Noël ruraux ! Non pas des Noël de surabondance alimentaire. Non pas des Noël au sapin traditionnel côtoyant un amoncellement de jouets. Non, des Noël de restriction par nécessité. Sortie de la guerre et de ses épreuves. Pauvreté généralisée de l’offre, faute de sources d’approvisionnement diversifiées et de ressources adaptées. Et souci de l’économie du » bien rendu précieux « , le gaspillage n’étant pas encore banalisé, les restrictions passées restant en mémoire. Des Noël chaleureux où chaque instant se vivait dans la communion. De la préparation vestimentaire nécessaire à notre participation à la messe solennelle de minuit. Et oui, à minuit à cette époque ! Du parcours entre domicile et église, par un froid hivernal, sous l’éclairage blafard d’une voie glacée, balayée d’une bise mordante. Déplacement pour lequel chacun des pas se pesait à l’effacement possible de l’appui attendu. Où la vision du pas suivant se faisait sous le couvert d’une capuche protectrice. Oui, bien sûr, il était plus confortable d’emprunter la voiture. Mais la tradition nous conduisait naturellement à ne pas évoquer cette commodité, comme si cette petite concession devait éponger quelque petite expiation nécessaire. Et puis, cet inconfort passager ne venait-il pas ressouder les liens familiaux ? L’agitation inhabituelle du foyer, bon enfant, en était le témoignage. Et suprême satisfaction, le plaisir des sens. La participation à cette messe rendue grandiose par l’illumination exceptionnelle de l’église. Tous feux allumés, ses superstructures se dévoilent, son orgue se met en valeur, son chœur se projette et à l’unisson voix et sons proclament leur communion, leur joie. Les parfums s’agitent, se meuvent, se faufilent d’espaces en narines, apportent leurs compléments, leur contribution à cette atmosphère d’entendement, de connivence, de mystère. Un enchantement. Et c’était le retour vers la demeure familiale, ponctué de ses commentaires indissociables. Il faisait froid … Mais c’était beau … Ce fut un peu long … Mais l’orgue nous a enchantés … Tu as vu.., la famille Dupont était là…Son fils revient de loin… Il faudra penser à… Et le trajet se poursuivait dans les murmures d’une conversation étouffée, emmitouflée, hachée, débridée. Les pantoufles au pied du sapin, jamais négligées. La brique chaude enveloppée d’un chiffon et l’enfouissement dans le lit glacial. Brr !! L’affaire de quelques instants d’une confrontation où le froid sera perdant. Heureusement ! Le réveil ….Vite , au pied du sapin… Un jouet ? oui…Mais ce qui me paraissait le plus précieux, et que j’affectionnais le plus, les quatre ou cinq mandarines, pas encore de clémentines à l’époque, qui m’apportaient tout à la fois la couleur de leur présence et l’espérance d’une satisfaction gustative exploitable à ma convenance. Je rêvais de ces fruits. Ils étaient là, bien là. Entre mes mains, doux au contact, frais dans leur substance. J’étais des plus heureux avec ces quelques présents. Plus heureux de leur présence que de celle du jouet espéré. On ne se refait pas. Il en sera toujours ainsi… Non pas que je me complaise dans la gourmandise. Non ! Mais le plaisir du ressenti à leur évocation : la valeur de l’offrande. Bénéfice autant gustatif que sentimental, que psychologique. Dans sa représentation, symbole du don de soi, du sacrifice pour le bonheur de l’autre, de la générosité dans sa plus humble et plus noble expression. Offrez-moi un fruit et je serai heureux, très heureux. Tout à la fois de votre offrande, de la nature du geste, et du bonheur de la possession. Joyeux Noël à tous. Et encore merci Gabrielle
Heureux Noël à vous aussi Syclams et merci pour vos doux souvenirs qui m’ont replongée moi aussi dans mon enfance… les mandarines …aujourd’hui encore, quand les premières apparaissent sur les marchés je pense à Noël qui approche. Un autre souvenir que j’ai, mais que vous ne semblez pas partager, ce sont toutes ces petites bougies multicolores allumées scintillantes toutes droites sur leurs petits bougeoirs pincés en bout des branches… c’était magique et ca sentait bon l’odeur de la cire se mêlant à celle du sapin! Il faut bien rappeler qu’alors il n’existait pas les guirlandes électriques…mais quand on y repense, combien de dangers nous avons aussi pu courir …? mais sans doute le ciel nous protégeait
Joyeux Noël Gabrielle et à toute la rédaction, ainsi qu’à vos familles.