La relation d’Édouard Philippe avec les Français ? Comme son parti Horizons, intime…

EDOUARD PHILIPPE

Quels sont les points communs entre le prince Charles et Édouard Philippe ? Les costumes bien taillés, les poignets mousquetaires de leurs chemises ? Oui, mais pas que. Leur sens de l’humour ? C’est vrai aussi. Autre chose ? Oui. L’un et l’autre attendent. L’un continue à attendre, à un âge où il n’est pas incongru de faire valoir ses droits à la retraite. L’autre connaît l’échéance (ou, tout du moins, pense la connaître) : 2027. C’est écrit, c’est gravé, c’est évident. Emmanuel Macron, qui joue le rôle de la reine d’Angleterre, sait que, s’il est réélu en avril prochain – et comme on nous a fait comprendre que c'est plié, sans nous le dire, à la manière de ces premiers de la classe qui vous disent qu’ils ont raté leur concours d’entrée à Normale Sup ou à Polytechnique -, en 2027, sauf à changer la Constitution – mais on n’est pas en Russie -, il faudra laisser la place. Sans regret pour lui, l’Europe devrait être à la mesure du grand homme.

Or, comme dans la galaxie macronienne, un seul, apparemment, fait la maille pour postuler à la succession du fondateur de la dynastie – Édouard Philippe, of course -, la chose est, là aussi, pliée d’avance. C’est le côté pratique de la chose, ça permet d’organiser son plan de carrière. Mais un plan de carrière, c’est mesquin, c’est un peu riquiqui, c’est bon pour les Castaner et autres Castex de basse-cour. Si on veut un destin, un vrai, un tatoué, dans la mémoire des Français zé-des-Françaises, il ne faut pas se contenter d’attendre tranquillou dans ses charentaises de percevoir sa rente à terme échu. Faut se construire une image (si vous ne le faites pas, personne ne le fera pour vous), donner de la chair à votre personnage, raconter une histoire (ils disent storytelling) avant de faire son entrée par la porte à double battant dans la grande Histoire, celle qui fait huit mètres de hauteur de plafond et ouvre ses grandes fenêtres sur les frondaisons centenaires. Et il faut reconnaître qu’Édouard Philippe s’y prend plutôt pas mal. Dans le rôle du dauphin qui n’attend pas du tout que son souverain glisse sur une plaque de verglas ou d’égout, qui fait tout bien et tout loyal (les traîtres ont et ont toujours eu mauvaise presse), le Premier ministre émérite est parfait. Lors de la première visite duPprésident-candidat à son QG de campagne, il était là. Pas au premier rang, un peu en retrait. Discret, silencieux. Mais là.

Se construire un destin (national, s'entend), c’est comme au saut d’obstacles : faut pas regarder celui qu’on est en train de passer mais le suivant. Et c’est ce que fait Philippe. L’air de rien. Mais quand même. Exemple, cet entretien pour le JDD avec la tsarine du journalisme politique, Catherine Nay. Que dit, dans cette interview, le maire du Havre ? « Je crois que j’ai créé une relation intime avec les Français. » En tout simplicité. Il est vrai qu’aujourd’hui, Édouard Philippe est la personnalité politique préférée des Français (classement Elabe pour Les Échos et Radio Classique du 1er mars) : 46 % des Français ont une image positive du président d’Horizons. Cela dit, il en est de la popularité des personnalités politiques comme de celle des personnalités « tout court ». Prenez Jean-Jacques Goldman, en haut du podium depuis 2013 : est-ce pour cela qu’il est le chanteur qui vend le plus de disques ? Derrière Édouard Philippe, à 36 %, on trouve dans ce classement Roselyne Bachelot puis… Olivier Véran à 33 %. Des qui ne seront jamais présidents de la République, sauf à ce que toute la classe politique française - sauf eux - parte en voyage organisé en avion et que l’avion se crashe. Notez qu'Olivier Véran, lui aussi, semble avoir noué une relation spéciale, particulière avec les Français qui, apparemment, doivent aimer ça.

« Une relation intime », donc. Pourquoi pas. Comme Horizons qui, pour l’instant, semble un parti plutôt intime ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

35 commentaires

  1. « Une relation intime »?
    Euh, je préfère mon conjoint.
    Au moins lui, il est honnête! (et je l’aime, ne désirant donc pas en tant que française réfractaire, en changer!)

  2. Arriviste, opportuniste, il est comme un prédateur qui attend son heure. Cet homme et ses idées, ne me plaisent pas! et même je dirai qu’il me fait peur.

  3. Lorsqu’on est resté aussi longtemps à la botte du bouffon qui dirige la France, on a au moins le courage de se soustraire à toutes prétentions politiques ultérieures.

  4. Les français ont toujours porté aux nues ceux qui ne font rien, comme Chirac, ou sont en voie de garage. Comme quoi, en politique, ne rien faire est productif.
    Et on s’étonne qu’on soit dans la me…

  5. Je pense à l’intimité de ma relation avec Edouard Philippe à chaque fois que je croise un panneau 80 ou 90 km/h.
    J’essaie d’imaginer le coût de cette idée géniale et la conséquence sur mes impôts, que je règle en toute intimité.
    Je ne sais pas s’il sera le dauphin de Macron. Si c’est le cas, je n’y serai pour rien.

      • Il serai judicieux de rechercher les liaisons cachées entre les fabriquants de panneaux et les cercles du pouvoir.

  6. On vous demande pas votre avis ,mais de choisir dans une liste etablie,c’est comme la présidentielle il faut choisir parmi les candidats désignés par les politiques.

  7. que mettre au crédit de ce jupeiste ? Rien mais son débit est long comme celui d’un multirécidiviste son mentor par exemple.

  8. Trop poli pour être honnête aurait dit ma grand-mère et je partage cet avis. Il est tout ce que je déteste, un pur politicien arriviste, pléonasme peut être

  9. Allons mon Colonel, horizon: ligne imaginaire qui recule au fur et à mesure que l’on avance Philippe est comme Macron et Pécresse un larbin des milieux américains de la French American Foundation.

  10. « Je crois que j’ai créé une relation intime avec les Français. »

    Affirmation aussi gratuite que lamentable, sinon inquiétante.

    Quand on réfléchit un tout petit petit peu, avec ou sans collier de barbe, on est conscient que «les» Français (globalisés … surtout avec des géniteurs de géniteurs détenteurs d’une carte d’identité française), ça n’a jamais existé, ça n’existe pas, et ça n’existera jamais, tout comme la démocratie (au sens littérale).

  11. Toutes les idées venant de Russie ne sont peut-être pas à écarter pour Macron : Philippe, s’il est élu en 2027, pourrait le nommer premier ministre afin qu’il puisse se représenter en 2032 pour un ou deux mandats de plus et que le duo achève ainsi son oeuvre de déconstruction de la France.

  12. Que ce soit Goldman ou Sy,, comme E. Philippe ou Veran, on ne peut pas croire à ces pseudo-sondages. Philippe, l’homme du 80km/h qui a provoqué le mouvement Gilets Jaunes et Veran, l’homme qui, par son interdiction de la quinine, a provoqué la mort de nombreux français.

  13. réforme des retraites, victoire des zadistes NDDL, innombrables samedis gilets jaunes, 16 départs de son gouvernement (un vrai chef !), gestion des masques en début de pandémie…C’est l’homme qu’il nous faut, comme Hulot, autre homme préféré des français

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