La rentrée explosive de l’ambitieux Gabriel Attal
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« Je file, ma carrière est en jeu, je suis l'homme médiatique, je suis plus que politique, je vais vite, très vite... » Ce couplet de « L'Homme pressé », chanson de Noir Désir, est décidément à la mode. La carrière de Gabriel Attal est aussi rapide que fulgurante, l’historique de la Macronie, ancien conseiller Santé du ministre Laurence Rossignol pendant le mandat de François Hollande, n’en finit plus de grimper les marches du pouvoir. Tour à tour porte-parole de LREM, secrétaire d’État auprès de Jean-Michel Blanquer, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, député, ministre en charge des Comptes publics puis ministre de l’Éducation nationale. Tout cela en cinq ans.
Au-delà de l’ascension du « Bardella de la Macronie », pour reprendre l’expression d’un élu Renaissance, au-delà des convictions, Gabriel Attal aura, en quelques semaines d’exercice du pouvoir au ministère de l’Éducation nationale, montré sa capacité à habiter sa nouvelle fonction.
L’abaya en point d’orgue
Ou l’art de jeter la poussière sous le tapis. Héritant d’un ministère en perdition ayant connu le tout et son contraire entre le républicain Blanquer et l’indigéniste Pap Ndiaye, Gabriel Attal savait que la rentrée allait être difficile. En décrochage total de niveau, le temple scolaire de la France est aussi confronté à des pénuries de professeurs, des établissements en mauvais état et une offensive latente des réseaux islamistes en son sein. « Il a été nommé en juillet, un mois avant la rentrée, souffle un élu de la majorité, il ne pouvait rien faire, à part assumer. » Pourtant, il a su masquer les ruines en brandissant un chiffon rouge. Pas dupe, la gauche a tenté d’alerter sur le tour de passe-passe, mais n’aura réussi qu’à alimenter les accusations d’islamo-gauchisme la visant… Opération réussie pour Gabriel Attal, qui en aura profité pour saboter la rentrée politique de Gérald Darmanin en orientant l’opinion non vers la rentrée de celui qui ne fait pas mystère de ses ambitions présidentielles mais vers l’abaya. Le beurre, l’argent du beurre et la crémière en la présence d’Élisabeth Borne qui aura, par sa présence, tempéré la fougue du locataire de l’Intérieur. Un Gérald Darmanin qui est donc sorti immobilisé par Matignon et muselé par le vacarme de la rue de Grenelle. Politiquement imparable.
Attal face au harcèlement
Sa déclaration a été saluée. En quelques minutes, Gabriel Attal a réagi au suicide du jeune collégien de Poissy, suicide lié en grande partie au harcèlement scolaire qu’il subissait. Le ministre a annoncé, début septembre, avoir diligenté une enquête administrative pour faire la « lumière » sur les faits de harcèlement scolaire dont avait été victime cet adolescent. Suite aux révélations mettant en cause le rectorat, le ministre a été également très ferme : « Ce courrier est une honte, une honte », a-t-il martelé. « Mon rôle, ce n’est pas défendre à tout prix une institution, c’est de défendre à tout prix la protection de nos élèves et de nos enfants, et c’est comme ça que je continuerai à avancer. » Des premiers pas convaincants, donc, pour le ministre Attal qui se positionne plus que jamais en potentiel héritier de la Macronie. En d’autres termes, la droite devra le prendre en compte lorsque sonnera l’heure de l’inventaire des dix ans d’Emmanuel Macron.
En faire trop…
Ils n’y sont pas allés de main morte. Alors qu’un adolescent s’en était violemment pris, via Instagram, à un camarade à grand renfort d’injures décrites par le procureur de Créteil comme « homophobes et transphobes », la réaction aura été inédite. L’adolescent de 14 ans a été interpellé dans sa salle de classe par des agents de police. Une réaction que beaucoup ont jugée excessive, à commencer par le RN. Ainsi, Roger Chudeau, député du Loir-et-Cher et présenté comme le Monsieur Éducation de Marine Le Pen, a réagi sur X : « Interpeler (sic) un élève qui harcelle (re-sic), qui torture mentalement un de ses camarades, est bien et nécessaire. Le faire interpeller et menotter en classe par cinq policiers armés, ce n’est plus protéger l’école ni protéger les victimes, c’est de la politique spectacle », a déclaré le député, qui a ensuite demandé à Gabriel Attal de faire le distinguo entre « autorité et hystérie ».
Interpeler un élève qui harcelle, qui torture mentalement un de ses camarades, est bien et nécessaire. Le faire interpeller et menotter en classe par cinq policiers armés, ce n’est plus protéger l’école ni protéger les victimes, c’est de la politique spectacle. M.@GabrielAttal… https://t.co/ipJ8KmoZWM
— Roger Chudeau (@ChudeauR) September 20, 2023
En véritable professionnel de la communication, Gabriel Attal a donc bel et bien réussi sa rentrée des classes. Le jeune ministre de 34 ans n’a jamais caché son ambition et s’était même permis, en mars 2022, une petite phrase avant d’affronter Jordan Bardella en débat sur TFI : « C’est un teaser de 2032. » L’insolence de la jeunesse...
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23 commentaires
Mr Attal sait il que dans certaines écoles primaires des AM on mets sur des classes de cours élémentaires, des contractuelles issues de l’immigration qui comme niveau travaillaient dans des crèches ou faisaient du baby sitting?
C’est vrai que dans la classe il y a 80 % d’enfants issus des quartiers chauds, mais je vois mal comment des personnes comme cela peuvent faire progresser le niveau ?
Il faut approuver à 100% cette initiative cat c’est le moyen de dissuader les candidats harceleurs qui jusqu’à présent pouvaient oeuvrer dans l’impunité totale cachés par un flou anonyme.. BRAVO, exemple à démultiplier à travers le pays !!!! dès que l’occasion s’en présente …