La Seine-Saint-Denis, plus égale que le reste de la France devant les JO
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Les Français sont-ils égaux devant les Jeux olypiques ? Au pays de l’obsession égalitaire, cela semble mal parti. Face à l'olympisme version 2024, trois ordres se dessinent dans la population. Il y a les enthousiastes, rares, qui cherchent des places. Ils sont nombreux à reculer devant les prix prohibitifs affichés pour les épreuves et le coût des logements à Paris et dans les environs. Une deuxième catégorie de Français, nombreuse, elle, n’a qu’une idée : fuir à toutes jambes un événement dont elle redoute les nuisances, bruit, insécurité, circulation impossible, attentats… Et puis, il y a les habitants de la Seine-Saint-Denis.
Pas de pain, mais des jeux
Selon Le Parisien, près de 180.000 billets seront tout bonnement offerts aux heureux administrés de ce département emblématique. Le président du département, le communiste Stéphane Troussel, veut des JO « populaires ». Il l’a dit, il l’a fait. Dans la grande tradition du communisme international, c’est-à-dire aux frais de la collectivité. Stéphane Troussel l’a donc annoncé fièrement ce mardi : il a tendu sa sébile et la manne est tombée. Il n’offrira pas de pain mais des jeux. Et les bonnes fées publiques se bousculent au portillon : la région Île-de-France, le département de Seine-Saint-Denis lui-même, bien sûr, la métropole du Grand Paris, des établissements publics territoriaux, les communes du département : tous mettent la main à la poche pour que cette grande fête du sport profite à ce département emblématique du « vivre ensemble », c'est-à-dire entre immigrés. Le département de Seine-Saint-Denis, dont la gestion laisse à désirer, selon la Cour des comptes, a donc balayé dans les coins et trouvé de quoi amplifier la fête. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques lui-même ne pouvait être en reste : il donne 30.000 places à la seule Seine-Saint-Denis. Les autres sites olympiques partout en France se répartiront les 70.000 places offertes restantes. Le rectorat de Créteil, qui comprend la Seine-Saint-Denis, a reçu de son côté 15.000 billets. La mairie de la ville de Saint-Denis, aux mains du socialiste Mathieu Hanotin, organisera des kermesses olympiques dans toutes les écoles : « Il n'était pas question que ces Jeux soient des Jeux de l'entre soi », explique très sérieusement monsieur le maire.
Comment y voir le mal ? La Seine-Saint-Denis tient à son étiquette de département « le plus pauvre de France ». Vrai, selon l’INSEE… à condition d’exclure le chiffre d’affaires du trafic de drogue. En 2016, le vice-procureur de Bobigny évaluait ce trafic à un milliard d’euros. Il n'a pas diminué, depuis... c’est sans compter les autres trafics. De quoi mettre du beurre dans les épinards de pas mal d’habitants de Seine-Saint-Denis, bien moins pauvres que ceux des campagnes françaises dont personne, une fois de plus, ne se préoccupe.
« Il faut arrêter »
Cette préférence départementale fait bondir le député RN Julien Odoul. « Je vais interroger le gouvernement via une question écrite que je déposerai demain, nous annonce-t-il, ce 27 mars, car cette situation est scandaleuse. » Pour lui, la Seine-Saint-Denis n'est pas le département le plus pauvre mais... le plus riche de France « en termes d’argent public déversé dans la rénovation urbaine, la politique de la ville et via bien d’autres canaux. Le contribuable a tout payé, en Seine-Saint-Denis », martèle-t-il. Le département bénéficie de réseaux de transport que n’ont pas les territoires ruraux, d’infrastructures innombrables, notamment sportives, poursuit le député. « À un moment, il faut arrêter », tranche Julien Odoul.
Mais la Seine-Saint-Denis est le joyau de la France diversitaire, et ce n’est pas lié à la présence de la basilique nécropole des rois de France. Pour la Macronie et pour la gauche, c’est un trésor, une vitrine de la France plurielle, heureuse et prospère, joyeuse et sportive : tout lui est dû. On escamote la croix des Invalides et on distribue les places en Seine-Saint-Denis. Tant pis pour les pauvres, ceux des campagnes, des petites villes. Tant pis pour les agriculteurs, les artisans, les commerçants : qu’ils se contentent des belles promesses. « Cette politique du privilège est insupportable, antirépublicaine : c’est un département français, ses habitants sont des concitoyens mais ils n’ont pas à être mieux traités que les autres », affirme Julien Odoul.
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47 commentaires
J’ai bien peur que la cérémonie d’ouverture des Jo ne ressemble au naufrage du Titanic et au démantèlement du France !
Vraiment, je pense que la pauvre Madame Castera ministre des sports et M Darmanin, ministre de l’intérieur devraient intervenir devant les risques d’une telle décision. C’est une promotion supplémentaire de la priorité à la délinquance.
Victorine31
C’était comment à Rio?