La SNCF contrainte de supprimer « monsieur » et « madame » sur les billets !

SNCF formulaire

Il y a, dans ce monde agité, des questions gravissimes qu’on aurait tort d’ignorer. Celle portant sur l’identité de genre, par exemple, devenue infiniment plus complexe que celle qui agita le second Concile de Nicée, voilà plus de douze siècles. En effet, quand les Pères de l’Église s’interrogeaient sur le sexe des anges, on n’avait à choisir qu’entre mâle et femelle. Rien à voir avec nos LGBTQIA+, dont l’intime géométrie est on ne peut plus variable.

Pour avoir méconnu l’ampleur de cette question, la SNCF, et derrière elle toutes les administrations sans doute, va devoir réviser sa politique commerciale.

La SNCF dans le bain Mousse

L‘affaire commence en 2021. L’association « Mousse »  – « association de lutte contre les discriminations liées au sexe, au genre et à l'orientation sexuelle » – saisit la CNIL pour dénoncer ce qu’elle considère comme un abus de droit. La SNCF, dit-elle, n’a pas à demander si celui qui achète en ligne un billet de train est à ranger dans la catégorie « monsieur » ou « madame ».

Son avocat, Me Deshoulières, « spécialisé dans les luttes contre les LGBTphobies », voit dans cette demande une violation du Règlement de la protection générale des données (RGPD). Il est vrai, comme dit plus haut, que la définition du genre est devenue extrêmement complexe et peut même, chez certains, varier d’un moment à l’autre puisque, nous disent les spécialistes, « certaines personnes se définissent d’ailleurs comme non binaires, de genre fluide, agenres », etc. Bref, Mousse considère que la SNCF n’a pas à sonder les cœurs et moins encore les reins.

Mais voilà : à sa grande surprise, Mousse voit sa saisine rejetée. La CNIL abonde dans le sens de la SNCF et appuie même la démarche, arguant de la nécessité de répondre aux clients selon « des usages couramment admis dans les communications civiles, commerciales et administratives ». Soit un encouragement au patriarcat blanc cisgenre, en somme.

Pas question d’en rester là, et Mousse saisit le Conseil d’État, qui s’en va aussitôt demander à la Cour de justice européenne (CJUE) ce qu’il convient de penser. Après mûres réflexions, ladite CJUE vient de rendre son verdict… très mousseux, on s’en doute.

En quoi les droits de ces personnes ont-ils été bafoués ?

L’arrêt du jeudi 9 janvier n’est qu’un avis rendu à titre consultatif, certes, mais on ne doute pas que le Conseil d’État se range derrière cet oracle et ouvre grand le parapluie arc-en-ciel. Pour cette instance, « les données collectées doivent être adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées ». Comprendre que dire si l’on est monsieur ou madame n’est pas nécessaire. La CJUE invite donc la SNCF à « opter pour une communication reposant sur des formules de politesse génériques, inclusives et sans corrélation avec l’identité de genre présumée des clients ».

Dans son communiqué aux médias, Me Étienne Deshoulières s’enorgueillit donc d’« une décision historique en matière de reconnaissance des droits des minorités sexuelles et de genre ». C’est son rôle, ce qui n’empêche pas de s’interroger.

En effet, en quoi, où et quand les droits de ces personnes ont-ils été bafoués ? Les a-t-on empêchés de circuler ? Le formulaire d’achat d’un billet de SNCF Connect comporte une quantité impressionnante de données à renseigner (mail, téléphone, date de naissance, âge au jour du voyage, qui commande, qui paye, etc.) et la mention « M. » ou « Mme » paraît bien anodine au milieu de cette collecte. De plus, si « la manière dont une personne se définit lui appartient et relève de son choix », comme l’expose le site sofelia, où est la contrainte ?

Bref, toute cette histoire révèle, une fois de plus, la pression exercée par les associations LGBTQI etc., disproportionnée au regard de ce qu’elles représentent réellement dans la société. La question de l’identité de genre est parfaitement minoritaire, mais les conséquences de cette décision, si elle doit être appliquée, vont être graves. Comme le dit à 20 Minutes le professeur de droit Benjamin Moron Puech, spécialiste du droit des minorités à l’université Lumière-Lyon-2 : « C’est la première fois qu’une juridiction internationale parle de "communication inclusive". Cela prolonge le mouvement global de désexuation de la société. » Question : la société a-t-elle envie d'être « désexuée » ?

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

68 commentaires

  1. On finira par s’appeler « camarade » comme au temps de la glorieuse Union Soviétique. D’ailleurs, on finira probablement de la même façon, ce qui règlera bien des problèmes.

  2. C’est de la pure folie! Quand la police scientifique doit identifier un corps , il faut bien savoir qui est le mort ! Si c’est une femme ou un homme ,non? Et c’est l’ADN qui le détermine et permet de retrouver une personne disparue, recherchée.
    De même lors d’une catastrophe, d’un accident, il est utile d’identifier les corps, de savoir si c’est monsieur ou madame ,ne serait-ce que pour prévenir les familles.
    Il est donc normal que la SNCF inscrive le sexe sur les billets . Après, que ces Mrs ou Mmes veuillent se faire appeler autrement, se déguiser, libre à eux, avec toutes les conséquences logiques de ces déguisements.
    Dans la vie courante certains n’aiment pas leur prénom, se font appeler autrement mais leur identité ne change pas.
    Au bout du compte c’est la police scientifique et l’ADN qui sont niés, refusés, mis en doute.
    Nous sommes livrés à des apprentis sorciers !! Comme pour les pseudo vaccins anti covid… Où va t on ???….

  3. Pourquoi supprimer ?
    A la limite rajouter « Autre » pour le 1 pour 10.000 qui le cocheraient (et encore …)

  4. C’est bien la preuve qu’au bout du compte, ces gens-là ont honte de leur condition et préfèrent qu’on ne s’attarde pas sur ce « détail » … Faire le grand écart en bombant le torse (ou la poitrine!) à la Gay Pride ou en jouant aux vierges effarouchées avec cette fausse pudeur, on ne comprend pas vraiment leur démarche. La comprennent-ils eux-mêmes ? Mais bon, ca va faire le buzz et pendant ce temps, on détourne l’attention du public des vrais problèmes.

  5. Des cinglé.e.s (j’ai tout bon, ou pas ?). Le problèmes c’est qu’avant, on les aurait enfermé.e.s mais que maintenant on devrait subir leurs délires …

    • Quand est-ce qu’on arrêtera d’accorder du crédit à cette bande de décérébrés ? On a vraiment du temps à perdre et aussi de l’argent. Et puis on peut revenir à la Genèse biblique,que l’on soit croyant ou pas d’ailleurs qui dit que Éternel a créé l’humanité mâle et femelle. La messe est dite.

  6. Mouais … beaucoup de mousse pour pas grand-chose. Pendant qu’on se disputait sur la question du sexe des anges à Constantinople, les turcs faisaient le siège de la ville … devenue depuis istanbul. On ferait bien de s’en souvenir.

  7. Une fois de plus c’est l’inversion des « droits ». Nous avons désormais le droit d’une très très petite minorité, quelques « non binaires », genrés fluides, agenrés, etc. » de pourrir la vie de la grande majorité des gens paisibles.

  8. Soyons honnête : la SNCF n’a strictement aucune raison de demander le sexe (je parle bien de sexe et non de « genre », le « genre » étant une ineptie sociologique qui ne repose sur rien de scientifique) d’une personne.
    En quoi la sncf a besoin de connaître votre sexe pour vous vendre un billet ?
    En rien. Donc cette question est totalement inutile.
    Maintenant, la réponse du Conseil d’Etat se borne à dire la même chose.
    Ce qui est très loin de l’attente de la pseudo association qui voulait qu’apparaissent sur les billets les folies « genrées »

    • Pour ça vous avez raison: et l’on vous demande même votre date de naissance: Qu’a la SNCF à faire de savoir si j’ai 25 ou 27 ans pour prendre le train?

    • Donc pour un couple marié 2 billets avec le même nom ? Parce que indiquer le prénom serait discriminant…comme ils disent ?
      Pays de fous

      • Le nom, le prénom, la date de naissance, l’adresse et bien d’autres informations ne sont strictement PAS NÉCESSAIRES pour prendre un billet. Tout cela doit disparaître !

  9. Quid de des pièces d’identité ? Obliger le requérant de
    prendre le sexe indiqué sur les documents officiels.
    Pour renseigner les formulaires des admissions.

  10. Quand un EX « 1er sinistre » donne pour axe d’action à son successeur qu’il doit « garantir les droits des minorités et plus particulièrement celles qui adorent l’alphabet « déconstruit », il ne faut s’attendre à d’autres délires que celui qui est évoqué dans cet article ! …
    Il va être « grand temps » que leurs délires arrêtent de vouloir imposer des systèmes administratifs qui ne correspondent absolument pas à LA NATURE qui existe depuis le début de la VIE ! …
    Qu’ils se mutilent s’ils veulent mais pas avec « le bien commun » à savoir nos impôts ! …

  11. Pas si désexuée que ça la société, si on en juge par les pubs, les fims et les sordides affaires de pédophilie et autre, au plus haut niveau.

  12. Macron demmission et trump president usa canada france !!!! Le pb du genre sera resolu et la sncf émettra de nouveau des billets monsieur/madame .

  13. La CJUE va-t-elle bientôt interdire à la Sécu d’utiliser les identifiants INSEE dont le premier chiffre , 1 ou 2, indique formellement homme ou femme, et néglige les multiples catégories LGBTQXYZ? De plus, ce numéro attribué à la naissance ,et invariable, est stigmatisant pour les personnes trans!

  14. Et les personnes qui veulent que l’on continue à les appeler « Monsieur » ou « Madame », ça ne compte pas? La majorité doit s’effacer devant une minorité? Et si c’est le cas, n’est ce pas « antidémocratique »?…

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