La téléconsultation, une médecine d’avenir ?
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Pouvoir consulter son médecin depuis son smartphone, son lit, sa voiture ou même dans le métro est désormais, non seulement possible, grâce aux nombreuses plates-formes de téléconsultation existantes mais, en plus, fortement recommandé pour limiter la propagation du virus. Depuis le 18 mars, la téléconsultation est remboursée à 100 %. Timidement pratiquée jusque-là, avec moins de 10.000 actes par semaine, ce sont près de 500.000 téléconsultations qui ont été facturées à l’assurance maladie entre le 23 et le 29 mars.
Face à cette évolution de la pratique médicale, faut-il craindre une déshumanisation de la médecine ? Pour le docteur Gilles Tisserand, homéopathe inscrit sur la plate-forme Qare : « Tout dépend de la personnalité du praticien. À partir du moment où le médecin sait transmettre son empathie à travers l’écran, la consultation aura la même valeur sur le plan relationnel. » Et d’ajouter « À mon étonnement, les patients sont plus à l’aise qu’en cabinet. Ils sont chez eux, ils ne sont pas impressionnés par le passage par le secrétariat ou la salle d’attente. » Un constat que partage Ariane. Cette quadragénaire parisienne a utilisé ce système « pratique et hyper simple » pour la première fois récemment et sans aucune appréhension, puisque déjà très habituée, par son travail, aux outils numériques. Elle y voit donc un gain de temps considérable dans la mesure où il n’y a pas besoin de « poser une demi-journée pour se déplacer ». Elle sera évidemment prête à renouveler l’expérience à l’issue du confinement.
De nombreux avantages
Mais quid, alors, de la consultation présentielle ? Comment poser un diagnostic sans ausculter son patient ? À cette question, le médecin répond que certaines pathologies, telles les cardiovasculaires, par exemple, restent en dehors du contrôle des téléconsultations. « Si vous indiquez douleurs dans la poitrine comme motif de demande de rendez-vous, la plate-forme vous renvoie immédiatement vers le 15. En revanche, pour la plupart des pathologies, notamment celles les plus demandées en téléconsultation (cystite, gastro-entérite, crise d’asthme, rhinopharyngite, dermatologie…), un examen physique n’est pas nécessaire. Avec un interrogatoire très précis, on peut rattraper ce que l’on manque en examen présentiel. » Il est pour autant possible, grâce à l’intermédiaire d’une tierce personne, en pharmacie ou infirmerie (mais le matériel reste encore onéreux), d’écouter le cœur ou les poumons à distance par un stéthoscope ou otoscope connecté.
Depuis trois semaines, une consultation sur deux est liée au Covid-19, « et souvent la deuxième à l’angoisse du Covid », ajoute le docteur Tisserand. Si les demandes ont fortement augmenté, les offres aussi, puisqu’elles permettent aux praticiens dont les cabinets se vident de pouvoir continuer à exercer. Cette pratique innovante permet, enfin, aux patients habitant dans un désert médical de pouvoir se faire soigner à distance. De même pour les expatriés. Il suffit, simplement, de détenir une carte Vitale à jour. Enfin, dernier avantage et pas des moindres pour la collectivité, la plate-forme permet une visite à domicile en quelque sorte, au tarif d’une consultation simple en évitant de facturer des frais de déplacement. Si la téléconsultation n’a pas pour vocation de remplacer la consultation présentielle, les circonstances exceptionnelles du confinement et les déserts médicaux pourraient faire évoluer la législation. Et vous, qu'en pensez-vous ?
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