La triste revanche des déclinistes
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Il y a encore quelques mois à peine, on parlait de moi (et d'autres) comme d'un décliniste, ou encore déclinologue : en somme, un pessimiste compulsif, une personne qui voit les choses en gris, ne perçoit que le revers de la médaille, cherche à démoraliser la population. Les analyses fondées sur des faits, les arguments chiffrés ou non ne pesaient pas bien lourd. Tout était balayé d'un revers de la main, en prononçant juste le mot magique : décliniste...
Mais aujourd'hui, qui peut encore affirmer que l'Occident n'est pas en déclin ? Voyons un peu la situation :
- De toutes les sphères civilisationnelle, seul l'Occident est encore à ce jour aux prises avec la crise pandémique. Afrique, monde arabe, Asie Mineure, plus personne ne semble touché, à part l'Europe et l'Amérique du Nord (mis à part le cas de l'Amérique latine).
- Concernant la politique vaccinale, certains pays occidentaux, l'Union européenne en particulier, sont totalement dépassés. La pseudo-puissance qui devait émerger des traités a accouché d'un continent malade, impotent, incapable de peser, qui passe finalement après tous les autres pour un approvisionnement en produit déclaré vital par ses propres dirigeants.
- Les pays occidentaux sont ceux qui ont enregistré la plus forte récession en 2020. La poursuite de l'enlisement dans les problèmes sanitaires va encore aggraver, en 2021, le recul de nos économies, pendant que la reprise se fait déjà sentir dans toute l'Asie.
- Sur le plan diplomatique, la Chine métastase aujourd'hui toutes les instances internationales, jusqu'à obtenir la délégation de la commission des Droits de l'homme de l'ONU pour la zone Asie-Pacifique... Un camouflet pour l'Occident. La Chine s'impose de plus en plus dans la gestion des affaires du monde.
- Chine et Turquie se montrent de plus en plus agressives, y compris même au niveau de manœuvres militaires censées titiller la réaction des Occidentaux. L'Occident est nargué de toutes parts, il a perdu pied au Moyen-Orient et commence à reculer en Extrême-Orient. Plusieurs puissances se targuent aujourd'hui de vouloir en découdre avec l'Occident.
- La pénétration d'un islam de combat en Europe se poursuit et les dirigeants de nos pays se trouvent impuissants, juste bons à faire des rodomontades et des moulinets. Quand certains ne sont pas complaisants avec les islamistes, par pur électoralisme…
Hélas, la décennie qui débute semble corroborer les déclinistes en tous points, et même peut-être au-delà des pires prévisions. Car les analyses, pour être pessimistes, n'en étaient pas moins étayées, n'étaient pas le fruit de simples monomanies. Il est, d'ailleurs, révélateur que le mot lui-même ne fasse plus recette : on lui préfère aujourd'hui « complotiste », victime d'une forme de trouble obsessionnel qui voit le mal derrière toute chose. Sauf que la thèse du déclin de l'Occident, raillée il y a peu de tous cotés, semblait suffisamment voyante pour que les élites y prêtent attention. Elles ne l'ont pas fait : est-il donc fou, là encore, de supputer une complicité, au moins passive, dans les événements qui nous atteignent aujourd'hui ? Chaque proposition pour tenter d'échapper à notre sort est récusée, au nom des traités internationaux, des droits de l'homme, de l'évolution du monde... Stopper l'immigration sauvage ? Du néo-nazisme. Renvoyer chez eux les djihadistes et leurs sympathisants ? Impossible, il faut l'aval des pays d'origine. Mettre des barrière douanière pour protéger nos industries du raz de marée chinois ? Hors de question, la réplique des Chinois serait mortifère. Etc. C'est toujours la même litanie : on ne peut rien faire, il faut se résigner à son sort funeste.
Sans un changement radical de perspective, l'Occident file droit à sa perte. Il serait plus qu'urgent de s'en rendre compte.
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