La Vierge de La Flotte-en-Ré déboulonnée : des laïcards plus anticathos qu’antireligieux

La Flotte Statue Sainte Vierge Ré

Cela faisait presque quarante ans qu’elle trônait dans le village de La Flotte-en-Ré. Sur une décision de la cour administrative de Bordeaux datée du 13 janvier 2023, une statue de la Vierge, chère aux Rétais, est condamnée à disparaître. Après des mois de combat judiciaire, le tribunal a enjoint cette commune de 2.800 âmes à « procéder à son enlèvement dans un délai de six mois », en vertu de la loi de séparation des Églises et de l’État.


L’affaire remonte à mai 2020, lorsqu’un automobiliste percute la statue. Dès le lendemain, celui-ci se rend à la mairie, décidé à reconstruire la statue à l’identique. Un verdict qui déplaît à l’association laïcarde la Libre Pensée, laquelle entame immédiatement un bras de fer avec la commune pour obtenir le retrait de la Vierge de l’espace public. « Il y a violation de la loi de 1905. C’est évident, la loi s’applique », martèle alors le secrétaire général de l’association, Christian Eyschen. De l’autre côté, la résistance s’organise : croyants et non-croyants se lèvent contre ce qu’ils considèrent comme une violation de leur identité, une attaque gratuite contre leur civilisation. Plusieurs pétitions sont alors mises en place, l’une d’entre elles a recueilli, à ce jour, plus de 33.000 signatures. Qu’à cela ne tienne : le 3 mars 2022, le tribunal administratif de Poitiers juge que la statue doit être déplacée et donne six mois à la commune pour le faire. Le maire de La Flotte fait appel. Mais, à l’instar de la statue de saint Michel aux Sables-d’Olonne (en attente du verdict du Conseil d'État) et de celle de Jean-Paul II à Ploërmel, la statue de la Vierge se voit finalement priée de quitter les lieux, et rapidement. Ce 13 janvier, la commune a de nouveau reçu l’ordre de retirer la sculpture de l’espace public dans un délai de six mois.

La Fédération nationale de la libre pensée mérite que l’on regarde de près ses combats. Elle « regarde les religions comme les pires obstacles à l’émancipation de la pensée ; elle les juge erronées dans leurs principes et néfastes dans leur action, trouve-t-on sur le site de la Fédération. Elle leur reproche de diviser les hommes et de les détourner de leurs buts terrestres…» La Libre pensée, en réalité, semble obnubilée par une cible bien précise : la religion catholique. Aussi découvre-t-on un onglet « débaptisation », qui regroupe les actions entreprises « pour le droit à avoir son nom complètement effacé des registres de baptême ». L’onglet « Droit et laïcité » se divise en deux parties : les crèches de Noël et les crimes des Églises. Le ton se fait, en revanche, bien plus complaisant lorsqu’il s’agit d’évoquer la question du burkini dans les piscines grenobloises : « À celles et ceux qui invoquent la laïcité, principe républicain auquel nos mouvements sont profondément attachés, nous rappelons donc que la question des tenues de bain n’en relève pas. La loi de 1905 n’instaure pas de police du vêtement », plaide l’association. Tout va bien. La présence d’une statue de la Vierge à un carrefour est intolérable, quand la vision de la femme en burkini ne semble, quant à elle, poser problème à personne. Une notion de la laïcité bien relative…

Joint par BV, un Rétais ne cache pas son exaspération : « La sculpture est là depuis 1983 ! Si la Libre Pensée se réveille seulement maintenant, c’est bien qu’elle suit ce mouvement de cancel culture qui fait des ravages dans notre pays. Il y a des précédents menés par cette association, on voit bien que c’est un cheminement qui vise à déconstruire l’Histoire et les racines judéo-chrétiennes du pays. » Choqué, l’habitant dénonce une lutte laïcarde à géométrie variable : « Quand un maire décide de rebaptiser une rue au nom d’une des femmes du prophète Mahomet, ces associations laïcardes ne s’emparent pas du problème. » « Qu’est-ce qu’une nation sans racine, sans Histoire, qu’elle soit culturelle ou religieuse ? Ce n’est plus une nation ! », conclut-il.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Tant qu’à faire, puisque les musulmans préfèrent nous narguer ou nous provoquer en allant se prosterner sur la chaussée pour y faire leurs prières. ces LAÏCARDS dans leur élan, ne pourraient-ils pas « déboulonner » toutes les mosquées (près de 3000) qui ne s’intègrent pas du tout dans l’espace CHRETIEN de notre pays et qui de plus nous font de l’ombre.

  2. Puisqu »ils » parlent de la violation de la loi de 1901/1905, pourquoi ne s’intéressent-« ils » pas aux élus qui donnent de l’argent public aux associations culturelles musulmanes qui trichent un peu partout car déclarées sous le statut 1901 elles sont en réalité des associations cultuelles de fait qui devraient être déclarées sous les statuts 1901/1905 associations cultuelles et ne devraient pas recevoir des subsides de l’État !!!!Car interdit dans la loi de 1901/1905 Mais il faut bien se faire élire !!!! Mais dans l’islam pas de séparation possible entre le CULTUREL et le CULTUEL, là réside TOUT LE PROBLÈME !!!
    ( je rappelle: loi 1901 libre association, 1901/1905 libre association en vu de la célébration du culte séparation de l’état et des cultes plus de subvention ni de subsides à tous les cultes.) Exception Alsace Moselle, Mayotte, st Pierre et Miquelon , Guyane, Wallis et Futuna, Réunion, Guadeloupe…..
    Mais la République est UNE et INDIVISIBLE !!!!

  3. Tout à fait d’accord comme ce témoignage d’un rétais cité par votre article. Si on continuait dans la cancel culture on devrait bientôt déboulonner tous les calvaires de France dehors sur lieux publics et bien pire encore.
    Des pétitions circulent, il est bienvenue de les signer.

  4. Le dôme de la mosquée de Strasbourg me gêne il n’a pas sa place ici et ce signe religieux doit être supprimé quel juge pour répondre à mes attentes au nom de la laïcité , comment les bâtiments de France peuvent ils délivrer un permis de construire pour ce monument qui dénature le patrimoine .

  5. Ces gens ne se rendent pas compte qu’ils se jugent eux-mêmes. Pourtant Myriam est aussi honorée par les musulmans et j’en connais beaucoup qui déposent des cierges à Notre Dame d’Afrique. Mais ils sont les dignes héritiers des Francs-maçons qui défilaient à Rome vers 1900, derrière une bannière représentant saint Michel terrassé par Lucifer avec la devise : Lucifer règnera sur le monde, le Pape sera son esclave.

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