L’affaire Quatennens, Mélenchon et les choses viles

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Il devait faire son retour le 6 janvier à l’Assemblée nationale, mais voilà : pas de trêve de Noël pour celui qui incarne aujourd’hui le mal au sein de la NUPES. Adrien Quatennens, l’ancienne étoile de la gauche radicale, bras droit chéri de Jean-Luc Mélenchon, jamais en retard d’une attaque contre la droite et la très méchante « estrême drouaate », n’en finit plus de subir le purgatoire réservé aux fautifs par ses anciens amis. Au sein du parti de la pureté morale revendiquée, la faute est sans rémission. Une pétition dans Le Monde signée par plus de mille militants LFI demande ainsi l’exclusion du député de La France insoumise, condamné « à quatre mois de prison avec sursis et à 2.000 euros de dommages et intérêts pour des faits de violence sur sa conjointe », rappellent les pétitionnaires.

C’est plus qu’une fronde qui s’élève contre les dirigeants de la NUPES, et en premier lieu contre la statue du commandeur Jean-Luc Mélenchon, presque une vague révolutionnaire : « Nous, militantes et militants féministes de La France insoumise (LFI) des villes de Strasbourg, Toulouse […] avec le soutien des féministes de toute la gauche, affirmons, à travers cette tribune, notre contestation des décisions prises par les dirigeants nationaux de LFI, ces dernières semaines, écrivent les conjurés. Il a ainsi été décidé, sans transparence ni concertation démocratique, qu’Adrien Quatennens pouvait réintégrer le groupe après quatre mois d’exclusion et un stage de sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles, s’émeuvent-ils. Face à une atteinte décisive à nos valeurs féministes […], nous appelons les militantes et militants à l’insoumission. » Ça lui pendait au nez, au leader des Insoumis, l'insoumission de ses troupes.

« C’est une révolte ?, demandait Louis XVI en 1789. Non, Sire, c’est une révolution ! », répondit le duc de La Rochefoucauld-Liancourt.

À gauche, on ne se défie plus à coups de pistolet sur le champ mais à coup de pétitions sur le Web. Une autre pétition, « pour que cesse l’acharnement politique et autres contre Adrien Quatennens », a ainsi recueilli plus de 4.000 signatures.

Une troisième, « Non à la double peine pour Adrien Quatennens », en compte 5.000. Comme dans les temps héroïques du communisme, quand les intellectuels venaient au secours du paradis soviétique, le tout récent prix Nobel de littérature Annie Ernaux, la secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire Marlène Schiappa, la militante féministe de gauche Alice Coffin, entre autres, se sont mobilisés en faveur du mouvement soutenu par les Jeunes Insoumis de nombreuses villes de France.

Ainsi, l’évolution naturelle du processus révolutionnaire se déroule-t-elle sous nos yeux, comme à la parade. Sous la Révolution française, qui marque comme on sait, pour la députée insoumise Raquel Garrido, le début de l’Histoire de France (!!!), le député girondin Pierre-Victurnien Vergniaud (1753-1793) avait lancé ce mot : « Il a été permis de craindre que la Révolution, comme Saturne, dévorât successivement tous ses enfants. » Cette crainte, vérifiée bien des fois depuis dans l’histoire des révolutions, se révéla fondée pour lui-même. Il fut raccourci peu après par les charmants ancêtres du mélenchonisme. Des purs, eux aussi.

La révolution russe, comme la Révolution française, manifestèrent le glissement du pouvoir de groupe ultra-minoritaires vers des groupes plus minoritaires encore mais toujours plus radicaux et violents, jusqu’à ce que le paysage politique donne naissance à une forme de dictature : l’Empire en France via le Consulat, le léninisme et ses millions de morts, notamment en Ukraine, pour l’Empire russe.

Souvenez-vous ! Après les législatives, on devait voir ce qu’on devait voir. La NUPES avait gagné ! Le méchant RN comptait bien moins de députés. Le parti au pouvoir était en ballottage, il devrait se plier aux volontés des élus de Mélenchon. Quatre mois après la rentrée parlementaire et à l’orée de 2023, les loups de l’ultra-gauche s’entre-dévorent sans fin, dans une inextricable mêlée d’anti. Émergent de temps à autres de ce combat interne une féministe « antipatriarcale » (intersectionnelle ou non) déguisée en procureur, un antifasciste d’opérette, un antispéciste protecteur des moustiques ou un mari violent, violemment antifasciste. Que font les socialistes dans ce dangereux nid de serpents ? Combien de couleuvres avaleront-ils pour ne pas disparaître et continuer à faire bouillir la marmite ? Et surtout, surtout, où est, dans ce spectacle lamentable et réjouissant à la fois, le souci de l’intérêt de la France ? Enfin, où s’arrêtera donc ce syndicat de démolisseurs désormais incontrôlable, même par ses créateurs et leaders historiques ?

La NUPES prouve une fois de plus la pertinence de cette maxime réconfortante pour la France du bon sens, des bonnes manières et de la réalité : « Il faut laisser les choses viles mourir de leur propre poison », disait Giscard au moment de la vraie-fausse affaire des diamants. Et Louis-Philippe de Ségur ajoutait, au début du XIXe : « La division anéantit tout : les individus se perdent par l'égoïsme moral, les peuples périssent par l'égoïsme politique. » Adrien Quatennens sert à cet égard de révélateur. Une forme de cadeau de Noël aux Français.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

57 commentaires

  1. Il faut donner la parole aux électeurs de SA circonscription. C’est facile, léger et fiable avec cette procédure qui peut être lancée plusieurs par ceux qui font confiance au peuple!
    A.Quatennens a été élu dans la 1ère circonscription du NORD 27,13 % des inscrits.
    1° Choisir un bureau de vote d’au moins 700 inscrits dans lequel A.Quatennens a obtenu ce score à + ou – 1 %, donc entre 26,13 et 28,13 %.
    2° Tirer au sort 100 inscrits de ce bureau.
    3° Donner la liste aux sept candidats de 2022 ayant dépassé 1 % des inscrits en les invitant à donner – sous huit jours – leur position sur la question posée.
    4° La question du formulaire.portant nom,prénom, adresse, date, et signature

    Demandez-vous la démission de A.Quatennens ? OUI NON BLANC
    Merci de dater, signer, et renvoyer ce formulaire par la poste ou de le photographier ou de le scanner pour le joindre à un mail ou MMS. Sauf, si par tout moyen,.vous nous indiquez votre “refus de participer”à cette opération citoyenne, nous passerons chercher votre formulaire. Merci de le renvoyer vite !
    En moins d’un mois il est facile de connaître la volonté réelle des électeurs, la marge d’erreur mathématiquement connue diminuant avec le nombre de procédures lancées.
    Après la découverte de ce « vice caché » il est logique de demander aux électeurs si avec cette information ils souhaitent pouvoir revoter.
    Les militants doivent laisser la parole aux électeurs et pas parler en leur nom…
    A faire au plus vite

  2. Tel est pris qui croyait prendre. Mais ses électeurs sont capables de le réélire mais sous quelle bannière ? Là est la question.

  3. Si tous les députés condamnés étaient exclus de l’assemblée nationale, il ne resterait peut-être plus grand monde pour voter les lois.

  4. La question qui se pose est : qui a fait entrer ces gens-là à l’Assemblée Nationale? Poser la question c’est déjà y répondre.

  5. On s’habitue à tout. Affaire Quattenens, une gifle : des jours de palabres dans les médias, des dizaines d’articles et ce n’est pas terminé. Une personne tuée au fusil d’assaut dans une cité sensible : deux lignes dans quelques journaux…

  6. Changer la loi ou le règlement à chaque délit est insensé.
    Laissons les électeurs choisir lors du prochain scrutin.

  7. Quand on sait qu’un parti a en moyenne entre 50 et 120000 adhérents (Zemmour en revendique plus de 100000) et que l’on constate la facilité de répondre à une pétition, pourquoi donner tant d’importance à une pétition qui n’a retenu QUE 1000 signataires ? (la fin du 80km/h ou l’annulation du mariage pour tous avaient obtenus plus de 100000 signataires et celà n’a rien changé)

  8. Ce n’est plus de la transparence politique, c’est de l’intrusion. Et la compagne de Quatennens a su utiliser habilement les dogmes de ce parti contre son propre compagnon et cadre de LFI, en le prenant au mot de ce qu’il préconisait . Il se voit pris à ses propres dérives. Et comme le ridicule ne tue pas , le vénérable quotidien de la gauche bourgeoise se fait l’écho de cette mascarade qui est vraiment loin des préoccupations de la majorité des français; Au moins la médiatisation à outrance de cette pitrerie a le mérite de montrer où sont les priorités de ce mouvement qui fait bien de se dissoudre dans ses contradictions et errements, tout cela pour le bien de la France .

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