L’Algérie accuse officiellement la France de tentative de déstabilisation
Trois médias algériens, dont le quotidien gouvernemental, rapportent que l’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué par les Affaires étrangères algériennes.
Le média gouvernemental El Moudjahid et d'autres organes de presse proches du pouvoir algérien font leurs unes sur la convocation de l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, par les Affaires étrangères algériennes.
Selon Le Figaro, « cette convocation ferait suite à la diffusion d’un documentaire, la semaine dernière, à la fois sur la chaîne de télévision officielle et sur AL24, la chaîne d’information continue publique. On y apprenait que les services de renseignement algériens avaient "déjoué un complot orchestré par les services de renseignement français visant à déstabiliser l’Algérie". »
Selon le pouvoir algérien, la DGSE française, via l'ambassade de France, aurait demandé à un Algérien de 35 ans, présenté comme un ancien combattant de Daech en Syrie et en Irak, revenu en Algérie et ayant purgé une peine de trois ans de prison, « de se rendre au Niger, de se rapprocher des islamistes radicaux à Alger, de fournir des informations sur les caméras de surveillance et les patrouilles de police en civil, mais aussi de "former un groupe terroriste avec ses ex-codétenus à Alger" en vue "d’organiser des attentats" sur le sol algérien ». D'où le mécontentement d'Alger et la convocation de l'ambassadeur auquel il aurait été précisé que l’Algérie « n’acceptera plus les pratiques et les actes de chantage émanant des autorités françaises et des cercles qui collaborent avec elles, notamment les lobbys et les factions de l’extrême droite », selon le quotidien arabophone El Khabar, qui ajoute : « La patience de l’Algérie a ses limites et son terme. L’Algérie se réserve pleinement le droit de répondre si ces actions persistent. »
Alger reprocherait aussi des « réunions fréquentes organisées dans les locaux diplomatiques français en Algérie avec des individus notoirement hostiles aux institutions de l’État ».
Affaire Boualem Sansal et Sahara occidental
Mais la véritable raison de la virulence du ton d'Alger contre Paris pourrait, en fait, être « l’acharnement médiatique », en France, depuis l’arrestation de Boualem Sansal et, au-delà, la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
L’écrivain franco-algérien de 80 ans est maintenu en détention dans une prison à l’ouest d’Alger en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’État.
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