L’Algérie intensifie sa politique d’expulsion massive d’immigrés illégaux
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L’Algérie se plaît à faire ce qu’elle n’aime pas qu’on lui fasse. En pleine crise politique, le pays des fennecs vient de procéder à l’expulsion de plus de 2.000 migrants vers la frontière nigérienne, selon l’organisation de défense des droits de l’homme Alarme Phone Sahara (APS). Intervenues entre le 1er et le 12 août, ces expulsions ont été effectuées à quinze kilomètres d’un centre de transit de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), en plein désert. Comme le Maroc ou la Tunisie, l’Algérie - qui n’est incluse dans aucun accord sur la crise migratoire avec l’Union européenne - poursuit donc sa politique d’expulsion massive des personnes illégalement entrées sur son territoire.
Le durcissement de la politique migratoire algérienne
Depuis les années 2000, l’Algérie serre progressivement la vis de sa politique migratoire face aux flux toujours plus importants venus du sud du pays. Ce durcissement s’est traduit par l’adoption de lois restrictives, comme la loi de 2008 qui criminalise l’immigration irrégulière, transformant ainsi les migrants en criminels passibles de peines de prison. Ce cadre juridique répressif s’accompagne de pratiques de terrain tout aussi drastiques : les forces de sécurité algériennes procèdent régulièrement à des arrestations.
Au total, pour l’année 2023, alors que la France peine à renvoyer les immigrés algériens illégaux dans leur pays faute de laissez-passer consulaires, l’Algérie aurait procédé à l’expulsion de plus de 22.000 migrants subsahariens. Entre 7.000 et 9.000 auraient suivi, depuis janvier 2024, d’après Médecins sans frontières (MSF). Des illégaux parfois lâchés en plein désert. L’Algérie est ainsi souvent confrontée à des drames, comme la mort de soif de nombreux migrants. Le plus grand pays du Maghreb tente ainsi de faire respecter ses frontières nationales, mais cette situation provoque des tensions diplomatiques dans la région. En avril dernier, le ministère des Affaires étrangères nigérien protestait contre le « caractère violent » des refoulements de migrants à la frontière algérienne. On se pince !
Une Algérie incohérente : refus de récupérer ses propres ressortissants
Avec sa forte diaspora algérienne, la France est souvent confrontée à une délinquance – voire criminalité – d’origine maghrébine, plus spécifiquement algérienne - première nationalité présente dans nos prisons. Mais la volonté du gouvernement français d'expulser tout ressortissant illégal algérien vers son pays d’origine est fréquemment mise en échec par les multiples refus catégoriques d’Alger de répondre avec cohérence à cette crise.
La France, comme d’autres pays européens, est en droit de s’interroger sur la sincérité des engagements algériens en matière de coopération migratoire. L’Algérie, qui se positionne souvent comme un partenaire clé de l’Europe dans la lutte contre l’immigration illégale, ne peut espérer obtenir de soutien international tout en continuant à ignorer ses responsabilités envers ses propres citoyens. Ce double standard sape la crédibilité d’un gouvernement déjà fragilisé par des scandales de corruption et une gestion désastreuse de la crise économique. Mais cette distorsion a ses limites. Si l’Algérie s’autorise des pressions envers les pays refusant de coopérer avec elle pour gérer la crise migratoire, la France pourrait en retour, enfin, s’autoriser à mettre fin aux accords du 27 décembre 1968, qui permettent des dérogations massives pour l’accueil des Algériens en France. Plus qu'un point diplomatique sensible, c'est devenu pour la France une question d'honneur.
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21 commentaires
Algérie: A quand l’impulsion massive d’émigrés clandestins
Les algériens prennent moins de gants lorsqu’il s’agit d’exclure les migrants en situation irrégulière, ils n’ont pas notre lourdeur administrative qui bloque toute diligence dans l’extradition d’individus non désirés ; or ce même pays n’est pas non plus très conciliant pour recevoir ses ressortissants qui sévissent sur notre sol.
Autrement dit, grâce à l’Algérie il y a moins d’Africains illégaux en Europe.
Lorsque un étranger arrive en France par voie légale on connaît son pays d’origine, donc son retour ne devrait pas poser de problème, lorsque vous allez aux États Unis ou en Australie je préfère vous dire que le retour dans votre pays d’origine ne leur pose aucun problème, c’est dans l’avion et basta donc pourquoi ne pourrions nous pas faire la même chose ? Je peux comprendre que c’est plus difficile pour une entrée illégale si cette personne ne veut pas déclarer sa nationalité mais c’est sur que en France on à beaucoup de mal.
Dans l’avion, pas de problème. Mais si c’est un bateau flambant neuf estampillé SOS Méditerranée?
A quand des patrouilles militaires à la limite de nos eaux territoriales ?
Wagner recrute en Afrique et paye mieux que la sécu. L’ex-Premier Britannique et l’Italie de Mélonie deal ses illégaux, avec le Rwanda et la Tunisie, ou pourquoi pas la France faire des PMC comme les Anglais ou américains ou Wagner comme les russes. Pas besoin de nom ou de nationalité.
La France serait bien inspirée de s’inspirer de l’Algérie : pas de binationaux au gouvernement ni dans aucun poste à responsabilité dans la fonction publique. Expulsion massive d’étrangers indésirables, critiques systématiques de l’étranger (surtout de la France) élevé au rang de tête de Turc.. Et si on commençait simplement par dénoncer les accords de 1968 puis pour ne pas toujours stigmatiser un seul pays, mettre fin une bonne fois pour toute au regroupement familial.
La dénonciation des accords du 27 décembre 1968 devrait faire l’objet d’une des premières décisions législatives à assumer par l’Assemblée Nationale dès la reprise de ses travaux.
Et où croyez-vous que ces indésirables vont aller?….
L’Algérie est finalement assez cohérente… Elle refoule ceux dont elle a peur qu’ils ne deviennent des déliquants et refusent ses propres citoyens délinquants. Bonne ou mauvaise, cette colonne vertébrale existe….
« Plus qu’un point diplomatique sensible, c’est devenu pour la France une question d’honneur. » L’honneur, c’est bien là le problème. Depuis l’avènement de la dynastie des présidents indignes dont Sarkozy fut le premier avatar, l’honneur semble avoir déserté les palais de la république dans lesquels le pitoyable et la petitesse règnent en maîtres.
Ne pas oublier que les personnalités que vous citez ne sont pas venues toutes seules au sommet de l’Etat. Elles sont le reflet de la France et des français dont l’honneur est devenu de la science-fiction.
et donc quand çà se passe en Algérie, il n’y a pas de dénonciation de » racisme » ??
Macron n’a pas songé a envoyer ses ministres Darmanin, Dupond-Moretti en stage en Algérie ? Ils auraient beaucoup à apprendre . Je sais qu’ils sont démissionnaires mais comme cela risque de durer un certain temps, autant les former aux bonnes pratiques
Un bel exemple à suivre , qu’attendent nos politiques pour leur renvoyer nos illégaux , il n’y a pas de raison que cela ne marche que dans un sens .
Je suis obligé de constaté qu’ils sont meilleurs que nos « Elites ». L’Algérie refuse qu ‘on lui retourne ses voyous en vacances en France, l’Algérie impose un certificat de vie annuel pour les retraités, l’Algérie s’autorise l’expulsion des illégaux et nous… on réfléchi à ce qu’on ne va pas faire.
Pour avoir vécu aux émirats arabes unis, pratiquement aucun clandestins.
En général des travailleurs ayant un visa de travail périmé ayant « oublié » de repartir .
L’absence de visa valable rend impossible toute activité.
Plus de compte en banque , impossible de garder sa ligne de portable , plus de logement ni abonnement internet et eau électricité. Du coup ils demandent a repartir .
De plus une politique de remise de peine encourage a ce dénoncer.
Car il faut payer une amende par jour de retard..
Les bonnes solutions, on dirait…
Ces migrants refoulés seront peut-être tentés par l’Europe ?
Ce qu’à Dieu ne plaise…
Pour avoir été en Arabie en 2017 .
10 000 soudanais ont été expulsés.
Suite a la rupture du contrat de travail . Par bateaux vers Port Soudan .
Bilan , ces gens ont filés vers la Libye et en Europe