L’armée française va mal !

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La France doit garder un « modèle d’armée complète », telle est la conclusion de la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale remise vendredi 13 octobre au président de la République.

Ce document a été réalisé sous la supervision de l’eurodéputé Arnaud Danjean, à qui l'on doit les propos suivants : "On ne dit pas que le monde est plus dangereux, mais qu’il est plus instable et incertain." Pur langage technocratique ! Est-ce qu’un monde plus instable et incertain n’est pas plus dangereux ?

Les émissaires de M. Macron peuvent dire ce qu’ils veulent. La réalité est que nos armées vont mal. L’Association de soutien à l’armée française dit la perte de confiance : "Après des décennies de réduction de leurs effectifs et de diminution de leurs ressources financières, les armées sont d’autant plus en situation critique qu’elles sont engagées dans de nombreuses opérations longues et difficiles."

Le limogeage du général Pierre de Villiers a laissé des traces : "Dans le prolongement de ces années qui ont suscité chez elles le doute et la méfiance, les événements de cet été ont conforté ces sentiments chez nombre de chefs et de cadres militaires."

Le budget des armées est une variable d’ajustement pour tous les gouvernements depuis quarante ans. Ainsi, nous sommes passés de 3 % du PIB en 1980 à moins de 1,5 % aujourd'hui. Une réduction considérable des effectifs de l’armée : 54.000 hommes sous la présidence de M. Sarkozy (2008-2014) et prévue à 26.000 hommes durant la période 2014-2019. Seuls les attentats de 2015 et 2016 ont stoppé ce mouvement.

"Depuis lors, les hommes et les femmes des armées, sollicités dans de nombreux engagements opérationnels au-delà de leurs possibilités, s’épuisent." Sans compter le fiasco du logiciel de paiement des soldes LOUVOIS. De nombreux militaires ne perçoivent pas la rémunération due.

Durant la campagne, chacun a joué des coudes pour glorifier nos armées « 2 % », « une remontée en puissance ». Mais après ? Le chef d’état-major, responsable du matériel de ses hommes, a été viré pour avoir exposé sans détour la situation devant la commission de la Défense. Une coupe de 850 millions d’euros. Pour 2018, le gouvernement annonce 1,8 milliard d’euros de plus et 200 millions aux OPEX. C’est, en réalité, 1,6 milliard. Moins les 850 millions, c’est en réalité 750 millions de plus.

EN 2018, ce sera 34,4 milliards pour le budget de la Défense. On nous annonce un PIB à 2.349 milliards en 2018. Donc, cela fait 1,46 % du PIB. Les Français qui aiment leur armée, en laquelle ils ont confiance pour 85 % d'entre eux, doivent exiger de leurs politiques qu’ils respectent leur parole. Nous avons tous les savoir-faire dans notre industrie. Il est absurde de les abandonner en déclarant que le prochain avion de combat ne sera pas français.

Mylène Troszczynski
Mylène Troszczynski
Député européen du groupe ENL

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