Laurent Dandrieu : « Roselyne Bachelot était récemment plus proche de la guignolade que de la culture »
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Roselyne Bachelot vient de succéder à Franck Riester à la tête du ministère de la Culture. Une nomination qui n'a pas manqué de faire réagir dans la sphère politique et culturelle.
Au micro de Boulevard Voltaire, Laurent Dandrieu décrit une personnalité « bling-bling » qui recherche « les feux de la rampe et la popularité ».
Le ministre de la Culture s’appelle désormais Roselyne Bachelot. Elle a remplacé Franck Riester lors de ce dernier remaniement. Que vous inspire la nomination de Roselyne Bachelot ?
C’est une surprise. Elle avait dit, lors de certaines déclarations, que la politique était finie pour elle. Elle s’était reconvertie dans des activités assez éloignées de la culture. Elle a, notamment, participé à une émission de télé-réalité qui s’appelle « Les Reines du shopping ». Elle est également passée dans « Fort Boyard » ou encore dans l’émission « Les Grosses Têtes ».
Depuis quelques jours circulaient des noms autrement plus effrayants. À savoir Christiane Taubira, Claire Chazal ou Catherine Pégard, qui a transformé le château de Versailles en forme de Disneyland. Certains se rassurent en disant que c’est moins pire que cela aurait pu être.
On a quand même des raisons d’être inquiet. D’une part parce que Roselyne Bachelot, même si c’est une grande fan d’opéra, s’inscrit dans une longue lignée de ministres nommés à la Culture sans qu’ils aient de compétences particulières.
D’autre part, elle a le goût du bling-bling. Le plus inquiétant, c’est sa personnalité qui la pousse à rechercher les feux de la rampe et la popularité. Être nommé à un poste où tous les ministres ont tendance à se transformer en obligés des acteurs de la Culture qui cèdent à tous leurs caprices et toutes leurs revendications ne me paraît pas être une bonne chose. Ce ministère aurait besoin d’une personne capable de faire preuve de poigne à l’égard de ce milieu très revendicatif et capricieux.
J’espère qu’elle saura faire la part des choses et reléguer au placard ses guignolades et ses grossièretés et avoir une dignité à la hauteur de sa fonction. Elle a déjà beaucoup donné dans ce genre-là. Son profil n’est pas entièrement rassurant. Je vous avoue que, sans trop y croire, j’espérais qu’Emmanuel Macron aurait la bonne idée de suggérer à Stéphane Bern de prendre ce poste. Ce personnage a des défauts que l’on connaît, mais à la tête de la Mission Patrimoine, il fait depuis quelques années un travail assez impressionnant. Il aurait été plus à sa place que Roselyne Bachelot.
Certes, cela interpelle. Néanmoins, on a évité un profil extrêmement idéologisé et progressiste du style Christiane Taubira ou un profil de ce genre-là…
Je pense que Roselyne Bachelot est à peu près aussi progressiste sur les questions sociétales que peut l’être Christiane Taubira. Disons que, pour le lecteur et le spectateur de droite, elle est moins urticante et moins provocatrice. C’est un ministère un peu en sursis. On sait qu’elle n’a pas plus de deux ans devant elle. Par conséquent, cela ne permet pas de lancer de grandes réformes. Je pense qu’elle va gérer les affaires courantes et la pénurie. En espérant que, pendant ces deux ans, elle ne choisisse pas la voix du clientélisme et qu’elle se rappelle qu’elle n’est pas seulement le ministre des artistes et des milieux culturels, mais qu’elle est aussi le ministre des Français qui ont besoin d’un accès à la culture raisonnable.
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