Laurent Ruquier a-t-il couvert les agissements de Gérard Miller?

Les abus semblent avoir été monnaie courante dans le petit milieu culturel de gauche
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C’est ce qu’on appelle un mal pour un bien. Pour Laurent Ruquier, l’arrêt précipité de son émission quotidienne sur BFM TV a certes constitué un échec personnel, mais s’est aussi avéré bien commode : il lui a évité de devoir s’exprimer sur l’affaire Gérard Miller. Nul doute, en effet, que l’animateur aurait été contraint d’évoquer le sujet dans le cadre d’une émission qui avait pour principe de passer en revue tous les faits d’actualité. L’exercice aurait été d’autant plus pénible pour l’homme de télé que, comme on le sait, le psychanalyste accusé de viols par de très nombreuses femmes fait partie de ses proches.

Quelle responsabilité pour la « bande à Ruquier » ?

Les deux compères se connaissent depuis quelques dizaines d’années et ont collaboré sur plusieurs émissions célèbres, dont On a tout essayé sur France 2 et On va s'gêner sur Europe 1. Autant de plateaux qui, selon nos confrères du magazine Elle, auraient été « un terrain de chasse privilégié pour Miller ». Une grande partie des témoins affirment ainsi « avoir été approchées puis agressées par le chroniqueur star de Laurent Ruquier et de Michel Drucker alors qu'elles se trouvaient dans le public ». L’animateur-vedette du service public avait-il connaissance de ces faits ? En a-t-il été témoin ? Invitée, jeudi dernier, sur le plateau de C ce soir, la journaliste de Mediapart Marine Turchi y a répondu par l’affirmative. Elle a ainsi révélé devant une assistance médusée que Gérard Miller ne se cachait pas le moins du monde lorsqu’il abordait des femmes « souvent très jeunes » dans le public de ses émissions et qu’il le faisait « sous les ricanements de certains chroniqueurs, notamment de Laurent Ruquier »… Sur son blog, Isabelle Alonso, une autre bande de la « bande à Ruquier », est venue corroborer les allégations de Mediapart. « On le chambrait souvent sur sa façon de repérer des jeunes filles dans le public et d'aller les brancher pendant les pauses », raconte-t-elle.

Pour l’heure, Laurent Ruquier n’a pas réagi à ces propos et n'a pas souhaité répondre aux questions des équipes de Elle. Quand il le fera, ce sera probablement pour adopter la même ligne de défense que l’hypnotiseur de ces dames. Il évoquera alors le respect absolu de la parole des femmes, le machisme généralisé de toute une génération de mâles dominants, l’épiphanie féministe qu’a engendrée la vague #MeToo. Comme si les hommes avaient attendu 2017 pour apprendre à maîtriser leurs pulsions. « Depuis #MeToo, la parole des femmes a remis en cause la façon dont les rapports hommes-femmes sont constitués dans notre société, sur la base d’une incontestable domination masculine, a ainsi écrit Gérard Miller dans une évidente volonté d’exonérer sa responsabilité individuelle. La génération d’hommes à laquelle j’appartiens a connu un aveuglement collectif dans les rapports qu’elle a entretenus avec les femmes. »

Contrairement à ce que prétend le psychanalyste, les hommes de sa génération n’avaient pas pour habitude de fondre sur des gamines à peine majeures, ni d’abuser d’elles après les avoir hypnotisées. Si les crimes sexuels n’épargnent aucun milieu social, les abus semblent avoir été monnaie courante dans un certain microcosme en particulier : le petit milieu culturel de gauche. On l’a vu dans les cercles littéraires (Matzneff), dans le monde du cinéma (Jacquot), sans oublier les médias. N’est-ce pas le journal Libération qui faisait l’apologie de la pédophilie dans les années 1970 ? Ce n’est pas une époque qu’il convient de condamner, mais une école de pensée. Dans sa prise de parole qui ne devrait plus tarder, Laurent Ruquier ferait bien de ne pas l’oublier.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Il me revient à l’esprit, et, sauf erreur de ma part, qu’un certain leader de la gauche et des écolos, Cohn Bendit pour ne pas le nommer, s’est vanté d’avoir pratiqué la pédophilie et en était très fier ! Et quelques écrivain aussi sans doute, tel Vladimir Nabokov… Quelle réalité dans son fameux Lolita ?

  2. Bien avant MeToo, les hommes normaux se comportaient normalement. Mon père, né en 1925, pensait déjà que la pédophilie, c’est dégueulasse ! Il me parlait avec dégout de l’affaire des « ballets roses » impliquant des politiques
    Il est vrai qu’il n’était qu’un ouvrier et pas un artiste.

  3. Bien sûr complice ..une bande de prédateurs éhontés…
    Il faut toujours se méfier des hypnotiseurs..

  4. Tous ces gauchos qui poussent des cris d’orfraie et stigmatisent les « abus sexuels » oublient qu’il y a un peu plus de 20 ans beaucoup d’entre eux signaient un texte demandant la dépénalisation de la pédophilie et l’adoucissemnt des peines condamnant « l’affaire de Versailles » ou trois hommes s’étaient rendus coupables de relation sexuelles avec 3 enfants de 13 et 14 ans. « Parmi les nombreux signataires citons des futurs ministres, Jack Lang, Bernard Kouchner, des intellectuels comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, André Glucksmann, Gilles Deleuze, Roland Barthes, Francis Ponge et Guy Hocquenghem, ainsi que quelques médecins » (cf wikipedia). La fine fleur de la gauche de l’époque… Sans compter les révélations de Cohn-Bendit dans ses livres… les mêmes qui ont déjà condamné Depardieu et sont étrangement discret sur le « cas Miller ». Mais l’un est considéré comme « de droite » et l’autre se revendique de gauche… Selon que vous serez puissants ou misérables…(La Fontaine).

    • Que ce rappel est intéressant et il devrait faire la une en ces temps d’accusations permanent de la part de cette gauche qui se prétend irréprochable mais qui ne le fut jamais !

  5. Dans quelques jours je fêterait mon 84iéme anniversaire, jamais, où que remonte ma pensée, dans ma jeunesse et après, j’ai entendu parler d’un prédateur du genre « Miller ». Il a fallu mai 68 (jusqu’à ce jour) pour que de telles saloperies se produisent. Jusqu’à cette date fatidique, à quelques très rares exceptions, pareilles exactions n’effleuraient pas le cerveau des hommes. Ils étaient plus que respectueux des femmes. J’en veut pour preuve que toutes les affaires crasseuses, sordides qui ressortent aujourd’hui sont post période soixante-huitarde.

    • Avant mai 68. Simone de Beauvoir fournissait des jeunes mineures à un Sartre répugnant qui ne se lavait pas. Elle en profitait aussi. Virée de l’éducation nationale, on donne son nom à des collèges.

  6. Le psychanalyste inconscient, l’hypnotiseur aveugle, la faute à la société, et puis quoi encore ? Quel cynisme va-t-il encore trouver pour sa défense ?

  7. Si Ruquier était un cas isolé …..malheureusement non . Combien de ces criminels ont sévi et sévissent encore et combien les protègent .Pas que dans le monde du spectacle mais partout jusque dans les hautes sphères de l’état . Et ceux qui savent et ne dénoncent pas sont aussi coupables que ceux qui passent à l’acte .

  8. J’étais dans une grande entreprise de 130 000 personnes à l’époque. Quand il y avait des mutations nous étions au courant de qui était avec qui et qui se faisait coincer sur le bureau. Le bouche à oreille sur ce sujet fonctionne à merveille.
    Alors pensez,…. France Télévision et Radio France.

    • Tout à fait et cela me fait penser à un certain ancien ministre de l’économie socialiste qui était un coureur invétéré, et dont tout le monde savait mais se taisait ! J’appelle cela de la complicité !
      Et que dire d’un certain Cohn-Bendit, qui se vantait sur un plateau de télévision, dans l’émission « Apostrophes » dirigée par Bernard Pivot, tout ce petit monde était hilare sauf une femme choquée, qui s’était fait moussée ! Et d’autres comme Frédéric Mitterrand, Jack Lang, Olivier Duhamel etc…. Beaucoup de pervers dans ce monde gauchiste !

  9. Après l’apologie de la pédophilie, celle des drag-queen aujourd’hui et demain à quelle perversion auront nous droit.

    • L’apologie de la pédophilie… C’est OUi quand c’’est un Cohn-Bendît ou un Mattneff. Pour eux c’est la « liberté laissée aux enfants de vivre librement leur sexualité » … Mais c’est NON si c’est une personne considérée comme de droite… dans ce cas ca devient un abus… Et tout ces gens s’étonnent que la gauche n’existe plus aux élection et que les sondages donnent 65% à MLP si elle se présentait contre Melenchon aux prochaines présidentielles.

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