Le 7 octobre en France fait planer la menace des Frères musulmans….

hamas

Ce mardi 8 octobre, le CRSI (Centre de réflexion sur la sécurité intérieure) recevait Florence Bergeaud-Blackler (anthropologue spécialiste des Frères musulmans) et Richard Lizurey (ancien directeur général de la gendarmerie) pour une conférence intitulée « 7 octobre : quelles conséquences en France ? » Le constat dressé est sans appel.

La stratégie des Frères musulmans

Prenant la parole la première, Florence Bergeaud-Blackler a expliqué, avec la précision dont elle est coutumière, l’influence croissante des Frères musulmans et de leurs thèses au sein de toute une partie de la société française. Richard Lizurey a, quant à lui, décrit la lente déliquescence de l’État. Mis ensemble, ces deux facteurs laissent présager de nombreux dangers. Rappelant tout d’abord les liens existant entre le Hamas et les Frères musulmans, l’anthropologue a mis en lumière ceux qui unissent leur idéologie, le « frérisme », et certains partis politiques ou universités. Selon elle, nous serions aveugles de croire que le conflit en cours oppose simplement deux nations. Elle affirme, au contraire, qu'il est civilisationnel. S’il est violent au Moyen-Orient, c’est que la force y est le moyen de l’action. Ici, selon elle, les Frères musulmans ne sont pas (encore) en position d’appeler à la violence armée. Leur combat en Occident est donc d'abord idéologique. Leurs armes sont l’entrisme et le noyautage du monde intellectuel. C’est pour cette raison que l’école et l’université sont systématiquement leurs cibles. Si la police et la Justice sont des axes prioritaires dans la lutte contre l’insécurité, Florence Bergeaud-Blackler considère que l’éducation doit également être l’une des priorités du gouvernement afin, précisément, de contrer l’influence islamiste auprès de la jeunesse. Elle propose, par exemple, d’interdire le port du voile aux mineures, considérant qu'« aucun embryon de société islamique ne peut s'épanouir sans la division sexuelle de l'espace et du travail ».

Quand l'État se désagrège

Mais les Frères musulmans ne pourraient pas prospérer sans notre propre faiblesse. Faiblesse idéologique, avec le culte de la repentance, mais aussi faiblesse structurelle, avec le pourrissement de la puissance étatique. C’est ce thème qu’a exploré Richard Lizurey. Selon lui, le problème concerne avant tout le contrat social et l’unité du peuple. Il a tout d’abord rappelé que le contrat social se délite depuis des années. L’irrespect du « non » au référendum sur la Constitution européenne constitue, à ses yeux, la première étape de ce délitement, puisque c’est à cette occasion que naquit véritablement la méfiance du peuple vis-à-vis de ses élites. D’autres étapes l’ont jalonné, comme la crise des gilets jaunes, la gestion du Covid… jusqu’au 7 octobre 2023, qui a agi, à ses yeux, comme un véritable accélérateur. D’abord, ce qu’il appelle le « privilège rouge », imputable à une certaine extrême gauche, risque, sur le long terme, de provoquer un sentiment d’injustice et des réactions violentes chez le reste de la population. Ensuite, et surtout, le 7 octobre a donné de l’espoir aux islamistes du monde entier. À leurs yeux, en effet, Israël est le symbole de l’invincibilité occidentale. La violence de l’attaque et le nombre de morts leur ont montré nos vulnérabilités. Thibault de Montbrial affirmait à ce sujet qu’au cours d’une conversation avec le chef des services de sécurité israéliens, celui-ci lui aurait affirmé que la France, ayant ses fameux « territoires perdus de la République », connaîtrait un jour un événement de l’ampleur du 7 octobre… Enfin, il convient d’ajouter la croissance fulgurante du narcotrafic sur notre territoire. Celui-ci prend du poids et ses méthodes évoluent. L’assassinat récent d’un innocent chauffeur de VTC par un adolescent de 14 ans en témoigne. De même, l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra a démontré que, désormais, les trafiquants ne craignaient plus d’affronter frontalement la puissance publique.

Ainsi, Florence Bergeaud-Blackler et Richard Lizurey ont dépeint le tableau d’une France en crise, engoncée dans une guerre idéologique que de nombreux Français ne voient pas, tandis que ses institutions et son contrat social périclitent. Il y a donc définitivement un avant et un après 7 octobre. Aujourd’hui, pour les islamistes du monde entier, le champ des possibles est ouvert…

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Déjà en 2016…
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    Alors que des élus frontistes dénoncent la présence de prédicateurs sulfureux, dont Tariq Ramadan, lors d’une rencontre organisée par cette fédération musulmane dimanche à Marseille, Christian Estrosi intime l’UOIF de « prendre enfin des positions claires » sur le djihadisme.

    Etats-Unis: Trump envisage de qualifier les Frères musulmans d’organisation «terroriste»

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