Le 8 août 1786 deux alpinistes parviennent au sommet du mont Blanc

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Ce 5 août, une avalanche a surpris un groupe d’alpinistes en train de gravir le massif à 2h50 du matin. À l’heure actuelle, deux Allemands sont portés disparus, un alpiniste français est décédé et quatre autres sont blessés. Selon les experts, un sérac (un énorme bloc de glace) se serait détaché et aurait glissé en emportant les alpinistes. Ce phénomène est malheureusement impossible à prévoir et a déjà eu lieu en 2016, lorsque la neige emporta trois personnes gravissant les pentes du roc.

Le mont Blanc, ce pic vertigineux et enneigé des Alpes, a longtemps été surnommé la « montagne maudite » par les Savoyards. Il a toujours paru aux yeux de certains intrépides un défi à relever. Le 8 août 1786, deux alpinistes ont réalisé l'exploit d'en atteindre le sommet, ouvrant la voie à des générations d’hommes et de femmes.

Les premiers alpinistes du mont Blanc

C’est en partant du petit village de Chamonix, en 1786, qu’un jeune chasseur de cristaux âgé de 24 ans, Jacques Balmat, tente sa chance. En plus de la gloire qu'apportait cet exploit, une prime est promise à celui qui surmonterait l'épreuve. Il aura fallu plusieurs tentatives avant que Jacques Balmat ne parvienne au sommet. Et c'est avec un compagnon d'escalade, Michel Paccard, médecin du village, qu'en ce mois d’août 1786, il se risque une nouvelle fois.

Armés de leur seul courage et de quelques provisions, le départ est donné de bon matin le 7 août. Arrivés en fin de journée au pied du glacier, les deux alpinistes bivouaquent « sous un gros rocher, pour y passer la nuit ». Le lendemain matin, la véritable épreuve commence ; il faut lutter contre le vent, le froid et le manque d’air. Et c'est le 8 août à 18h22 que les deux compagnons atteignent enfin le sommet du mont Blanc, haut de 4.807 mètres. Pour ne pas finir gelés sur le toit de l’Europe et réclamer une prime bien méritée, ils redescendent bien vite. Malgré tout, Michel Paccard, à cause de la réverbération de la lumière du soleil sur la neige et de l’absence de protection adéquate, sera atteint de cécité partielle et gardera jusqu’à la fin de ses jours des séquelles de cet exploit qui le fit entrer avec son comparse Jacques Balmat dans l’Histoire.

« La montagne maudite »

Un risque que d'autres avant et après eux ont pris. Si certains réussirent à reproduire cet exploit, d’autres furent cruellement frappés par le destin.

D'où l'ancien et sinistre surnom de « montagne maudite » pour le pic enneigé.

Si l’homme peut gravir les plus hauts sommets des plus hautes montagnes de notre planète, il reste néanmoins petit et mortel face aux forces de la nature. Pour s’en souvenir, le site d’information du mont Blanc rappelle que « chaque année, le massif du mont Blanc fait de nombreuses victimes (5 à 7 par an, rien que par la voie royale). C’est une course qui nécessite d’avoir un minimum de connaissances de la haute montagne et qui ne doit pas être faite sans être accompagné par un guide ou, pour le moins, par une personne compétente, ni sans un équipement adéquat. Il s’agit d’une course […] qui peut entraîner la mort. »

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

5 commentaires

  1.  » Si l’homme peut gravir les plus hauts sommets des plus hautes montagnes de notre planète, il reste néanmoins petit et mortel face aux forces de la nature.  » : et l’homme est bien le seul animal de cette planète qui tue pour faire du mal et non juste pour se nourrir , qui détruit et saccage ce que cette planète lui offre .

    • Quiconque a vu un renard dans un poulailler sait que l’animal ne tue pas que pour se nourrir. Néanmoins il n’a peut être pas conscience de la souffrance des poules.

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