Le CESE : lumière sur un nid fraternel, coûteux, inutile et douillet
3 minutes de lecture
Le nom du président du CESE Thierry Beaudet, cité pour Matignon, aura au moins eu l’avantage de braquer sur le CESE, ce discret fromage de la République, quelques projecteurs indiscrets. Gageons que cette institution s’en serait bien passée, tant son utilité est régulièrement remise en cause.
Comme nous l’indiquions hier, en 2023, le sénateur DLF Jean-Louis Masson proposait à nouveau sa suppression pure et simple. Non sans raisons. « Périodiquement réformée, souvent critiquée mais surtout largement ignorée, cette institution n'a jamais réussi à trouver sa place dans le débat public, écrivait l’élu, pour justifier sa proposition de supprimer le CESE. Au début de 2009, le rapport Chertier s'ouvrait sur le constat de "l'utilité controversée" du Conseil économique et social et sur son "défaut de représentativité" », rappelait-il.
Le CESE a de la chance. Et des protecteurs. Le président de la République, en 2017, s’était penché sur l’avenir de ce « machin » coûteux. Pas de quoi convaincre notre sénateur : « L'intention d'en faire une "chambre du futur", annoncée par le président de la République dans son discours devant le Congrès du Parlement en juillet 2017, n'est, au-delà de la résonance élogieuse de l'expression, qu'un symptôme de plus d'une insatisfaction dont on voit qu'elle a gagné les plus hautes autorités de l'État », attaquait Jean-Louis Masson.
« Il vaudrait mieux supprimer le CESE »
En 2022, un rapport de l’Observatoire sur la réforme du CESE conclut sur cet organisme qui prétend être une troisième chambre comme l’Assemblée et le Sénat, consacrée à la société civile : « Il vaudrait mieux supprimer le CESE plutôt que de rester dans cet entre-deux qui ne profite guère à personne. » En attendant, le contribuable entretient toujours aujourd'hui une assemblée permanente de 175 membres et 150 agents publics à leur service, soit presque un fonctionnaire par membre du collège ! Facture annuelle : 46,6 millions d’euros, dont 45 millions d’euros de la poche de l’État.
Or, ces heureux pensionnaires du palais d'Iéna produisent collectivement peu d’études : 133 sur cinq ans, soit moins d’un demi-chantier par hôte du palais d’Iéna sur la période, a calculé le sénateur Masson. Le gouvernement l’utilise très peu, pas plus que le Conseil économique et social, un peu concurrent. Ce n’est pas comme si la France creusait des déficits…
De son côté, la Cour des comptes laisse curieusement à l’abri de tout rapport cette institution contestée. Rien depuis… 2015. En 2015, elle stigmatisait « un suivi comptable perfectible », « un temps de travail inférieur à la durée légale » ou encore « un montant de pensions » très favorable. Car le CESE offre, outre la retraite classique, un petit coup de pouce à ses membres, pour services rendus. « Un conseiller partant à la retraite après l’actuelle mandature touchera, en application des dispositions en vigueur, une pension mensuelle de 707 € bruts pour un mandat de cinq ans et 1.126 € bruts pour deux mandats », précisait la Cour, en 2015. Aujourd’hui, le site du CESE fait état d’une indemnité de base égale au tiers de l’indemnité parlementaire (soit, en brut, 1.998,21 €, y compris l’indemnité de résidence), avant prélèvements. Sans compter une indemnité représentative de frais (IRF) à hauteur de 582,00 € pour les Parisiens et à hauteur de 970,01 € pour les autres.
D'innombrables conseils autour d'un Etat... paralysé
La France dispose pour mener des réformes du renfort du Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire, du Conseil national de l'insertion par l'activité économique, du Haut Conseil à la vie associative, du Grenelle de l'environnement, des états généraux ou assises, des conférences sociales, des commissions d'experts, du Commissariat général à la stratégie et à la prospective (baptisé « France Stratégie » en 2017), cités par le sénateur Jean-Louis Masson. Résultat, le pays est incapable de toute réforme courageuse. Censuré par les juges et pris dans les glaces de la complexité administrative, il souffre d’une paralysie avancée. Cette embolie de conseilleurs et de conseils autour d’un État qui ne décide plus, comme de faux médecins profiteurs autour d'un malade, a quelque chose de crépusculaire. Bien dans le ton, Thierry Beaudet, s’il était nommé, serait donc chargé de décider à Matignon. Selon Challenges, un responsable politique avec qui il a travaillé se désole pourtant de « son absence de convictions et (de) sa propension à ne pas trancher ». Le CESE prépare-t-il vraiment à redresser la France ?
53 commentaires
Le CESE et les autres organismes du même genre n’ont qu’une fonction, recaser les anciens collaborateurs, membres de cabinets ministériels et copains.
Parmi les innombrables comités Théodule qui encombrent notre pays, le CESE est un des plus emlblématiques. Il va falloir tout de même se préoccuper de faire des économies vu notre déficit abyssal : en voilà une toute trouvée.
et alors on s’étonne de l’énorme dette de l’état avec un président mégalomane débranché de la réalité, et un ministre de la justice qu’on ne voit plus…il doit certainement chasser le RN sur ses terres
tous ces « trucs » inutiles qui coutent un « pognon de dingue » au contribuable et attaquent la liberté de penser
Bref, à supprimer purement et simplement sans autre forme de procès.
Votre analyse passe sous silence le coût des transports… Le montant est astronomique et dépasse largement le montant des rémunérations perçues. Ce type de poste est très prisé outre-mer car il permet de voyager confortablement sans bourse délié. Le nombre de voyages pris en charge annuellement est sans rapport avec le « service rendu ». Il est temps de faire cesser cette masquarade !
En effet, il est plus que temps de faire cesser cette mascarade.
Si le CESE sert à quelque chose, pourquoi l’État fait-il appel aux Cabinets de Conseil ? Pourquoi donner 2,5 milliards d’Euros à McKinsey et autres Comités Théodule ? Résultats près de 6% de déficit budgétaire en 2024. Commençons par supprimer toutes ces sangsues.
Ca va pas, non? Toutes ces sangsues ont une utilité d’envergure : le retour d’ascenseur financier, lors des campagnes électorales notamment.
Le voyage à la verticale, même pour des élections, coûte cependant bien cher.
Encore une organisation à supprimer. Si on supprimait tout ce qui est inutile en France avec tous ce que nous dépensons à fonds perdus, la dette pourrait être réduite en moins de 3 ans.
Je comprends fort bien l’intérêt du CESE pour ses participants. 46 Millions pour 325 fonctionnaires donnent un salaire brut moyen de 141 500 euros par an soit un salaire net mensuel de l’ordre de 9 900 euros par mois . Comment ne pas défendre cette Illustre Institution ?
Le CESE, un placard de complaisance ;on peut même dire de complaisances avec un
« S ».
Évidemment ce sont les retraites qui seront revues à la baisse afin de désendetter l’état, en revanche tous ces conseils Théodule qui s’empilent seront épargnés. Bien géré l’état Français.
Des milliards d’euros. Des milliards et des milliards pour des Conseils, Commissions, Comités, Cercles et autres Clubs. Qui ne servent, au mieux, à rien. Qui travaillent, peu, mais efficacement, contre leur pays. Des milliards et des milliards pour des médias que personne n’achète, des milliards et des milliards pour des associations qui œuvrent contre les intérêts de notre pays. Des milliards et des milliards pour prendre en charge ( nourrir, loger, instruire, soigner, habiller, transporter, puis, éventuellement, juger, emprisonner , soigner leurs victimes, reconstruire et réparer les incendies et autres destructions ) pour -censure- .Des milliards et des milliards pour une UE qui nous interdit toute protection ou défense de nos libertés fondamentales, la préservation de notre mode de vie, la libre pensée ou la liberté d’expression, le droit de protéger nos valeurs ( l’égalité des hommes et des femmes, par exemple ), le droit de vivre, sur les terres de nos ancêtres, en paix et en sécurité ( interdit d’expulser des tertoristes ou des violeurs multi récidivistes séropositifs, par exemple ). Des milliards et des milliards semés à tout vent, à des pays dont les peuples affamés ne verront pas la couleur. Des milliards et des milliards pas perdus pour les lobbys de la « transition écologique » : investissements publics, bénefs privés, écologiquement un massacre, et conséquences immédiates et à long terme désastreuses. Des milliards et des milliards. Et pendant ce temps : des paysans qui vivent dans la misère, et pres de 200/an qui se suicident. Des travailleurs honnêtes qui ne peuvent pas se chauffer. S’acheter des lunettes. Se loger, même. Des « vieux », nos vieux, nous, demain, traités comme des animaux dans des mouroirs. Des gosses, condamnés à l’ignorance, lobotomisés, de bons petits moutons bêlant la « liberté » dans le hijab… Des milliards et des milliards. Pour nos funérailles.
Bravo pour cette énumération d’inutilités qui n’est en plus, pas exhaustive.
Excellent réquisitoire… et quel ministre sorti du chapeau oserait donner un grand coup de pied dans cette fourmilière ?
Si on supprimait tous ces organismes inutiles , nous ferions de sacrés économies !! Mais le nombre de chômeurs exploserait , car tous ces employés modèles ne sont pas adaptés pour une vie professionnelle où la rentabilité est obligatoire
On s’en moque de ce type de chômeurs.
Bien vu !
Cette structure est inutile ? alors que faire du Conseil Constitutionnel , anti-français ?
Et le Conseil d’état.
De même que nous constatons l’inutilité des ministres démissionnaires puisqu’en leur absence rien de plus n’est fait. Tout ce système issu de la France Jacobine n’a qu’un nom : monarchie.
Pas d’accord, car le Roi est responsable devant ses sujets, pas macron qui se cacherait plutôt dans une oligarchie soumise à un pouvoir caché.