Le Chili, pourtant bon élève de la vaccination, replonge…

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L’humilité et la réserve, c’est ce qui devrait inspirer les centaines de « virologues de plateau » - dont certains haut placés - qui, le nez collé à l’Hexagone au lieu de regarder ce qu’il se passe ailleurs, nous abreuvent quotidiennement de commentaires selon lesquels l'espoir d'une sortie de crise repose presque uniquement sur la vaccination.

Voyez le Chili qui, avec la moitié de la population ayant reçu une dose, et un tiers la seconde, était médaille de bronze de la vaccination derrière la Grande-Bretagne et Israël, très loin devant la France. Mais depuis début mars, le pays connaît une forte remontée, avec 97 % des lits de soins critiques actuellement occupés : restent 150 lits pour 18 millions d’habitants, d’où un reconfinement strict ordonné depuis le 27 mars.

Plusieurs phénomènes pourraient expliquer cette bizarrerie, à commencer par l’utilisation massive du vaccin chinois CoronaVac, sans aucun effet significatif après la première injection et efficace seulement à 56 % après la seconde. Pas vraiment la panacée, et moins encore, sans doute, sur les nouveaux variants, à commencer par le brésilien tout proche, alors que les vols avec ce pays ont tardé à être interrompu là-bas comme ici. Vacciner, c’est bien. Avec un vaccin qui marche, c’est encore mieux !

Et avec, dans l’hémisphère sud, la fin des grandes vacances d’été, c’est l’automne qui commence, rappelant notre situation d’octobre 2020 qui imposa un deuxième confinement. Pour certains experts, le relâchement des mesures de protection chiliennes a été trop précoce.

Petite consolation : le fait qu’au Chili comme ailleurs les hospitalisés soient en moyenne plus jeunes qu’au début tendrait à démontrer l’efficacité des vaccins puisque, généralement, on a vacciné les seniors en premier. C’est l’avis d’Antoine Flahaut, épidémiologiste et professeur de santé publique à l'université de Genève, qui ajoute néanmoins, pour L’Express : « Les vaccins vont probablement changer la donne, mais ne miser que sur eux représente un pari risqué qu'il serait peut-être prudent d'accompagner. »

Pense-t-il aux divers traitements précoces avec d’anciennes molécules éprouvées, prônées par de nombreux praticiens dignes de foi, mais dénigrées voire interdites par des médecins de bureau au prétexte d’études délibérément biaisées ? Ce serait du complotisme…

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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