Le cinéaste Marin Karmitz « préfère être riche et de gauche que pauvre et d’extrême droite »

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Marin Karmitz
Homage to Marin Karmitz photocall, 71st Cannes Film Festival, France - 11 May 2018
Mandatory Credit: Photo by Shutterstock (9668453b) Marin Karmitz Homage to Marin Karmitz photocall, 71st Cannes Film Festival, France - 11 May 2018

Dans un entretien au Monde, Marin Karmitz, fondateur des cinémas MK2, fait cette révélation bouleversante : « Je préfère être riche et de gauche que pauvre et d’extrême droite. »

La philosophie des MK2, c’est « une autre idée du cinéma ». Du temps de son fondateur, c’était le graal des films d’art et d’essai, une sorte de temple pour abonnés à Télérama et Libé. Projetant des films pour happy few, les salles étaient petites, en pente montante vers l’écran quand les autres y descendent, avec des fauteuils si profonds que mon mètre 53 me privait des trois quarts de l’écran, même avec le réhausseur pour enfants. Et il n’y avait pas de réhausseur, car on n’y projetait pas de films pour enfants.

Marin Karmitz est né en Roumanie en 1938. Fils d’un industriel et d’une intellectuelle, dit sa bio, il est arrivé en France à l’âge de 9 ans, en 1947 donc, car si la famille, juive, avait survécu à la guerre, elle craignait de ne pas survivre au communisme. La France du cinéma lui a ouvert grand ses bras et, « devenu réalisateur puis distributeur et producteur, après des débuts rocambolesques et militants, il s’est taillé une part de lion dans l’industrie du cinéma », nous dit Le Monde. Loin des peurs de papa et maman, le militantisme de Karmitz s'est porté vers le maoïsme jusqu’à l’os et l’adhésion à la gauche prolétarienne. Bon sang de bourgeois ne saurait mentir…

Agé de 84 ans, il a, en 2005, laissé son entreprise en pleine forme à son fils Nathanaël mais ne s’est retiré de la production qu’en 2014 au motif, disait-il alors au Figaro, que le cinéma français était en déclin et « de plus en plus replié sur lui-même sur des problématiques de petits-bourgeois ». Désormais, il « se consacre à sa fabuleuse collection d’art, en particulier de photos, en homme d’images qu’il a toujours été », précise Le Monde.

En 2009, sa fortune était estimée à 40 millions d’euros et l’on peut imaginer qu’elle n’a fait que croître. Nonobstant, Marin Karmitz est toujours de gauche et il le répète : « Je me sens comme un résident étranger. » Chacun son romantisme, et celui de Karmitz consiste à cajoler en lui le « petit chose » qu’il n’a pourtant jamais été. C’est sans doute pour cela qu’il a déclaré au Monde : « Je préfère être riche et de gauche que pauvre et d’extrême droite. »

Certes, il a au moins le mérite de l’avouer, et si ça n’est pas une surprise dans les temps d’hypocrisie que nous vivons, ça soulève quand même quelques questions. Notamment :

Qu’est-ce qu’un riche de gauche ? On sait : ça ressemble à Karmitz et ses potes de la politique, du journalisme et du show-biz qui se tartinent du caviar entre champagne, chichons et rails de coke.

Qu’est-ce qu’un riche de droite ? On sait : les vedettes du CAC 40, le gratin du MEDEF et leurs potes de la politique qui vont skier à Davos.

Qu’est-ce qu’un pauvre d’extrême droite ? On sait aussi : c’est l’électeur du RN, le Français de base qu’on traite de facho, sur lequel Karmitz et ses amis déversent leur mépris parce qu’il vote mal, mange du saucisson et roule au diesel.

Et le pauvre de gauche ? Est-ce que ça existe même encore ? Pas sûr. Peut-être en trouve-t-on chez le pauvre immigré récupéré et manipulé par « les forces de progrès », c’est possible. Mais sûrement pas chez le pauvre « souchien » qui sait, lui, comment et pourquoi la gauche de Karmitz, qui le méprise tant, l’a poussé au fond du trou.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Il préféré être riche … Point ! Il se dit de gauche que parce que cette affirmation lui permet de faire oublier sa richesse. Si demain la mode change, il sera « riche de droite ». Comme la chauve souris de La Fontaine : « je suis souris, voyez mes poils… je suis oiseau, voyez les ailes… ». C’est selon. Il aurait pu dire aussi qu’il préfère être riche et en bonne santé que toujours malade et sans le sous…

  2. Encore un biberonné aux subventions qui fait la leçon.Ses parents auraient du rester à l’est. il aurait connu le bonheur soviétique, et peut-être les joies du goulag.

  3. Si vous aviez compris le test Lewino, vous ne passeriez pas votre temps à tomber du placard.
    On peut être de gauche avec le coeur à gauche et le portefeuille à droite tandis que ceux qu’on dénomme d’extrême-droite, c’est-à-dire les lepénistes, ont le coeur à droite, la tête à droite et le portefeuille au centre.
    En principe, aucun lepéniste n’est riche, sauf s’il a bénéficié d’un héritage.

  4. J’aimerais bien que tous ces gens, riches ou pauvres, de gauche comme de droite, nous expliquent clairement ce qu’est, qui est extrême droite. Nous avons effectivement connu une réelle « extrême droite », avant la guerre 39/45 (la Cagoule, etc…). Mais aujourd’hui ? Un jour quelqu’un (de gauche, de ce cancer inexorable qui ronge notre pays, fort limité, heureusement, mais tellement actif car trop peu et trop mal contesté) m’a taxé d’ « extrême droitisme » car je venais de lui dire texto : je suis français, j’aime la France, j’aime la langue française, j’aime la culture, l’histoire françaises, la géographie et les paysages français, la gastronomie française, etc … Sans plus ! J’étais donc un suppôt de l’extrême droite, presque de Satan. Etait-ce à dire que je n’aimais pas la cuisine chinoise, ou vietnamienne, ou belge ou patagonienne, ou les paysages d’Irlande ou du Maghreb ou du Kamtchatka ? Non, évidemment, mais allez expliquer ces choses à des êtres bornés, obtus, incultes, exclusivement (dé)formés par des idéologies imbéciles (parfois et même souvent dans des Universités françaises !). Désespérant !

  5. Un riche de gôche est celui qui dit « tout ce qui est à toi est à moi et tout ce qui est à moi est à moi ».

  6. Chère madame,
    Merci pour cet article. Vous mettez bien en évidence le mépris de la gauche pour les gens comme moi, pauvres ploucs qui habitons la France rurale qui ne demande rien et surtout pas l’assistanat.
    Respects

  7. Moi aussi je veux être de Gauche comme LANG, STRAUSS-KHAN, HULOT, MITTERAND, HOLLANDE, etc… et donner des leçons au monde entier !

  8. Personnage prétentieux et déplaisant mais heureusement son amie la psychiatre est en train de se battre avec courage contre le genre !!

  9. Ce type n a en vérité qu une religion celle de l’argent qu il arrête de tout mélanger et de ce mettre une étiquette carrément à l inverse de ce qu il représente , pauvre riche on te plaint d être aussi c…

  10. Un riche de gauche est surtout un donneur de leçons de moraline subventionné par l’état comme tout les industriels du cinéma.

  11. Excellent article ;
    La super classe mondiale toujours contre les peuples ;
    Elle ne comprend rien aux peuples qui souffrent , ne leur témoignant que du mépris pour ce qu ‘ ils sont et ce qu ‘ ils pensent , seule la défense de leurs intérêts les motive ;
    On aimerait que les propos vides de sens et provocants de cet individu lui reviennent en pleine figure si la révolte populaire qui gronde se concrétise …

    • « Elle ne comprend rien aux peuples qui souffrent… »
      Mais elle s’en fout carrément. Ces peuples qui souffrent ne leur servent que de déversoir à mépris, bouffis qu’ils sont de leur suffisance et de cette supériorité artificielle dans laquelle cette petite caste s’entretient.

  12. Ces donneurs de leçons m’horripilent . Nous nous devrions vivre avec peu , payer pour tous , accueillir le monde entier pendant que ceux là s’engraissent .Et je ne voudrais pas savoir d’ou vient la fortune de beaucoup d’entre eux .

  13. Un bel exemplaire de cette classe intellectuelle bourgeoise tombée petite dans la marmite de l’idéologie de gauche et qui n’en est jamais sortie.

  14. Tous ces intellos auto-proclamés qui se donnent bonne conscience en de disant de gauche alors qu’ils vivent comme des nababs et souvent aux frais de la société, me donnent la nausée. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, telle est leur devise : mettez vos enfants à l’école publique, mais moi je préfère un école de riches pour les miens; accueillez des immigrés, mais chez moi c’est hors de question, etc… Et, en plus, ils vous donnent des leçons !

    • C’est un pauvre type mais ayant fait sa fortune grâce à des pauvres qu’il méprise. Bien inscrit dans cette société macronisque.

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