Le combat courageux de la chanteuse Yseult : l’émancipation des minorités

Capture d'écran
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Gilles-William Goldnadel, qui vient de s'attirer les foudres du camp du Bien pour avoir accepté de défendre Génération identitaire face à la menace de dissolution inique qu'elle affronte, a suivi la cérémonie des Victoires de la musique, ce samedi. Vous avez peut-être manqué ce beau moment d'humanité citoyenne. Rassurez-vous, moi aussi. Heureusement, France 2 offre le « replay » des meilleurs moments sur son compte Twitter.

Vous y verrez notamment le discours de la délicieuse Yseult, sacrée « Révélation féminine ». Elle confie, très émue, que c'est très difficile de s'élever en tant que grosse femme noire. Elle distille ces adjectifs en plusieurs phrases, naturellement, car il y a des dignités cumulatives dans la pleurniche, comme il y en avait jadis dans l'énoncé des titres féodaux.

Voici donc un combat courageux : celui de l'émancipation des minorités, que personne ne soutient. On le voit bien : Delphine Ernotte n'a pas fait de la diversité l'un de ses chevaux de bataille, Emmanuel Macron n'a pas fait de la parité la grande cause de son quinquennat, on ne voit aucune « femme ronde » dans les publicités. Tout ça n'existe pas. Ou alors, est-ce à dire que cela ne suffirait pas ?

« Sales blancs qui la gratifient d'un prix rien que pour l'humilier », s'amuse Me Goldnadel, tandis qu'Yseult, en justaucorps ajouré, hâtivement recouvert d'une veste pour recevoir son prix, laisse libre cours à sa rancœur, les mains recouvertes de mitaines noires - clin d'œil dérisoire, sans doute, aux gants de Tommie Smith et John Carlos lors de la cérémonie de remise des médailles du 200 mètres aux Jeux olympiques de Mexico (1968).

On apprend ainsi, empiriquement, que le statut de « minorité discriminée », racisée, victime de grossophobie ou tout ce que vous voulez, est une charge héréditaire... comme beaucoup d'autres, d'ailleurs. Ainsi n'a-t-on pas vu Alain Jakubowicz, ancien président de la LICRA et avocat de Nordahl Lelandais, faire la leçon à Gilles-William Goldnadel dans l'affaire de Génération identitaire en faisant appel, assez petitement, à la mémoire de la Shoah ? Citant Finkielkraut, Jakubowicz sous-entend qu'un Juif ne pouvait pas défendre « des nazis ».

Double courage donc, cette semaine, que celui de Me Goldnadel. Et, encore une fois, pléthore de raisons de se débarrasser de sa télévision...

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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