[La Toussaint ] Le compost humain, dernier avatar d’une écologie devenue folle

Cet article a été publié le 02/01/2023.
Ce 1er novembre, fête de la Toussaint et veille du jour des défunts, les Français seront nombreux à se recueillir sur les tombes de leurs famille. Pour « sauver la planète », cette coutume est régulièrement remise en cause. Pourra-t-elle se perpétuer ? Marie d'Armagnac avait enquêté, en janvier dernier. BV vous propose de lire ou de relire son article.
Vous aviez l’injonction à mener une vie écologique, bardée d’interdits, drapée de moraline, qui fait le bonheur des pisse-froid et place ses pratiquants dans le camp du bien ? Vous aurez bientôt la mort écologique. Passons sur le pléonasme digne des Précieuses ridicules – la mort étant la fin de la vie, elle est forcément écolo, non ?
La pratique du compost humain, qui consiste à accélérer la décomposition du corps humain à l'aide de bactéries, s’étend aux États-Unis… Désormais, six États américains autorisent la réduction organique naturelle que Le HuffPost présente comme « une alternative écologique à l’inhumation ou à la crémation » : depuis le 31 décembre, elle est légale dans l’État de New York qui suit celui de Washington, du Colorado, de l’Oregon, du Vermont et de la Californie.
Les restes de Mamie dans le potager !
Accrochez-vous, voici de quoi il retourne : après plusieurs étapes de décomposition, le corps placé dans une cuve avec de la paille, de la luzerne et des copeaux de bois est encore traité un mois. « Les os restants sont brisés » et la famille récupère le corps du cher défunt transformé en compost pour en faire bon usage « écolo » : les restes de Mamie serviront à faire pousser fleurs et légumes. Mais quelle bonne idée ! Katrina Spade, fondatrice de l’entreprise Recompose – comme c’est poétique - qui a lancé cette macabre pratique, en explique la haute valeur ajoutée écologique : « La crémation utilise des combustibles fossiles et l’inhumation nécessite beaucoup de terre et laisse une empreinte carbone. » Si c’est bon pour l’empreinte carbone, alors, cette pratique peut se targuer de toutes les vertus.
Semblable au rite satanique d’une secte orwellienne, le processus s’apparente à un dérivé du cannibalisme proprement ignoble. Il est surtout symbolique d’une modernité insensée, d’une fracture dangereuse entre les traditions immémoriales de sépulture et de dévotion envers les morts et les pratiques réinventées de l’homme moderne déraciné, sans mémoire et sans plus de contact avec la réalité. Il est le signe d’une rupture anthropologique majeure dont, hélas, notre époque est friande. Le corps humain s’efface et disparaît tandis que le culte rendu à Gaïa explique les déviances inimaginables il y a peu. Le corps humain, siège de l’âme et de l’intellect, du spirituel et de la raison, des émotions et des affections est radicalement nié.
Décadence d'une civilisation
Ne reste à l'homme que sa dimension purement matérielle : la personne que l’on a chérie est ravalée et réduite à un matériau bon pour le compost. Le matérialisme est ici poussé à l’extrême : la dépouille n’a plus qu’une fonction purement utilitariste - Marx y verrait l’achèvement de son idéologie -, elle est démonétisée. Avec cette pratique disparait, évidemment, toute la grandeur d’une civilisation qui sait rendre hommage aux morts, qui connaît l’importance d’une sépulture digne et pour qui toute personne est unique, donc précieuse. Depuis les origines, la grandeur et le raffinement d’une civilisation se mesurent à l’aune du soin apporté aux petits, aux anciens, aux morts. Avec ce « compost humain », exit la piété filiale : où se recueillir, maintenant ? Devant son potager ? Exit, aussi, le fil qui relie les morts et les vivants, la mémoire vive des premiers entretenue par les seconds.
Dans ces six États américains, mais aussi en Suède où le procédé est légal, les funestes disciples de Créon ont vaincu Antigone. Les partisans du rite de la nouvelle religion écologiste arguent du problème de bétonisation lié aux cimetières et aux tombes « réelles ». Cette solution miracle élimine du paysage la mémoire même : qui n’a pas été ému par la visite des cimetières en novembre, par les histoires familiales que l’on devine, par ces longues vies ou celles trop vite abrégées, par ces tendres croix pour certaines très anciennes ?
Sous de fallacieux arguments, le projet semble clair : faire de l’homme moderne une monade errant au gré de sa vie, haïssant ceux qui lui ont donné la vie mais chérissant les vers de terre et autres moustiques, comme le funeste Aymeric Caron.
Pour l’heure, cette pratique que l’on n’ose qualifier de funéraire est interdite en France. En 2016, une première tentative de la sénatrice Élisabeth Lamure avait tenté de glisser cette question dans le débat public. Réponse du ministère de l’Intérieur : « Son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l’absence de statut juridique des particules issues de cette technique. » Dit plus trivialement, ce compost ressort-il encore de l’humain ?
Un bien faible refus. Quand on voit la prédilection de la Macronie à briser tous les tabous de nos vieilles sociétés – l’euthanasie en est un autre –, on peut aujourd’hui trembler et craindre l’importation de cette étrange pratique.
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91 commentaires
Merci à Marie d’Armagnac
Aujourd’hui c’est une horreur mais demain ???
L’humanité poursuivra sa route sans moi, sans nous.
quand on ne respecte plus les morts l’humanité est vraiment en danger avec ces fous ! encore une idée d’écolos !
Au secours ! Ils sont devenus fous !
Et avec la vénalité habituelle de la gent funéraire, ils valoriseront les protéines pour chat et chiens et vous refileront un sac d’humus provenant de la jardinerie voisine. Les fous sont lâchés pour copier une publication des années 70.
C’était à craindre, ces gens là ,par complicité politique sont arrivés vers les pouvoirs ils nous ont planté les rendez vous technologiques vitaux, et maintenant instillent leurs dingueries dans les débats.
Prochain stade, du compost faisons table rase , on passe directement du défunt à la mollécule nutritive et on invite mamie au repas du dimanche.
Au fou !
Ces « bien-pensants » mettent au goût du jour une méthode similaire à celle pratiquée en Pologne entre 1940 et 1945.
Les « progressistes » nous feraient-ils régresser ? On mesure la grandeur d’une civilisation à la façon dont elle traite ses morts.
Finalement, c’est une bonne idée. Les écolos disparaîtront pour toujours.
Ces écolos, particulièrement gauchistes, donc généralement anticléricaux, qui réussissent le tour de force, à faire la promo de la Bible (Marc 1, 15) : « Homme, souviens-toi que tu es poussière et tu retournera en poussière » (Genèse 3, 19).
Qu’en pense l’époustouflante Sandrine Rousseau, voire la grossière Mélanie Vogel qui crache sur Benoît XVI voir article plus haut ?
Au secours ils ont vraiment devenus fous ….
Que je suis heureux d’avoir mon âge. Nous sommes dans une société satanique et dans le paganisme. La décadence à vitesse grand V.
idem pour la description de la société ; mais pas contente d’avoir mon âge
Le corps, temple de l’esprit et de l’âme humaine, finira donc en compost. Les écolos créent un nouveau culte, celui des asticots. Une question se pose cependant d’ordre scientifique et biologique ; le compost d’un écolo mangeur de salades et de carottes ne risque-t-il pas d’être plus acide et de fournir un mauvais engrais et donner naissance à de mauvaises graines ? un cercle vicieux en quelque sorte…
Plus aucun respect pour rien . Jusqu’ou vont ils aller dans la connerie , la décadence .Les humains méritent ils vraiment de vivre : les uns détruisent et les autres acceptent sans réagir , sans broncher .Les animaux , eux ,ne tuent que pour se nourrir et se défendre .
Je ne puis m’empêcher d’effectuer une analogie avec le film intitulé Soleil Vert sorti en 1974. L’horreur demeure la même.
+++++
Soleil vert des écolos verts !
Fuyons les fruits et légumes, vive la viande !
Plus de respect pour l’humain, il faut avouer que les champs de bataille sont des terres agricoles très productives
Comme dit ma femme, nous avons notre dernière maison, les enfants sauront où nous installer pour attendre la résurection.
je m’imagine un repas où la maîtresse de maison dit : comment trouvez-vous ces poireaux, ils ont poussé sur le compost de ma mère ?
Cette tomate a les joues colorées de grand-papa !