Le croissant musulman sur une église d’Albi

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Rien à déclarer puisque est en cause une église.

Une petite poignée de garnements, galopins ou racailles (au choix), est montée sur le toit de l'église Saint-Jean-Baptiste de Rayssac, à Albi. Ils y ont déployé les drapeaux algérien, marocain et tunisien. Sur deux de ces emblèmes nationaux (algérien et tunisien) est brodé le croissant islamique. Et cela, juste avant la messe dominicale. Pour narguer la religion catholique ?

Imaginez la scène, le drame national, si un drapeau français avait été planté un vendredi matin sur une mosquée. Deux secondes, imaginez... La police sur place, la scène de crime balisée, la presse nationale tournant en boucle autour de la mosquée, la comparution immédiate devant le juge. Le grand jeu, quoi ! Les grands mots, aussi : infamie, islamophobie, etc.

Souvenez-vous des jeunes de Génération identitaire qui avaient occupé, en 2012, le toit de la mosquée de Poitiers alors en construction (un chantier, pas un lieu de culte, donc). Mosquée dont le minaret défie, désormais, tous les passagers des TGV juste avant d'arriver à la gare. Quatre d'entre eux avaient été lourdement condamnés : amende de 40.000 euros, cinq ans de privation de leurs droits civiques, un an de prison avec sursis. Ils avaient été jugés coupable de « provocation à la haine raciale ou religieuse ». La totale.

D'un côté, des écervelés, va-t-on nous dire. De l'autre, des fascistes.

Le curé de la paroisse, l'abbé Paul de Cassagnac, a déposé plainte, lundi, après la déclaration de son évêché regrettant qu'au cœur de ce quartier populaire, un groupe de jeunes ait posé « un acte de défiance ». C'est comme ça que l'on dit, pour ne pas dire « planter le croissant islamique sur un édifice chrétien ». Le prêtre appelle à rechercher la paix et à réveiller le sens religieux « pour faire face aux tendances individualistes, égoïstes, conflictuelles, au radicalisme et à l’extrémisme aveugle sous toutes ses formes et ses manifestations », comme y invitaient le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, le 4 février 2019, à Abou Dhabi. »

Et la christianophobie ? Un fantasme ?

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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