Le cynisme d’Emmanuel Macron dans l’affaire Vincent Lambert
La décision de la cour d’appel de Paris obligeant le CHU de Reims à reprendre l’alimentation de Vincent Lambert apporte un immense soulagement, non seulement à ceux de ses proches qui se préoccupaient de son sort - sa mère en tête -, mais aussi à tous ceux qui sentaient confusément combien la France se serait reniée par une exécution aussi inhumaine.
Mais le combat n’est pas terminé et il exige une pleine lucidité.
Il fallait un singulier cynisme au Président Macron pour répondre à l’interpellation de Mme Lambert mère qu’il ne pouvait interférer avec une décision de justice et, donc, interrompre la mise à mort du malheureux Vincent.
D’abord parce que la justice, à notre connaissance, n'oblige pas de mettre fin à ses jours ; elle s’est contentée, avant que la cour d’appel n’en décide autrement, de ne pas tenir cela pour illégal. La décision de mettre à mort Vincent Lambert émanait, en principe, de l’hôpital et nul doute que si le chef de service s’y était opposé, la question ne se serait pas posée.
Comme l'a révélé Le Figaro, plusieurs membres du personnel médical ont d’ailleurs manifesté leur opposition en prenant « des congés durant cette semaine fatidique, ne souhaitant pas “être associés à cette décision” ». Il reste que, dans un pays comme la France, l’hôpital se trouve dans une chaîne hiérarchique qui remonte au ministre de la Santé et, par-delà, au président de la République.
Quand Mme Buzyn, ministre de la Santé, annonce que la France ne suivra pas l’avis du Comité spécial de l’ONU pour la protection des droits et de la dignité des handicapés demandant le maintien en vie, au moins provisoire, de Vincent Lambert, tous ceux qui connaissent les procédures diplomatique savent que ce n’est pas un ministre technique qui peut statuer sur les rapports de la France et de l’ONU. Une telle décision ne pouvait émaner que du président de la République.
Comment s’étonner, d’ailleurs, que le Président ait pris une telle position ? Tous les bien-pensants qui, avant son élection et après, avaient pris l’actuel Président pour un enfant de Marie devraient enfin faire preuve de lucidité.
Aux Bernardins, Macron n’avait pas caché sa position : « Cette voix de l’Église, nous savons, au fond, vous et moi, qu’elle ne peut être injonctive. Parce qu’elle est faite de l’humilité de ceux qui pétrissent le temporel. Elle ne peut, dès lors, être que questionnante. » Sous cette rhétorique à l’eau bénite, quel mépris !
Sur tous les sujets sensibles, le Président est proche des positions que le pape Jean-Paul II appelait « la culture de mort », la meilleure illustration en étant le projet gouvernemental d’ouvrir la procréation artificielle aux femmes seules ou lesbiennes, et peut-être de faciliter l’adoption d’enfants ayant fait l’objet, en France ou à l’étranger, d’un contrat de gestation pour autrui.
Macron, qui se proclame haut et fort européen, est, sur les questions sociétales, pleinement en phase avec les instances de l’Union européenne.
Il est loin, le temps où on pouvait dire que celle-ci était une construction chrétienne, fruit d’initiatives de pères fondateurs croyants. Elle est, aujourd’hui, le lieu principal d’où se diffuse une culture hostile, non seulement à l’héritage chrétien mais à la simple morale naturelle. Les institutions européennes harcèlent, au nom des droits de l’homme, les quelques pays qui n’ont pas pleinement légalisé l’avortement. Au Parlement européen, les motions les plus extravagantes promues par une majorité pro-LGBT font florès.
Espérons que la France, grande nation européenne, saura résister aux sirènes d’une pseudo-modernité qu’ont suivie de petits pays sans repères comme les Pays-Bas ou la Belgique et échapper à la tentation de légaliser l’euthanasie, si redoutée des personnes âgées. L’émotion qui a suivi l’annonce de la fin de Vincent Lambert, comparable à bien des égards à celle qui a suivi l’incendie de Notre-Dame, est à cet égard un heureux présage.
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