Le député M’jid El Guerrab jugé en correctionnelle pour « violences volontaires »

el guerrab

Hémorragie cérébrale, 72 heures de réanimation, un pronostic vital engagé. Il y a bientôt cinq ans, Boris Faure subissait une agression d’une violence inouïe par M’jid El Guerrab, le député LREM des Français de l’étranger. S’il a pu s’en sortir, malgré des séquelles physiques et psychologiques, c’est que « les chirurgiens ont bien travaillé ce 30 août 2017. […] J’ai entrouvert les portes de la mort », écrivait-il sur Twitter. Pour mémoire, le député avait porté des coups de casque de scooter sur ce responsable socialiste, s’était excusé, avait démissionné de LREM mais avait conservé son mandat. Ce jeudi après-midi, M’jid El Guerrab passait donc devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires ». Un procès qui aurait dû se tenir en octobre dernier, mais repoussé à la demande de la défense pour pouvoir diffuser les vidéos de l’altercation filmée par deux caméras de vidéosurveillance.

Le journaliste Philippe David est un ami de la victime. « Je l’ai connu car je l’ai soutenu sur les réseaux quand il racontait ce qui lui est arrivé, et c’est comme ça que l’on a décidé de se rencontrer. Nous ne sommes pas du même bord mais c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. » Ayant manifesté sur Twitter son soutien à celui qu’il appelle « son pote », nous l’avons interrogé sur cette affaire.

L’animateur de Sud Radio, réputé pour son franc-parler, fulmine : « Quand on pense qu’il a passé trois jours dans le coma et que celui qui lui a fait ça continue à voter les lois pour que les gens les respectent, c’est complètement surréaliste ! » Alors on s’interroge, comment se fait-il que le procès ait tant tardé ? Qu’il n’ait pas passé une minute en prison ? Qu’il soit resté député ? Pour nous répondre, Philippe David préfère puiser dans la sagesse de La Fontaine, toujours autant d’actualité : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. ». Il poursuit : « Alors, comme en plus il fait partie du camp du bien, évidemment, la Justice prend son temps, on va lui trouver des circonstances atténuantes… Je vous laisse imaginer si le député qui avait fait ça avait été RN ou LFI ! »

Dans la République d'Emmanuel Macron, les violences faites aux femmes peuvent être dénoncées par un ministre de la majorité présidentielle et, en même temps, un député peut mettre dans le coma son adversaire politique à coups de casque de scooter et rester dans l’Hémicycle depuis bientôt cinq ans. « Sous aucun président de la Ve République cela ne se serait passé comme ça », constate le chroniqueur des « Vraies Voix ». Le député des Français de l'étranger encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Il est question qu'il puisse pourtant se représenter les 12 et 19 juin aux prochaines législatives. Ce qui laisse songeur notre animateur : « Je ne comprends même pas qu’avec une telle gamelle, on n’ait pas la pudeur au moins de démissionner. Et, surtout, ça démontre que le nouveau monde, c’est l’ancien en pire ! »

En attendant, M. El Guerrab est co-coordinateur du comité de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron sur le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Ça en rajoute un sur la longue liste des affidés de JUPITER, ministres, députés ou proches collaborateurs, qui ont rendez-vous avec Thémis. Le sommet étant actuellement la mise en examen du garde des sots.
    En attendant celle de JUPITER lui-même, après sa défaite du 24 avril.

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