Le discours de Macron sur l’Europe devait-il être décompté par l’Arcom ?

Sept ans après un premier discours délivré à la Sorbonne sur le thème de l’Europe, Emmanuel Macron a remis ça, jeudi matin. Une prise de parole en forme de point d’étape, mais aussi de déclaration d’intention pour la direction de l’Union européenne lors du mandat 2024-2029. Pendant près de deux heures, le président de la République a pu développer ses grandes marottes, du développement d’une défense européenne à la décarbonation de l’économie en passant par une meilleure modération des réseaux sociaux, l’inscription du droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et une maîtrise de l’immigration se limitant, hélas, aux « migrants irréguliers ». Autant de sujets qui se retrouveront à coup sûr dans le programme du parti présidentiel aux prochaines élections européennes.
Européennes : LR exige que le discours de Macron à la Sorbonne soit décompté de la campagne de Renaissance https://t.co/1c2wWlIsLZ
— Europe 1 (@Europe1) April 25, 2024
Un discours qui pose question
Doit-on, dès lors, considérer ce discours comme une prise de parole partisane visant à relancer la campagne moribonde de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance ? Certains le pensent. « Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne ne serait pas un meeting ? Ça y ressemble beaucoup, quand même », a par exemple raillé Jean-Philippe Tanguy, député RN. « Emmanuel Macron nous invite donc à assister à son grand discours sur l’Europe… pendant les votes au Parlement, a également dénoncé la candidate LFI aux élections européennes, Manon Aubry, sur X. Il utilise encore son rôle de Président pour faire campagne, une grave atteinte à la démocratie. »
https://twitter.com/ManonAubryFr/status/1782391925380702483
Du côté du gouvernement, on balaie les critiques de l’opposition, promettant que tout ceci n’avait absolument rien d’un discours de campagne. « Le Président est en campagne pour l'Europe depuis 2016. C'est un discours sur l'Europe. Pour toute question relative à la campagne des européennes, veuillez vous rapprocher du parti Renaissance », a botté en touche la porte-parole Prisca Thevenot, interrogée sur le sujet, mercredi 24 avril.
Qu’en dit l’Arcom ?
Le discours tenu à la Sorbonne et diffusé simultanément à la télévision doit-il être décompté du temps de parole accordé à Renaissance ? Contactée à plusieurs reprises par BV, l'autorité de surveillance de la répartition du temps de parole des candidats n’a pas donné suite à nos demandes. Elle indique, ailleurs, que rien n’est laissé au hasard et promet que la parole du président de la République est bel et bien « scrutée ». Sauf que c’est tout sauf évident. Il apparaît, en effet, que la parole d’Emmanuel Macron est en réalité très libre et que son temps n’est décompté que lorsqu’il se présente aux côtés de Valérie Hayer, parle des élections, affiche ou évoque son soutien à la liste de la majorité. Quand, en revanche, le chef de l'État s'exprime sur des questions régaliennes ou sur « des sujets qui relèvent du débat politique », peut-on lire dans les recommandations de l'Arcom, il est dans sa fonction de Président et son temps n'est pas décompté.
Autrement dit, le chef de l’État peut parfaitement discourir pendant deux heures et défendre les idées portées par sa tête de liste sans entamer le moins du monde le temps de parole de cette dernière… C’est open bar. Bienvenue dans le monde merveilleux de l’administration française, aussi tatillonne que kafkaïenne.

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26 commentaires
Mr de VILLIERS est chronométré même si il parle comme simple citoyen , mais notre président parle des heures pour sa « chapelle » et cela est normal au yeux de nos « gendarmes » de l’information ! Devinez pour qui ils roulent ??
Un président compte double !
Ma réflexion est très limite en matière mais je ne vois pas comment le discoure de Macron, véritable campagne électorale en faveur du parti où Valérie Haye est candidate, ne pourrait pas lui être décompter sur son temps de paroles car même si Macron ne fait pas parti de celui de de Valérie Haye il n’en reste pas moins le chef de l’état qui se doit être forcément neutre. L’Arcom détentrice du chronomètre a tenté de le faire pour d’autre commentateurs celui là ne peut y échapper.
L’Arcom se discrédite totalement.
Oui son temps devrait être décompté…sa prétention est insupportable et très inquiétante et dangereuse..
On voit pour qui roule l’Arcom qui n’a eu aucun scrupule à décompter le temps de parole de Philippe de Villiers sur cnews de celui de la droite alors qu’il n’est plus un homme politique. Démocratie ou dictature ?
Évidemment…honteux
Cet énergumène peut parler tant qu’il le désire,je zappe dès que je le vois à la télévision,et je le crois plus lui et sa clique,car de toutes façons,ils se mettraient tous à proclamer qu’il fait sombre la nuit que j’en douterais encore.
Clairement, ce discours est un meeting de campagne largement retransmis dans de nombreux médias. Ce discours n’est pas motivé par un évènement particulier surgit récemment et concernant l’Europe, mais clairement motivé par les élections européennes du 9 juin prochain. L’occasion de tester l’impartialité de l’arcom qui déduit systématiquement les temps de parole de Messiha {non candidat),;de Zemmour, de Villiers, etc. qui ne sont pas davantage candidat que Mâcon ! Et le temps de parole de Melancon ? Et de Panit et sa bande ?
Souvenez vous du discours de Toulon de N. Sarkozy. Il n’avait pas été retenu comme discours du président mais comme celui d’un partisan .Les militants LR se souviennent du « Sarko ton » qui leur a couté une fortune .
« Donner du pouvoir à un imbécile et vous en ferez un tyran. »
platon
« quand la bêtise gouverne l’intelligence est un délit « ( Henry De Montherlant )
Pas une voix ne doit aller à la gauche et au centre le 9 juin. Quant à LR où le placer?
LR est clairement à gauche
En toute logique il faudrait décompter son temps de parole mais comme on ne le supporte plus il obtient l’effet inverse donc, laissons le à ses illusions.
Démocratie macronnienne ou tout est permis si l’on est du bon côté .
Le foutriquet, comme l’appelle Michel Onfray, a donné le La à son parti de godillots. Ces derniers vont entonner la chanson européiste, fédéraliste et belliciste et pouvoir enfin entamer la campagne pour les européennes.
Si la France était un pays vraiment démocratique, oui bien sûr. Mais nous sommes en Macronistan!