Annecy, un révélateur des trois France
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Cet article a été publié le 12/06/2023.
Alors que les drames se suivent et se ressemblent chaque jour, il reste quelques raisons d'espérer avec ces héros qui savent se lever encore aujourd'hui en France...
S'inspirant des peintures qui ornent les murs des églises sur les chemins de Saint-Jacques, racontant les tribulations des pèlerins - comme le miracle du pendu dépendu -, certains se sont amusés, sur les réseaux sociaux, à faire de l’acte de chevalerie héroïque d’Annecy une fresque enluminée.
Mais c’est une autre fresque, assez complète et moderne celle-là, que nous brosse cet épisode au dénouement heureux puisque tous les bébés blessés à Annecy sont désormais sauvés : cette autre fresque, c'est celle de la France, ou plutôt des trois France d’aujourd’hui.
Il y a tout d’abord la foule anonyme qui s’engouffre chez nous, façon Camp des saints, avec la puissance aveugle que lui donne le nombre. Qu’une partie d’entre elle parvienne, individuellement, à se couler en France sans faire parler d'elle ne change rien au fait qu’elle est collectivement le cheval de Troie de violences de tous ordres et de tous degrés. Comment pourrait-il en être autrement ? On nous explique doctement qu’il faut accueillir, au nom sacré du droit d’asile des populations qui n’ont souvent connu que guerre, corruption et rapports sociaux ultra-agressifs, sans se demander si en important en bloc ces populations, dans des proportions s’apparentant à des villes entières, on ne va pas fatalement déplacer sous nos latitudes, ici, les modes de vie de là-bas. Quand bien même ces populations auraient cherché à les fuir. On rajoute candidement que chez ces migrants, pour toutes ces raisons, mais aussi à cause du déracinement et du choc culturel, la prévalence des troubles psychotiques est plus importante que dans les pays d'accueil. Sans en tirer aucun principe de prudence.
Vient ensuite la deuxième France, autochtone, elle qui a attiré la première et se sert d'elle : pour des raisons idéologiques - quelle aubaine que cette immigration massive qui vient dissoudre une civilisation jugée détestable - ou économiques : une manne que cette main-d’œuvre bon marché qui tire les salaires à la baisse, dans une forme de délocalisation de l’intérieur. Faute d’aller produire au Bangladesh, faisons venir la main-d’œuvre bangladaise. Georges Marchais, en son temps, dénonçait déjà la martingale. Ce n’est pas un hasard si, pour évoquer le déplacement des migrants de la ville à la campagne, on parle de « relocalisation », un champ sémantique d’inspiration économique.
Vient ensuite la troisième France, celle que l’on croyait finie, foutue, infinitésimale : de Henri et d’Arnaud (Beltrame). Si la France, selon le titre du célèbre livre de Max Gallo, a une âme et donc un esprit, et si les esprits, parfois, nous tirent par les pieds et nous soufflent dans l’oreille, on peut dire que l’âme française essaie de toute évidence de nous dire quelque chose : pourquoi ces deux-là, qui ont risqué (et pour l'un perdu) leur vie pour sauver leur prochain, et même les plus innocents des prochains, sont-ils catholiques ? Pas seulement vaguement catholiques « comme ça », tiédasses et mollassons, mais catholiques pratiquants, fervents - le journaliste d’extrême gauche franco-allemand Nils Wilcke traite même, sur Twitter, Henri « d’un brin illuminé », et il n’a pas tort : ces jours-ci, le héros d'Annecy a illuminé la France d’espérance - amoureux, chacun dans leur style, d’un héritage ancestral, d'épopées chevaleresques, du beau, du bien, du vrai. Tous deux - on l'a lu dans les biographies de l’un, on le découvre sur le compte Instagram de l’autre - ont lu Hélie de Saint Marc : « Si on doit un jour ne plus comprendre comment un homme a pu donner sa vie pour quelque chose qui le dépasse, ce sera fini de tout un monde, peut-être de toute une civilisation. » Le processus de décivilisation est en marche, disait Emmanuel Macron il y a quelques jours, mais il n’est donc pas arrivé à son terme. Et pour aller repêcher cette civilisation au fond du trou, il faut plonger, en retrouver la source.
Bien sûr, la deuxième France déteste la troisième. L’ancien militant communiste devenu journaliste Daniel Schneidermann, dans une tribune odieuse de Libération (si odieuse que Denis Olivennes, directeur général de Libé, s’en est désolidarisé), raille « Henri d’Arc », « héros chez Bolloré ». Là aussi, comme Nils Wilcke, il tombe à côté en croyant vexer. Si Henri est Jeanne, Schneidermann, dans ses postures de grand inquisiteur, incarne l’évêque Cauchon.
Les opinions de @d_schneidermann n’engagent que lui. Pas de censure à @libe. Moi personnellement, n’étant pas sûr d’avoir 1/10e du courage de ce jeune #Henri, et n’ayant jamais rien fait d’héroïque, je me garderai bien de le railler. Mieux, j’ai une profonde admiration pour lui. https://t.co/XpevNSAO2v
— Denis Olivennes (@Olivennes) June 10, 2023
Un journaliste d’extrême gauche indépendant, sévissant dans « Le club Mediapart », juge quant à lui suspect le petit drapeau bleu-blanc-rouge sur la manche gauche d'Henri lors de son interview, et le logo du polo dans lequel il croit deviner tout un tas de symboliques obscures d’extrême droite. Le complotisme le plus échevelé bat son plein, mais de ce côté-ci de l’échiquier, c’est permis. Et pour clore le tableau, on lit, dans 20 Minutes, qu'Henri, « selon les experts, pourrait rapidement tomber de son piédestal », et même « plus vite qu’il n’y est monté »… notamment parce qu’il « a été alternant pour le journal d’extrême droite L’Homme nouveau ». Ciel, quelle révélation renversante ! Un étudiant catholique alternant dans un journal catholique !
Quand l’indécence le dispute à la capillotractation. https://t.co/s3VRZppi9z
— Père Danziec (@PereDanziec) June 9, 2023
Henri s’en moque bien et va poursuivre sa route, « sac au dos sans trêve », comme dit la chanson scoute. En attendant, il a obtenu - et, de son point de vue, c’est peut-être mieux que la Légion d’honneur - du président de la République d’être là pour la renaissance officielle de Notre-Dame. Quel point d'orgue à son périple ! Quel symbole, aussi ! Il manquait peut-être à nos (re)bâtisseurs des cathédrales du XXIe un peu de la foi qui animait leurs aïeuls. Henri, le héros d’Annecy, l’apportera dans sa fameuse besace. Il y a peut-être trois France, mais une seule est éternelle.
67 commentaires
« Il y a peut-être trois France, mais une seule est éternelle. » Et je suis en phase totale avec celle ci vu que je l’ai servie pendant …………….Et s’il le fallait je recommencerais !
MERCI GABRIELLE pour ce cri du coeur
Bien vu, bien dit …. la troisième France est sans défense… va-t-elle survivre ? That is the question !
Bien d’accord avec vous Mais pour qu’elle survive il y aura du sang qui devra couler ! Hélas ce seront toujours les même qui verseront leur sang !
Le plan de Macron est d’une simplicité confondante : détruire les nations judéo-chrétiennes, leur histoire, leur civilisation, c’est-à-dire dissoudre leurs mœurs, leurs coutumes… et fonder une Europe peuplée d’une masse informe d’êtres humains, de communautés, d’ethnies différentes, de consommateurs obéissants, créolisés, sans intelligence, faciles à manipuler, avec unique idéal un bien-être matériel, dirigés par une caste détenant tous les pouvoirs, une race de seigneurs, d’hommes supérieurs qui auront droit avec les progrès du transhumanisme à l’éternité. Un rêve fou, celui de la folie des grandeurs.
Quoi de mieux pour arriver à cette fin que de faire envahir ces vieilles nations par une immigration intense, effrénée, où les anciens peuples seront fatalement minoritaires et étouffés, annihilés par le nombre.
Une civilisation du néant et du vide spirituel.
En Macronie, la litanie des horreurs au quotidien est devenue insupportable.
Pour faire court, ne pouvant citer toutes les victimes du « vivre-ensemble », du « grand-remplacé ».
Du martyr du père Hamel, en passant par le don de soi d’Henri d’Annecy, pour finir avec le barbare sauvage et primitif de Cherbourg… Laisse au spectateur que je suis un goût de revanche, de loi du talion.
Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’insupportable pour sortir nos « responsables » de leur torpeur ?
ils ne sortiront de leur » torpeur » comme vous dites que s’ils sont touchés individuellement dans leur chair ! Ils participent et même encourage pour ne pas dire » intitie » tout ce qui se passe en France, le tout en baignant dans un confort de vie jamais remis en question puisque jamais » responsable » de rien ! Par ailleurs nos » responsables » sont tous des » élus » la question est pourquoi et par qui ? Vous et moi et d’autres…. Alors quoi, si nous avons été » trompés » sur la » marchandises » c’est à nous de sortir de notre » torpeur » !!