Le drapeau arc-en-ciel flotte sur la marmite du palais Bourbon

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Autrefois, Paris était la ville Lumière. L’orage a dû passer par là et, comme après la pluie c’est le beau temps - c’est bien connu -, Paris est devenue la ville arc-en-ciel. Du sol au plafond, de la cave au grenier. La semaine dernière, à l’occasion de la Fête de la musique, Emmanuel Macron avec son épouse, a donné le la dans la cour de l’Élysée. 

Anne Hidalgo, jamais en reste sur le sujet, fait peinturlurer les passages piétons en arc-en-ciel, histoire que ça rentre bien par les pieds, si ça ne veut pas rentrer par la tête : nous sommes résolument entrés dans une société inclusive. Et si ça ne suffit pas, c’est les rues dans leur longueur, carrément, qu’on fera barioler. À la Légion étrangère, tout ce qui bouge, on le salue, tout ce qui ne bouge pas, on le peint en blanc pour faire joli, propre, carré. Paris, aujourd’hui, c’est un peu pareil, sauf que c’est en bariolé, pardon, en arc-en-ciel, que l’on peint tout ce qui ne bouge pas. On craint une pénurie de peinture.

François de Rugy fait plus fort. A l’occasion de la « Marche des fiertés », le président de l’Assemblée nationale a fait pavoiser le palais Bourbon avec le drapeau arc-en-ciel. Il l’a annoncé, tout fier de lui. Là au moins, les chiens ne viendront pas maculer la bannière multicolore. Elle n'y avait pas songé, la Dame de l'Hôtel de Ville, à ce problème ? En tout cas, une première, du jamais vu. Certes, M. de Rugy n'est pas allé jusqu’à faire hisser le fier étendard au sommet du « temple de la démocratie » française. D'ailleurs, de mémoire, me semble-t-il, le seul emblème que l’on n’ait vu jamais flotter au dessus de la façade à colonnes, c’est le drapeau national. Et durant l’Occupation, rétorqueront les esprits grincheux ? Non, même pas. On avait enlevé le drapeau tricolore.

Des questions nous brûlent les lèvres.

Que va faire Gérard Larcher du fond de son palais du Luxembourg ? La question reste pendante.

Quelle sera la prochaine étape ? Car, il ne faut pas en rester là, c’est évident. Planter en permanence le drapeau arc-en-ciel au Perchoir, entre le drapeau tricolore et la bannière européenne ? Et pourquoi pas, dites-moi ?

Il paraît que le lobbying est un danger pour la démocratie – on veut bien le croire -, déclaraient cette semaine plusieurs députés, en s’insurgeant contre le fait que le gouvernement avait retiré les associations religieuses de la liste officielle des lobbies. Visiblement, le lobbying, c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais. Celui qui peut désormais pavoiser fièrement sur les grands boulevards de notre société et celui qu’on ne voudrait plus voir processionner dans nos rues.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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