[LE GÉNIE FRANÇAIS] Histoire d’une baguette magique
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Dans la culture d'un pays entre aussi la richesse de sa gastronomie, et la France excelle dans l’art de la boulangerie. 30 millions de baguettes dans 35.000 boutiques sont vendues chaque jour dans l’Hexagone. Actuellement, l’exportation de la boulangerie, de la pâtisserie et de la viennoiserie « made in France » est en plein essor sur les cinq continents.
Compagnon du devoir
Éric Kayser, ancien compagnon du devoir, a fait le tour de France pour apprendre son métier. Avec ses 300 boulangeries artisanales, entre Tokyo et New York, il a su relancer, il y a vingt-cinq ans, le pain de tradition : croûte craquante, levain, sel de Guérande et une mie alvéolée à la couleur jaune clair due à un choix de farines de qualité. Et surtout patience et temps !
Désormais, cette baguette longue, pesant deux à trois cents grammes, aux bouts pointus ou ronds, a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2022.
Les origines de la boulangerie remontent à l’Égypte ancienne, qui voit déjà se créer une école de la technique de mouture du blé ; ces connaissances sont transmises aux Grecs puis aux Romains qui, à leur tour, inventent les premiers moulins à eau.
Le métier de boulanger – on façonnait le pain en boules, d’où son nom – tel que nous le connaissons remonte au Moyen Âge. La vente du pain est réglementée par Dagobert vers 630. À partir du règne de Louis IX, en 1250, la profession s’exerce en toute liberté.
Après le pain noir, le pain blanc ! Le pain de campagne, lourd, rond et encombrant qu’on achetait pour la semaine depuis des siècles a laissé la place au pain quotidien.
Napoléon
La forme de la baguette a trois sources aussi plausibles les unes que les autres ; personne n’a le monopole des idées. C’est d’abord Napoléon ou ses boulangers qui auraient décidé de donner une forme allongée au pain pour qu’il rentre facilement dans les poches de ses soldats. Notre Empereur a bien inventé la numérotation des rues, le ramassage des ordures, la Banque de France et tant d’autres choses. Alors, pourquoi pas la baguette ?
Par ailleurs, un Autrichien, August Zang, ouvre une boulangerie à Paris et introduit le pain long viennois en France en 1839. Il est délicieux comme les croissants, mais à condition d’être consommé très vite pendant qu’il est frais, à l’inverse du pain campagnard qui, grâce à sa croûte épaisse, se conserve longtemps dans un tissu ou rangé dans un tiroir.
Un pain qui se rompt avec les mains
Enfin, la baguette est imaginée en 1900 sur le chantier géant du métro parisien créé par l’ingénieur Bienvenüe. Cela impose d’aller chercher de la main-d'œuvre en province. Certains ouvriers bretons et auvergnats, au caractère brutal, ne se comprenant pas avec les mots, en viennent facilement au couteau. Leurs chefs auraient alors demandé aux boulangers de fabriquer un pain qui se rompt avec les mains et sans armes blanches, lesquelles seront désormais proscrites.
Pour l’historien du pain, Steven Kaplan, la baguette n’est réellement entrée dans les usages qu’au début du XXe siècle. Longue, légère et facile à porter, elle attend le Parisien tous les matins dans la boulangerie du coin de la rue. Et, depuis, le monde entier nous l’envie.
La baguette et le béret
Mais pourquoi diable représente-t-on le Français coiffé d’un béret et avec une baguette sous le bras ? La baguette, on veut bien, mais le béret ? On ne voit pas. D’où vient donc ce cliché ? C’est une histoire d’agriculteurs bretons qui, durant le siècle dernier, allaient, coiffés d’un béret, vendre leurs oignons aux Anglais. Il n’en fallait pas plus pour que l’image fasse le tour de la Terre ! Il y a sans doute un sentiment persistant, mi-jaloux mi-admiratif, de la part de la perfide Albion concernant le béret et la baguette !
Antoine de Quelen
Ex-publicitaire et rédacteur pour la télévision
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20 commentaires
L’Unesco commence a être gonflant. Il ferait mieux de dire ou d’écrire ce qui n’est pas inscrit, ca irait plus vite.
La baguette n’existe plus dans son originalité et n’est pratique que pour son transport. Je trouve le commentaire de MR. bzh excellent.
encore du parisianisme dèplaisant: le pain de campagne est souvent rond, oui ( pourquoi est ce plus
encombrant qu’une baguette de 70cm?) mais « lourd »? oui c’est encore ( venez voir..) du pain qui se garde, même toute une semaine : pour cela il faut une bonne farine, bien travaillée et bien cuite:
trois conditions pas souvent réunies « en ville », où votre baguette du matin est souvent
immangeable le soir..
a une epoque on faisait marcher les francais a la baguette et le pay etait en ordre
Autre institution à classer, avec la Via Appia (construite en 312 av. J.-C.), au patrimoine mondial de l’UNESCO: la profession d’avoué: instituée en 451 av. J.-C., détruite en 2012 par Emmanuel MACRON, et sur laquelle reposait l’une des trois institutions régaliennes: la justice.
Le cliché du béret vient du fait qu’il était couramment porté par les hommes des classes populaires françaises dans les années 1930/60. J’en ai encore quelques souvenirs de ma petites enfance, et des photos et des films de l’époque en témoignent. Le béret est d’origine basque ; je m’étonne de cette histoire de bretons vendeurs d’oignons aux anglais…
C’est vrai que le ber est basque!…
Si le béret est basque et pas breton, ça n explique pas plus le rapport avec le Parisien ou le Français moyen…
Une fierté française soit, et pourtant bien mal-en-point au niveau artisanal. De nombreuses boulangeries, ferment chaque jour dans notre pays pour être remplacé par des industriels.
Superbe récit qui prouve que la France a mondialement la culture du pain au fil de son histoire..
Je crains que que nous ayons vraiment perdu la boule, et devrons bientôt manger notre pain noir à la baguette (sans le vin, bien-sûr). Les couteaux seront prohibés, trop de morts par arme blanche.
c’est terminé ca, comme la gastronomie par exemple ou la france a été rétrogradée 7 ième pays du monde.
Cela me ramène au commentaire que j’ai écrit suite à l’article de Gabrielle Cluzel sur nos poilus de 14, voilà un exemple de notre savoir-faire français dont on peut être fier et qu’il nous faut défendre à tout prix, ainsi que notre gastronomie, notre pâtisserie, notre art de la table, et tout ce qui concerne le génie français, toujours enviés dans le monde
Mais tant que Macron sera en poste pour notre plus malheur, vous verrez bien que ce sera de moins en possible car n’a-t-il pas dit que la France n’avait pas de Culture, alors pour lui, la baguette…….!
A moins que les Français ne lui rappelle, à la baguette, qui ils sont.
Pour la « petite » histoire, il semble que l’armée française soit la seule à doter ses soldats d’un couteau équipé d’un tire-bouchon…
« Ça sent si bon la France »…
Très belle histoire. Mais je préfère celle de la « Chocolatine » chère aux Toulousains. Les boulangers fabriquent et vendent très bien les deux.
C’est pour cela que son prix augmente. Or le pain reste la nourriture du pauvre.
Son prix augmente à cause du coût de l’électricité, dans mon village le boulanger ne fait plus qu’un fournée et ferme l’après-midi. N’ayant pas les éléments je ne peux pas dire dans quelle mesure, mais à en croire les boulangers ce serait important, pourtant il serait intéressant de connaitre le % que représente le coût de l’énergie avant et après l’augmentation par rapport au chiffre d’affaires ainsi que le % de bénéfice net car je ne prends pas pour argent comptant ce qu’on peut raconter en matière de comptabilité, une longue expérience en la matière m’a appris à être prudent, mais ce doit quand même bien être significatif.
« le pain reste la nourriture du pauvre », c’est peut être pour cette raison que beaucoup ont redécouvert l’art et la manière de le faire soi-même.