[LE GÉNIE FRANÇAIS] La géothermie

Capture d'écran RTS
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Un jour, l’eau chaude, le chauffage, la climatisation et l’électricité pourraient être naturels et gratuits ! Parce qu’une énergie formidable est là sous nos pieds et nous tend les bras !

En 1789 naît à Vienne, dans le Dauphiné, un révolutionnaire non violent. Au lieu de travailler à « déconstruire » le passé, il va au contraire enrichir l’avenir en utilisant son intelligence et ses compétences pour révolutionner l’énergie ! Cet homme du genre « chaleureux » est le père de la géothermie : c’est l’ingénieur François de Larderel. Il va être le premier à mettre au point, en 1818, le moyen de se chauffer avec la chaleur souterraine.

En effet, tout le monde le sait : dans une cave, il ne fait jamais ni très chaud ni très froid ; et plus on descend profondément dans le sous-sol, plus la roche et les eaux souterraines sont chaudes. La géothermie correspond à l’ensemble des techniques qui permettent de récupérer cette chaleur.

Nos ancêtres n’ont pas attendu les Verts pour découvrir une énergie renouvelable, au sens propre du terme. Et du therme. Dès l’Antiquité, en Chine, à Rome et dans le bassin méditerranéen, ils savaient déjà profiter des bienfaits de la nature pour se réchauffer ou cuisiner ; et plonger dans des eaux chaudes naturelles pour un bain relaxant.

L’ingénieur Larderel, ayant quitté son Dauphiné natal, émigre en Toscane pour s'installer à Livourne et y développer sa technique en recueillant les vapeurs des volcans. Elle consiste à exploiter une source d’eau chaude et à la faire sortir à une pression suffisante pour alimenter les chaudières d’évaporation. Ce procédé sera plus tard perfectionné lorsque seront effectués les premiers travaux de forage.

Léopold II de Habsbourg rebaptise en 1846, en l’honneur du Français, le hameau qui accueille les ouvriers de l’usine produisant l’acide borique lié aux vapeurs d’eau. L’agglomération industrielle prend ainsi le nom de Larderello, considérée aujourd’hui comme le paradis de la géothermie.

Plus tard, Piero Ginori Conti, scientifique italien et mari de la petite-fille de Larderel, testera le premier générateur d’énergie géothermique en 1904, puis inventera la première centrale électrique géothermique du monde qui utilise la vapeur pour produire de la chaleur mais aussi de l’électricité.

Cette dernière relève de la géothermie « haute énergie » et requiert des forages complexes de 1.000 à 5.000 mètres de profondeur. Leur impact sur l’environnement n’est pas anodin, pouvant aller jusqu’au risque de tremblement de terre.

Revenons sagement à la surface, entre 10 et 200 mètres sous terre. L’évolution des techniques et les crises actuelles de l’énergie ont favorisé les avancées en géothermie domestique, en dehors des grandes villes dont le sous-sol est trop encombré. Aujourd’hui, un million de Français sont chauffés ou rafraîchis par la géothermie. Cette énergie locale et inépuisable est disponible toute l’année, jour et nuit, presque partout. Mais la production, les forages et les canalisations représentent un investissement encore exorbitant pour le Français moyen.

À quand l’eau chaude et le chauffage gratuits ? Gageons qu’un nouvel ingénieur, demain, nous inventera encore une machine révolutionnaire ! À un coût raisonnable, elle saura creuser, pomper et distribuer la chaleur « miraculeuse » de l’eau souterraine pour le bonheur de tous les foyers.

On pourra alors renvoyer à la préhistoire ces éoliennes à la rentabilité très discutable et si nuisibles à leurs riverains et, surtout, qui défigurent tant nos beaux paysages français.

 

François de Larderel

Antoine de Quelen
Antoine de Quelen
Ex-publicitaire et rédacteur pour la télévision

Vos commentaires

15 commentaires

  1. La géothermie est certainement le moyen de chauffage de l’avenir. Mais faudrait-il encore s’en donner les moyens. Puisée insuffisamment profond cette chaleur peut devenir bloc de glace si l’on en épuise les potentialités. Certains particuliers sont confrontés à ce phénomène. Si l’Etat prenait la peine d’investir massivement pour le bien commun, puiser cette chaleur à 5/10000 mètres de profondeur, voire plus, des villages entiers pourraient se chauffer avec cette technique. Mais l’Etat macronien préfère investir dans le genre…. (cf les JO)

  2. Connue depuis l’antiquité cette source de chaleur a toujours été mise de coté, ( ne pas oublier les américains et le pétrole dans le monde entier) parce que à la base , cette source étant naturelle, il n’y a pas beaucoup de fric à se faire et les nations conserveraient leur indépendance dans la gestion de leurs énergies.

  3. « Sachant que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », et observant que nombre de personnes ayant fait installer un réseau dans leur jardin avec échangeurs horizontaux voient leurs plantations mourir rapidement de froid en automne et hiver

    « Les échangeurs horizontaux sont constitués de boucles de tubes enterrées à faible profondeur (de 0,6 à 1,2 mètres) et raccordées en surface à une pompe à chaleur (PAC). Dans les boucles, circule en circuit fermé un mélange d’eau et d’antigel.

    La PAC transfère la chaleur prélevée dans le fluide vers le bâtiment à chauffer (mode chauffage) ou injecte la chaleur en provenance d’un bâtiment dans l’eau (mode rafraîchissement).

    A cette profondeur, l’énergie prélevée du proche sous-sol se renouvelle à la fois par la surface (ensoleillement, infiltration de l’eau de pluie…) et par la profondeur (conduction dans le terrain).  »

    Mais bon, c’est moderne, cela permet de sauver la planète du réchofmik, alors c’est bien.

  4. La volonté de faire entrer l’énergie électrique dans une pseudo logique de marché a conduit à imposé à EDF d’être au service des affairistes et autres spéculateurs. Pile je gagne, face tu perds : EDF est obligé d’acheter l’énergie éolienne à 82 € le MW/h aux affairistes. EDF est aussi obligé de leur vendre 25 % de sa production nucléaire à 42 € le MW/h, qui eux la revendent aux usagers à plus de 80€ le MW/h. Pour combler les conséquences de ces spoliations, différentes taxes ont été ajoutées aux factures des usagers.

  5. Je crois savoir qu’à Bordeaux, la géothermie est utilisée dans une source à plus de 1000 m, récupérée aux alentours de 50°, elle est surchauffée.
    Mais problème petit problème, 100 m3 d’eau pratiquement potable sont jetés à la Garonne (vue l’info en 2022)…
    La réinjection n’a pas été envisagée…
    Et en ces temps de réchauffement climatique, l’utilisation de l’eau pourrait servir à la climatisation et réinjectée dans le sol…

  6. À quand l’eau chaude et le chauffage gratuits ? Voilà bien une question typique qui illustre le degré de nullité absolue des Français en matière économique et de gestion ! Rien n’est jamais gratuit ! Il faut des machines, des chercheurs, des ingénieurs, pour aller chercher cette eau chaude ! Autrement dit, nous avons besoin d’industriels et d’entrepreneurs pour exploiter de manière rationnelle et productive cette richesse. N’oublions jamais le cas du Venezuela, pays qui dispose des premières réserves mondiales de pétrole qui est infichu de l’exploiter après avoir soviétisé cette industrie.
    Enfin, en tant que partisan de la géothermie, j’aurais aimé que BV nous informe sur le sujet (le pour, le contre) par l’intermédiaire d’un ingénieur connaissant ce domaine, plutôt que par publicitaire…

    • Le mot gratuit est sans doute mal choisi. Bien sûr, c’est l’énergie elle-même, l’eau chaude, qui est gratuite et dont nous disposons à volonté sous notre sol. Mais son acheminement coûtera tjrs un certain prix : ce que vous dit l’auteur qui s’adresse au grand public. Si cela vous a donné envie d’en savoir plus, tant mieux il y a des livres !

  7. Cet homme ne doit pas être assez écolo pour les escrologistes !
    Une énergie propre et sans déchets… un peu comme les turbines marines… cela n’intéresse pas les investisseurs aux dents longues, comme autrefois le moteur à eau dont l’inventeur vendéen a curieusement disparu !
    L’énergie est désormais une affaire de profits, pour les investisseurs comme pour les états, le consommateur n’est qu’une vache à lait !
    Il y a pourtant des exemples, comme l’Islande, dont la géothermie est la principale ressource énergétique…

    • Curieusement oui, les hydroliennes ont été éliminés de l’énergie renouvelable, j’en suis scandalisé mais a se poser les bonnes questions, c’est que l’on peux inonder le pays d’éoliennes avec des profits faramineux et une rentabilité et un impacte visuel/écologique très discutable, couvrir les côtes là ou la forces des courants marins sont intéressants c’est plus limité mais combien de fois plus rentable en énergie.

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