[LE GÉNIE FRANÇAIS] Le Concorde : plus vite que le soleil

Spaceaero2
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26 novembre 2003. Le Concorde volait pour la dernière fois, après 34 ans de bons et loyaux services. Cette merveille de technologie a fasciné le monde entier. Encore une folie sortie du cerveau de nos ingénieurs français et britanniques ! Ils avaient eu l’audace d’imaginer l’avion de ligne le plus rapide du monde. Il fendrait le ciel plus vite que l’avion de chasse Rafale, soit à près de 2.500 kilomètres à l’heure et avec une centaine de passagers. Lors de son vol d’essai, le 2 mars 1969, le général de Gaulle était encore président de la République pour quelques semaines encore.

50 ans après, un remplaçant…

Aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, le Concorde n’a jamais été égalé. Mais son remplaçant arrive ! Un prototype devrait bientôt dépasser la vitesse du son. Il est américain et s’appelle Boom Overture. Information encore hypothétique : à la suite de nombreux essais, il serait construit en 2025 et entrerait en service en 2029 avec environ 80 passagers.

« Mon seul rival, c’est Tintin »

Après la Deuxième Guerre mondiale, c’était bien dans l’esprit gaullien, que partageaient Français et Anglais, de vouloir retrouver leur prestige autant que leur indépendance économique.
Russes et Américains, trop occupés à se chamailler pour l’espace, ne se méfiaient pas du Général qui avait dit : « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin ! », puis : « Nous sommes les petits qui ne se laissent pas avoir par les grands… »
Mais quand ils ont vu l’extraordinaire avion surgir dans les airs, les deux grands ont tout fait pour le « terrasser ». Du côté américain, en l’empêchant d’atterrir chez eux ; du côté russe, en voulant construire un appareil plus puissant. Les Américains prétextaient le trop grand bruit. Les Russes envoyaient des espions dans nos usines de Sud Aviation, à Toulouse. L’un d’eux s’est fait surprendre avec des aimants sous ses chaussures. Sans doute pour récupérer des métaux…

Espionnage industriel

Les communistes soviétiques ont ainsi copié le Concorde en fabriquant le Tupolev 144. Le sommet et la fin de la supercherie ont été atteints quand, au Salon aéronautique du Bourget de 1973, le Tupolev, ersatz de notre oiseau blanc, mais trop pressé de faire un pied de nez à son concurrent, s’est écrasé devant le public, provoquant quinze morts, dont les huit membres de l’équipage, et des dizaines de blessés, dans une banlieue parisienne. Il détruisit, aussi, une quinzaine de maisons et une école, heureusement fermée ce jour-là. Un second accident du Tupolev 144, en 1978, signera la fin de cette production d’avions avec des passagers.

Un nez mobile

Pour le Concorde, pas de pied-de-nez mais un nez mobile ! Il s'inclinait à des angles différents pour assurer au pilote à la fois la visibilité nécessaire au sol et une pénétration dans l'air optimisée par son profil aérodynamique.
Par la suite, les ingénieurs ont réduit le bruit pour faire accepter l’avion franco-britannique à New York au lieu de Washington. Le président américain Nixon, lui, ne pouvant cacher son admiration, a carrément demandé au Président Pompidou de lui faire visiter la merveille qui mettait 3 heures 30 au lieu de 8, pour relier Paris à New York. D’où la fameuse publicité affichée sur les murs d’Air France, avenue des Champs-Élysées : « Concorde, plus vite que le soleil ».

Jouet d’enfant

Destination Rio, Caracas, Dakar, Mexico, Washington, Dallas… Puis, à partir de 1983, deux vols quotidiens Paris (et Londres) - New York. Pour un billet aller-retour équivalent à 5.000 euros, et jusqu’à 9.000 euros. Avec un bon nombre de vols spéciaux, charters et tours du monde pour lesquels les grands de ce monde – et acteurs célèbres, champions, couturiers… – se disputaient la réservation comme un jouet d’enfant. Mais la clientèle principale restait celle des PDG des grands groupes qui y finalisaient leurs contrats, en partant de Paris à 11 heures et en rentrant le même jour à 23 heures.

Triste fin

25 juillet 2000. Beaucoup de Français se souviennent encore où ils étaient, quand ils apprirent l’accident tragique causé par cette maudite tige de métal sur la piste de Roissy. Le Concorde avait pourtant réalisé un parcours sans faute. Mais, surtout - prix du pétrole oblige -, il n’était plus rentable. On a maintenu ses vols pour le prestige. En revanche, son concentré d’innovations a profité largement au succès d’Airbus.

Nostalgie

On m’autorisera, enfin, ce témoignage personnel. « Le jour où j’ai vu pour la première fois le Concorde voler, je ne sais pas, de l’émotion ou de la fierté d’être Français, ce que j’ai ressenti le plus fort. Étudiant à Toulouse, j’avais alors une vingtaine d’années. Je vois encore, au-dessus de la ville, le magnifique oiseau blanc sur le point d’atterrir et terminer son essai ; et, stupeur, repartir comme une fusée en piquant à la verticale vers le ciel. Pendant ce temps, ma sœur, jeune ingénieur, faisait son stage à Sud Aviation, l’Aérospatiale d’aujourd’hui. Disposant d’un bassin et d’une maquette de l’avion, elle était chargée d’étudier les possibilités de son amerrissage en cas de panne au-dessus de la mer ; et le temps qu’il resterait aux passagers avant l’arrivée des secours. » Bref, le génie français pense à tout. Presque tout !

Antoine de Quelen
Antoine de Quelen
Ex-publicitaire et rédacteur pour la télévision

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Le Concorde , le France , c’était la France d’avant , la vraie France celle de l’innovation , celle qui gardait ses génies de l’invention celle qui aidait ses chercheurs , celle qui brillait dans le monde entier !
    Puis est arrivé mai 1968 avec un “Cohn-Bendit” qui rêvait de révolution et de liberté débridée , qui annonçait le droit de l’interdit et du tout est permis ! la préparation de prise du pouvoir par une gauche qui se disait socialiste , elle s’est installée en 1982 avec Mitterrand et là la France tremble sur ses fondation , toutes l’industrie s’effondre , les usines vendue à la Chine , à l’Indes en pièces détachées , le transport ferroviaire s’effondre et le règne des camions arrive ( rêve américain des supers camions )et depuis la France s’enfonce doucement , surement dans la misère , les ouvriers sont de plus en plus pauvre et les riches de plus en plus riches !
    Depuis , chaque jour nous perdons un peu de ce qui a fait la France rayonnante , le service de santé s’est effondré , l’école ne remplie plus sont rôle , les parents sont démissionnaires , la justice est de plus en plus laxiste avec les grand délinquants et sévère avec les honnêtes gens , les transports publiques n’existent pratiquement plus sauf dans les grandes villes , les Agriculteurs sont pourchassé par les normes , les impôts et le béton et les mondialistes cherchent à les supprimer du territoire et comme si tout cela ne suffisait pas l’organisation importe des milliers de migrants.
    Et Oui c’était mieux avant l’arrivée de cette gauche indigne ! Nous avions une France d’innovations , de culture et d’éducation dont nous étions ( fièrs ) et que le Monde entier nous enviait !

  2. Que de nostalgie en lisant vos lignes cher monsieur . Tout comme nos excellences dans ce domaine de l’aviation avec le Rafale, l’ A380 et son petit frère l’A320 , plus haut encore avec les programmes spatiaux d’Ariane , en revenant sur terre avec nos modèles TGV, nos centrales nucléaires, et voir ce délabrement inexorable , çà me fend le coeur.

  3. Eh oui ! C’était la « France d’avant ». La 3e puissance mondiale, celle du France et du Concorde, des premières centrales nucléaires qui allaient nous fournir une électricité abondante et peu chère, celle où on jetait sur le papier les plans du TGV et des futurs autoroutes facilitant les échanges commerciaux, celle des 30 glorieuses où les Français, sortant de la guerre, ne pensaient qu’à reconstruire, celle où, à la maison on apprenait les « principes » et, à l’école à lire, écrire et compter. Et puis, il y a eu mai 68. Les jeunes « Cohn-Bendit » étaient tout heureux de s’émanciper, de gagner la « liberte »… « il est interdit d’interdire « … pour arriver à quoi ? A une société ou pour 50 000 Euros un gamin de 16 ans devient un tueur. Belle émancipation ! Je sais ! Il ne faut pas dire, « c’était mieux avant »… Et pourtant.

  4. Un peuple qui a le génie de faire des avions comme le Concorde ne peut pas mourir et ceux qui disent que la France est un petit pays qui ne peut rien faire tout seul ont là, la preuve que si un pays comme la France peut faire des grandes choses tout seul.

  5. Formidable ces chroniques de Monsieur De Quelen sur le génie français. Chroniques positives qui nous rappellent que nous pouvons être fiers d’être français. Bien qu’international, le projet ITER, qui doit beaucoup à la France, pourra y il faire un jour l’objet d’une telle chronique. Merci, monsieur De Quelen de nous renvoyer une image positive de ce que nous sommes…

  6. Du temps où je travaillais à New York, je rêvais d’économiser pour aller passer un weekend dans ma famille en France, grâce au Concorde, reprenant le travail fraîche et reposée le lundi matin. Hélas, cette merveille a été mise au rebut avant que j’aie pu réaliser mon rêve – un scandale!

      • Piètre « argument » qui n’explique en aucun cas pourquoi « Concorde » a été une brillante réussite technique, mais un échec commercial. Tant que le problème du « bang » supersonique de la traînée d’une part, et celui de l’autonomie d’autre part n’auront pas été traités, ses successeurs sur la planche à dessin ne pourront pas être réalisés. N’en déplaise aux humoristes amateurs !

  7. Une autre anecdote à propos de Concorde. Un jour, ont décollé au même moment un Boeing 747 d’Air France de Paris destination New York et un Concorde de New York vers Paris. Après atterrissage à Paris et ravitaillement, le Concorde est reparti vers New York et s’y est posé… plus de 30 minutes avant l’avion d’Air France!

  8. J’ai eu la chance (pour raisons professionnelles) de faire le tour du monde en octobre 1992.
    J’ai conserve la billet Lisbonne-Lisbonne environ 40 000 km !
    j’ai conservé aussi le passeport qui comporte les tampons suivants sur une durée de 33 heures:
    – Sortie de Lisbonne Portugal
    – Entrée et sortie de St Domingue
    – Entrée et sortie de Acapulco
    – Entrée sortie de l’Ile de Guam,
    – Entree et sortie de Bankock
    – Entrée et sortie de Bahrein
    – Entrée à Lisbonne
    Ce voyage-exploit était financé par des américains défenseurs du supersonique.
    Deux équipages se relayaient aux commandes,
    L’un des pilotes s’est tué dans le crash du Bourget.
    33 heurers, c’est le temps qu’avait mis Charles Lindbergh pour traverser l’Atlantique ave le « Spirit of St Louis »
    Il en à tiré un livre « 33 heures pour paris » que je recommande.
    Dommage que je ne puisse joindre des photos dans ce forum.-

  9. Ce qui est navrant, c’est que, si notre plus grand physicien, Jean-Pierre PETIT, n’avait pas été déclaré fou et chassé du CNRS, aujourd’hui, la France aurait le successeur du Concorde, capable de transporter 200 passagers de Paris à Papeete en 90 minutes, sans consommer une goutte de pétrole. En 2009, Wladimir POUTINE a rendu obligatoire pour tous ses élèves, du primaire à l’université, les mathématiques et le codage informatique. Résultat: 139 tirs de Kinjal (Mach 15 en finale), un tir d’Oreshnik (Mach 20). Depuis, Jean-Pierre PETIT, reprenant les travaux de Burkhard Heim, a jeté les bases d’un astronef permettant de rallier la planète Mars en 4 heures. Gageons qu’Elon MUSK va finaliser le prototype.

    • Oui, mais bon il faut dire que Jean Pierre Petit a été beaucoup aidé dans ses recherches par les extra terrestres… Le syndrome de Galilee en plein. Les grandes découvertes ne se publient que très rarement sur youtube. Pour le reste, Terre Mars en 4 heures… comment dire… Dans le meilleur des cas, Mars est à 60 et quelques millions de km de la Terre. Donc, il faut une vitesse moyenne de 15 millions de km/h, soit en gros 4200 km par seconde, soit 1.4% de la vitesse de la lumière, ben allons. Belle accélération (mortelle) au décollage et la même à l’arrivée et vitesse de croisière de 10% de la vitesse de la lumière. Pour le reste, un poste CNRS est (hélas) un poste à vie. Jean Pierre Petit continue à recevoir sa retraite du CNRS comme tout chercheur. Donc il n’a jamais été « chassé » du CNRS. Que la très grande majorité de ses collègues le considère comme à côté de la plaque peut inciter à penser qu’il y a réellement un problème avec ses théories fumeuses. Pour le reste, tous les missiles ballistiques arrivent à cette vitesse là, et le Kinjal est estimé à mach 3.5…

      • À l’attention de Mr A. MAURY: vous écrivez:  » … tous les missiles ballistiques (sic) arrivent à cette vitesse là, et le Kinjal est estimé à mach 3.5… « . Attention, il ne faut pas confondre les savants, les experts et les ultracrépidariens. Documentez-vous sur le Kinjal, des tonnes d’études sérieuses sont disponibles sur internet, je ne peux les publier ici car elles seraient censurées par le robot informatique de Boulevard Voltaire. Quant à la théorie des univers parallèles, l’Académie des Sciences refuse toute « disputatio » à Jean-Pierre PETIT.

      • J’étais arrivé aux même conclusions que vous avec une distance Terre-Mars moyenne donnée à 76 millions de kms (Maxisciences), nous aurions à peu près 5300 km/s.

        Alors que les propulsions actuelles, pour des vols habités, dans l’espace peuvent laisser espérer des vitesses légèrement supérieures à la vitesse de libération (11km/s), les plus rapides sont de l’ordre de 100 km/s (sondes spatiales).

        Alors 5000km/s, je demande à voir.

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