Le jeu des candidats à la présidentielle parasité par le traitement médiatique, des électeurs déboussolés
À dix jours du vote, les sondages prédisent une large victoire de M. Macron, tout en notant une grande indécision des électeurs, dégât collatéral de la guerre en Ukraine qui écrase le débat électoral. Pourtant, les candidats ne sont pas de nouveaux venus. Si beaucoup de citoyens sont perdus, ne serait-ce pas le fait des médias, qui nous les présentent mal depuis très longtemps ?
Habituellement, pour se repérer en politique, on range les personnalités sur un axe droite/gauche. Macron, ni de droite ni de gauche, ou en même temps les deux, a gagné en 2017, pourfendant le clivage traditionnel et incarnant la nouveauté politique. Il est le plus jeune des douze candidats présélectionnés par nos élus et, sans forcer son talent théâtral, il paraît sur le point d’accomplir la prouesse de se faire réélire tout en continuant à figurer la nouveauté.
Mondialisation oblige, le repérage droite/gauche est insuffisant, mais les médias sont peu enclins à ordonner les candidats sur un axe perpendiculaire vertical. En bas, ceux plus attachés aux racines de la France, plus terre à terre et rigides. En haut, les plus souples, jusqu'à s'envoler, planant sur un idéal mondialiste. Parmi les douze, qui se situe au milieu de cette échelle ? Qui serait le plus susceptible de victoire s’il est vrai que l’élection se gagne au centre ? Probablement pas Macron. Il pourrait même tomber de haut. Heureusement pour lui, l’axe de référence reste droite/gauche. Il peut pourfendre l’extrémisme, confortablement installé au centre du système, bien calé entre quelques petits coussins à gauche et Mme Pécresse à droite.
Le choix électoral semble large, de l’extrême droite à l’extrême gauche, et il est curieux que tant de Français ne trouvent pas un seul candidat pour qui voter. Les électeurs ne sont-ils pas perdus aussi car le classique rangement droite/gauche est mal fait ? Beaucoup voudraient changer de politique, peut-être voter Zemmour, Le Pen ou Dupont-Aignan. Mais certains excluent d’emblée ce vote et préfèrent s’abstenir pour ne pas endosser l’étiquette « extrême droite » collée à ces candidats et associée depuis longtemps à la haine, au racisme et à la mort ? Ces trois extrémistes sont, malgré tout, crédités de 30 % dans les sondages, contre 2 % pour les deux impétrants affichés d’extrême gauche. Quelle asymétrie ! A gauche, Mélenchon grimpe dans les sondages. Il a eu la chance d’être présenté comme le candidat de la « gauche radicale » : il est maintenant le meilleur candidat de la gauche. Sa place est sans équivalent à droite. Car à la droite de Macron, si l'électeur attaché au travail, à la patrie et aux traditions ne vote pas pour Pécresse, il tombe officiellement dans l’extrémisme, il devient suspect présumé de complicité de crime contre l’humanité. Si les médias voulaient inciter ces Français à l'abstention, feraient-ils autrement ?
Combien de candidats, à droite, pour battre Macron ? Pécresse dit être la seule. Zemmour pareil. Le Pen idem. Quelle belle unanimité! En réalité, la droite est divisée à l’extrême, et des électeurs sont déboussolés car l’extrême droite est hors jeu. Aucun de nos candidats dits d’extrême droite ne souhaite une disparition de la démocratie parlementaire. Il n’y a pas le pendant, à droite, de nos extrémistes de gauche. En faisant passer des candidats de droite pour des extrémistes, on transfère du même coup ceux du centre à droite et ceux de gauche au centre. Au final, place est faite pour de vrais extrémistes de gauche mettant la France en péril.
Avec cette dérive, Pécresse ou Macron seront bientôt qualifiés de candidats de l’extrême droite et Mélenchon de centriste en lutte contre le Parti islamique modéré, lui-même sous pression des islamistes à l’autre extrême (nos trois anciens extrémistes étant hors jeu, aux oubliettes, condamnés pour islamophobie).
La santé de notre démocratie décline. Mais le traitement médiatique risque de se réduire encore à une mesure d’hygiène : le cordon sanitaire. Un cordon pour sauver la France ou pour l’étouffer ?
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25 commentaires
Pourquoi classer Nicolas Dupont-Aignan à l’extrême-droite ? Il a tenté en vain une primaire de la droite, Son projet est complet, entièrement chiffré et financé. La campagne officielle lui donne une occasion de s’exprimer et offre aux électeurs la possibilité de le découvrir. Cette campagne est, hélas, bien courte et souffre de la guerre en Ukraine que certains utilisent comme argument, à tort, à mon sens.
suite. Faisons-nous NOTRE opinion. C’est un boulot, c’est vrai, mais pour avoir suivi jusqu’en 2017, les « enchanteurs » au vu des résultats tangibles ceux-là – nous les avons vécus ! Nous sommes sur/dans l’obligation de choisir autre chose et de le faire comme des grands, c-à-d, seuls plutôt que mal accompagnés ! C’est à nous qu’il en revient… c’est nous qui porterons ce que nous voulons : l’arrêt du mépris, de l’injustice… notre disparition programmée…etc.
Bonjour, Que pourraient dans cette société politique du mensonge, de la tromperie, vouloir encore dire « droite-gauche »? Les uns comme les autres ont tenu les rênes de l’Etat : pour quels résultats ? Ces clivages tombent d’eux-mêmes. Et, dans le renouvellement nécessaire, il est possible qu’ils ne puissent trouver place. Au point où nous en sommes, est-il besoin de cadres droite/gauche pour nous tenir la main ? Ecoutons, analysons les paroles, programmes des candidats et non les ragots !
les électeurs déboussolés ….ça me fait penser au troupeau de mouton sur qui on envoie les chiens chaque fois qu’il a tendance à prendre une direction contraire aux souhaits du berger….que neni ….moi je ne suis pas déboussolé ….au contraire , l’aimantation de ma boussole se renforce de plus en plus …..la caste politico- médiatique , elle , l’est bien davantage , déboussolée ….le peuple pourrait la mettre dehors …il y a de quoi….