Le livre de l’été : La Reconquête (16)
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Huit jours avant les élections
La France était en ébullition. Les Natifs avaient mobilisé près de 400.000 personnes pour les élections avec pour objectif de soutenir la candidate de Restauration. Tractages, collages, prises de parole en public mais aussi interventions dans les médias, ils avaient formé des milliers de militants à défendre leurs idées en s’appuyant sur les réseaux et les ressources des nombreuses associations qui faisaient partie de l’organisation. Des centaines de militants passaient ainsi leur journée à participer à toutes les émissions possibles, radio comme télé, pour poser des questions aux candidats ou donner leur avis sur les divers sujets d’actualité en tant qu’auditeurs.
En parallèle, un nouveau collectif avait vu le jour pour soutenir Marion Maréchal : Les Basanés patriotes, fondé par Jean Messiha, un énarque d’origine égyptienne qui avait été proche de Marine Le Pen. Il rassemblait quelques milliers d’immigrés anciennement installés en France qui ne supportaient plus l’arrivée de milliers de jeunes hommes qui faisaient régner l’insécurité et le communautarisme dans leurs quartiers.
De leur côté, la gauche et l’extrême gauche faisaient tout leur possible pour montrer ce qu’ils pensaient être le vrai visage de Maréchal : une raciste, une xénophobe, une extrémiste… mais leur principale faiblesse venait du fait que leur seul candidat était Castaner, libéral forcené comme son prédécesseur, sans talent ni charisme.
Mélenchon avait en effet officiellement pris du recul du fait de son âge et de son incapacité à fédérer le peuple lors des manifestations des gilets jaunes. Personne n’avait osé reprendre le flambeau, les orateurs de La France insoumise savaient que leur mouvement n’avait survécu que grâce à la personnalité de son fondateur. Son annonce avait été un coup de tonnerre, son « ni, ni » avait ébranlé ses militants qui, bien formés et très engagés, hésitaient à défendre un programme qui ne répondait pas à leurs attentes, et une partie d’entre eux finit par rejoindre les rangs des Natifs, considérant qu’entre leur haine de la xénophobie et leur rejet de l’ultralibéralisme, le second était plus grave que le premier. Seuls les bourgeois de centre-ville et une partie des classes issues de l’immigration luttèrent aux côtés de Castaner et Ogras.
La gauche était morte avec Mélenchon et Hollande qui avaient pris le parti des immigrés face aux ouvriers, ils en payaient le prix des années plus tard.
Castaner faisait, en revanche, le plein de voix du côté des immigrés récents. En effet, si les immigrés des premières générations s’étaient embourgeoisés et supportaient de plus en plus mal l’immigration récente, les jeunes radicalisés ne voulaient évidemment pas de l’arrivée de Maréchal au pouvoir.
Les syndicats étaient, quant à eux, bloqués entre un programme ultralibéral et un programme souverainiste, seule la CFTC franchit le pas de soutenir Restauration pour défendre les catégories populaires.
Les 900 zones de non-droit furent particulièrement mobilisées, les leaders musulmans savaient que Maréchal serait soutenue dans son programme de nettoyage des cités par les Natifs. Ils ne pouvaient pas l’accepter, d’autant que, si Castaner était élu, il ne pourrait rien contre eux. Et son futur Premier ministre, Ogras, serait un allié de poids. Les flux migratoires continueraient à s’intensifier et la balance finirait par pencher en leur faveur. Ils jetèrent donc toutes leurs forces dans la bataille et firent passer l’ordre à tous les réseaux islamistes de ne provoquer ni attentat ni délit ni agression. Leur sort dépendait de l’élection. Dans un cas, ils seraient gravement menacés, dans l’autre la France deviendrait une proie facile.
Ogras était, lui, très à l’aise dans sa place de porte-parole, Castaner était un pantin imbu de lui-même et totalement insensible à l’avenir de son pays. Seule comptait à ses yeux la prise de pouvoir, il voulait en tirer le plus de bénéfice possible, puis prendre sa retraite, probablement à l’étranger. Ogras serait patient, il n’avait qu’à jouer son rôle de musulman modéré, sérieux et travailleur. Il allait peser de tout son poids pour remettre au goût du jour l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne. Il comptait bien laisser les vannes de l’immigration ouvertes, tout en continuant de donner aux banlieues et à leurs imams un maximum de latitude.
C’était déjà le cas sous Macron, Hollande et leurs prédécesseurs, il n’avait qu’à obtenir de Castaner de laisser les choses en l’état. Ce dernier était, de toute façon, tellement obsédé par la peur qu’on puisse un jour lui reprocher d’être raciste ou xénophobe qu’il ne pourrait en aucun cas aller contre. Il était conscient que la victoire n’était pas certaine, c’est pourquoi il passait le plus clair de son temps dans les médias à diaboliser la jeune Maréchal. Il faisait, d’ailleurs, souvent semblant de faire le lapsus de l’appeler Marion Le Pen. Les Français ouvraient les yeux après quarante ans de lavage de cerveau, il devait à tout prix faire en sorte qu’ils ne les ouvrent pas trop tôt, sans quoi il perdrait l’élection.
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