Le maire de Carhaix pavoise sa mairie du drapeau… marocain. Vous avez dit communautaire ?

Une étoile en chassant une autre, le glissement s’est fait tout naturellement et le drapeau marocain prend désormais ses quartiers jusque sur nos mairies.
drapeau-maroc

Qui a dit qu’il ne fallait pas politiser le sport ? Il semblerait, en tous cas, que le message ne soit pas parvenu à tout le monde, si l’on en croit les récents agissements du maire d’un petit village breton situé au cœur du Finistère. Le maire divers gauche de Carhaix (29), Christian Troadec, a ainsi pris le contre-pied de ce que préconisait Emmanuel Macron à l’occasion de la demi-finale de la Coupe du monde 2022 et du match France-Maroc de ce mercredi soir.

Ce maire a hissé un drapeau marocain sur sa mairie, à quelques heures du match, expliquant, sur Twitter : « En l’honneur des Marocains de Bretagne et de Carhaix, à quelques heures du match de Coupe du monde entre le Maroc et la France, j’ai installé le drapeau du Maroc aux côtés de celui de la Bretagne, de la France et de l’Ukraine. Le foot, c’est pas la guerre civile. Vive le beau jeu ! » Un acte posé dans « un esprit apaisé », explique l’hebdomadaire breton Le Poher.


Sauf que cet acte, s’il se veut éminemment apaisant, est surtout éminemment politique et donc fortement symbolique. « Le maire s’octroie le droit de s’approprier un bâtiment public qui ne lui appartient pas, réagit Astrid Prunier, conseillère régionale de Bretagne (RN), contactée par BV. C’est la propriété des Français, des Bretons. Il est inadmissible d’utiliser des bâtiments publics de la République, cela montre une soumission totale. Dans aucun autre pays on ne va ainsi hisser le drapeau d’un pays adverse. » L'élue connaît bien la ville de Carhaix et son maire. « Le maire de Carhaix, depuis plusieurs mois, provoque des scandales (orgies, condamnation pour injures publiques), c’est un personnage assez houleux. Pour un maire, c’est inadmissible. De plus, il est censé valoriser l’image de la Bretagne, l’image de la France à travers le monde, c’est à se demander quelle image il souhaite véhiculer. »

On le sait depuis longtemps, le drapeau français est de plus en plus difficile à arborer : la tombe du Soldat inconnu a été surplombée d’un drapeau européen en janvier dernier. De plus en plus, c’est ce drapeau étoilé que l’on voit flotter là où on aimerait distinguer nos trois couleurs. Une étoile en chassant une autre, le glissement s’est fait tout naturellement et le drapeau marocain prend désormais ses quartiers jusque sur nos mairies. Pour Astrid Prunier, l’affaire n’est pas anodine : « On est dans un processus de glissement, de soumission, qui n’est pas nouveau. On se justifie par la fraternité, le football, mais les bâtiments et les actions ont une valeur, on ne fait pas n’importe quoi avec cela. Tout n’est pas justifiable. Le maire s’est mis du côté du Maroc. » Contacté par BV, le maire n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Sait-il que le maniement des drapeaux intervient dans le cadre d’un dispositif très codifié ? Le ministère des Armées précise que « le pavoisement des édifices publics constitue une opération à caractère hautement symbolique », expliquant notamment que, « en présence d'autres drapeaux, le drapeau tricolore doit occuper une place d'honneur ». Concrètement, s’il y a plus de trois drapeaux - ce qui est le cas pour la mairie de Carhaix -, le drapeau français doit occuper la place tout à gauche de la file. Le maire de Carhaix (on lui laissera le bénéfice de l’inculture y a placé le drapeau marocain, noyant le drapeau français au milieu des autres. On notera, cependant, qu’il est dommage qu’un édile, qui plus est vice-président du conseil régional de Bretagne, ignore de telles prescriptions.

À l’heure où les Français attendent de leurs élus qu’ils vibrent enfin pour leur pays, le maire de Carhaix ne trouve donc rien de mieux à faire que d’agir « en l’honneur des Marocains de Bretagne », sans trouver un seul mot d’encouragement pour les joueurs de l’équipe de France. N’hésitant pas à poser un acte ouvertement provocateur – la mairie d’Amiens, pavoisée du drapeau marocain la semaine dernière, avait déjà créé la polémique -, Christian Troadec joue donc sa petite partition communautaire sans se soucier de la portée de ses agissements. Encore une belle casserole à ajouter à un pedigree déjà haut en couleur.

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Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

58 commentaires

  1. On interdit les crèches qui peuvent être considérées par les incroyant comme une tradition rappellant un fait historique légendé pour les athées ou agnostique mais on pavoise avec des drapeaux étrangers. Ganelon est de retour.

  2. Retirez immédiatement les drapeaux Marocain et Ukrainien. A la rigueur un petit drapeau Européen serait acceptable pour rappeler cette Europe vendue à la mafia globalité.

  3. Christian Traodec est un lâche. Il sent que l’invasion migratoire et les naturalisations automatiques vont bientôt faire pencher la balance dans les élections, et déjà il montre sa soumission… Les Bretons « bretonnants » vont apprécier… Mais… Ils l’ont elu…

    • J ai connu une époque pas si lointaine ou ces gens, les emigres, faisaient profil bas en Bretagne, visiblement ça a bien changé…

  4. J’imagine que ce maire est tout disposé à accueillir en sa commune la diversité que M. Macron entend déverser sur nos zones rurales.

  5. « Le foot, c’est pas la guerre civile  » nous dit le maire de Troadec. Et pour le reste alors ?

    Merci Marie-Camille pour cette belle analyse d’une faute d’un élu de la République française si peu français dans ses faits et gestes.

  6. Il y a de plus en plus de marocains en Bretagne ou personnes originaires du Maghreb, et pas que dans les grandes villes.. ce maire soigne son électorat ….

    • Lorsque ses nouveaux « amis » seront majoritaires ils le vireront ! Il croit sottement qu’il restera maire ?
      Bretons réveillez vous chassez l’intru !

  7. Tranquille ! Ils n’ont même pas besoin de forcer le passage pour aller pavoiser une mairie à leurs couleurs, comme précédemment constaté, les maires s’en chargent pour eux.

    Mes souvenirs me rappellent les rencontres XV de France avec leurs adversaires où la troisième mi-temps se terminait au pub, fraternellement, entre supporters des vainqueurs et des perdants.

    Là, on change de registre. Ils vont certainement remercier ce maire à leur façon, comme dans de nombreuses villes.
    On ne fera jamais d’un bourrin un étalon.

    Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.

    • Si vous êtes récemment allé en Bretagne vous avez du comprendre pourquoi. Sinon sachez que le visage de la Bretagne est en train de changer

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